Le Bodybuilding entre dans l'Univers Lafay

mercredi 14 mars 2012 à 12:14

A part Doug Brignolle (voir plus bas), les athlètes présentés en photo sont tous des pratiquants convaincus de la Méthode Lafay.


Depuis 2004, date de publication de la Méthode, j'ai à de nombreuses reprises affirmé que les principes à l'oeuvre dans mes livres et articles s'avèreraient à terme incontournables; et s'imposeraient donc nécessairement auprès d'un public de plus en plus large.



Ces affirmations, malgré la démonstration publique de l'efficacité de la Méthode, ont été violemment combattues, dès 2004 et encore aujourd'hui (insultes, accusations d'escroquerie, de charlatanisme, de manipulation, d'afficher de faux résultats de pratiquants, attaques ad hominem). Pourtant, s'il est permis de réussir une transformation corporelle, sans user son organisme avec des charges lourdes, toute personne sensée devrait adhérer à l'idée d'un entraînement avec charges légères et temps de repos courts.



Seuls ceux étant éperdument aliénés par le culte du héros et se projetant dans un univers fantasmatique où ils se voient tels de virils guerriers prenant des risques (terribles) en combattant des... haltères, ont beaucoup de mal à supporter le succès de la Méthode Lafay. Seuls ceux qui ne comprennent pas (ou trop bien) que l'adversaire que leur pratique désigne, c'est eux-mêmes, avec les conséquences néfastes que cela implique, ont fait de moi leur ennemi.



Les extraits ci-dessous d'un article de Steve Holman (novembre 2011), dans Iron Man Magazine, montrent que, malgré tout, mes idées gagnent du terrain. En cherchant juste le muscle gros/fort et sans trop s'auto-détruire, il ouvre une porte menant vers l'Univers Lafay.

"Also, both the 4X and X-centric methods provide excellent myofibrillar-growth stimulation as well. With 4X, the weight is heavy enough to stress the myofibrils, plus there is a cumulative effect from so many reps (40), the last of which are all out. With X-centric sets you lower a moderate weight slowly, which produces extra microtrauma in the myofibrils, leading to supercompensation, or hypertrophy. So with both you get a double dose of muscle growth. The exciting news is that you can get extreme muscle size without grinding your joints into dust. In fact, moderate-weight/high-fatigue training can get your muscles bigger and fuller than you thought possible."

L'auteur (écrivain et éditeur en chef d'Iron man Magazine pendant 20 ans) explique qu'avec des charges modérées et des temps de repos courts, on peut développer le muscle dans son ensemble. Et plus facilement qu'avec des poids lourds... Il affirme aussi que ces principes permettent même d'aller plus loin en volume que ce que permet l'entrainement avec poids lourds.

Doug Brignolle, bodybuilder présenté par Steve Holman comme adepte des charges modérées et des temps de repos courts.


Cliquez ici pour accéder à l'article complet de Steve Holman



1 – Analytique



L'avancée de l'article de Steve Holman est considérable, puisque, sans vraiment penser cet aspect, il ouvre la porte à une démocratisation du Bodybuilding. Et il rejoint donc en ce sens le projet qui est le mien depuis 1994, et que j'ai proposé au public dès 2004.

Cette approche reste néanmoins analytique et, bien que l'approche systémique soit en germe dans cet article, elle n'est pas identifiée par l'auteur.

La systémique implique une réflexion téléologique (relative aux finalités), ce qui est très difficilement possible en Bodybuilding, car la finalité est fournie « clefs en main » avec la pratique.
La question de la finalité ne se pose pas en Bodybuilding : on doit faire du gros muscle, en allant au bout de soi-même (No pain no gain), en considérant la douleur que l'on s'inflige comme témoin direct (et attendu) de notre attitude héroïque. Il est admis comme une évidence qu'il faut beaucoup de temps et d'énergie pour se muscler.

Il faut alors noter que le changement apporté par cet article, aussi considérable soit-il en potentiel, n'est pour l'instant que « tactique ». Face à l'urgence de construire du muscle (finalité unilatérale), l'auteur propose une tactique qui paraît hautement plus profitable que celle des poids lourds et temps de repos longs.

Il faut bien différencier la tactique de la stratégie. « La tactique est l'art de diriger une bataille, en combinant, par la manœuvre, l'action des différents moyens de combat en vue d'obtenir le maximum d'efficacité » (Wikipedia). Dans la vie de tous les jours, et en musculation, la tactique est donc la manière de se comporter dans un affrontement direct. On se confronte à soi-même, comme dans une bataille, dans le but d'être efficace. Et l'article de Steve Holman confirme mes dires selon lesquels la tactique des poids légers et temps de repos courts est très productive. On peut donc gagner plus facilement la bataille du muscle en adoptant les charges légères et les temps de repos courts.



« Contrairement à la tactique dont l'enjeu est local et limité dans le temps (gagner la bataille), la stratégie a un objectif global et à plus long terme : c'est l'art de coordonner l'action de l'ensemble des forces pour gagner la guerre ou préserver la paix. » (Wikipedia)
Dans Stratégie de la motivation, j'ai expliqué que le but de mes textes était d'aider à la création du recul stratégique. Il s'agit, grâce au Constructivisme, de devenir stratège du développement de soi. Il faut savoir réduire les périodes d'affrontements directs, par une réflexion globale sur la manière de produire un changement en douceur.




2 - Systémique



L'entraînement analytique (segmentation de l'entraînement, de la vision de l'homme), recherche l'efficacité directe par l'emploi de la tactique la plus productive. Peu importe l'énergie déployée : il s'agit de gagner la bataille (ici, c'est faire du muscle).

L'entraînement systémique (vision globale où les segments sont agencés de manière réfléchie dans un processus dynamique) recherche l'efficience et fait appel pour cela à des notions de stratégie. L'entraînement constructiviste subordonne l'emploi des tactiques à une mécanique globale.



Comment passe-t-on de l'un à l'autre? Comment passe-t-on du niveau tactique au niveau stratégique?

Par une réflexion téléologique (sur les finalités), permise par le Constructivisme.



Le bodybuilder aime se faire mal (No pain no gain), il a envie de se consacrer à ça, il est pour lui évident d'y passer du temps et énormément d'énergie. La finalité est pour lui déjà « écrite » : faire du muscle dans une attitude héroïque.

Si la finalité, une fois pensée, devient autre, si l'on choisit comme projet le Mens sana in corpore sano, on aboutit à la création d'un système complexe où la construction du corps est subordonnée à la construction de soi. Tactiques, exercices, fréquences, rythmes, sont combinés afin de répondre à la finalité et, comme celle-ci est globalisante (construction de soi), nous aurons comme boussole lors de l'élaboration de cet entraînement la maxime suivante : « peu d'efforts, beaucoup d'effets ». Il faut savoir réserver son énergie pour aboutir cette construction de soi qui est multifacettes.



C'est dans ce cadre conceptuel que des solutions nouvelles seront trouvées. La finalité autre, le cadre nouveau, imposent l'émergence de solutions radicalement différentes.

Ainsi, nous dépasserons l'aspect tactique, segmenté, proposé dans ce très intéressant article de Steve Holman et nous parlerons tout naturellement de ce qui n'est pas abordé dans l'article : les séries longues et temps de repos courts sont bons pour la santé. Etre endurant et résistant est bon pour la santé...
Ce n'est pas bon que pour le muscle.



Et, en allant encore plus loin dans la réflexion (et l'expérimentation), grâce à notre approche constructiviste, on comprendra que l'on peut encore alléger les charges et allonger les séries, que l'on peut s'entraîner encore moins. Et devenir plus fort, plus endurant, plus... volumineux.





Conclusion : cela fait 8 ans que des partisans acharnés du microcosme de la musculation classique hurlent qu'il est impossible de se muscler avec des charges légères et des séries longues. Cela est même proféré par des professionnels de la musculation (coachs, auteurs divers). Et ils refusent donc d'admettre les résultats pourtant évidents de nombreux pratiquants, affichés avec une grande transparence sur le net... L'article de Steve Holman (un bodybuilder) dit pourtant la même chose que moi (sur le sujet des charges modérées et repos courts).
Peut-on en vouloir à ces professionnels français de la musculation? Non ! Ils ont été (dé)formés par un enseignement de musculation classique qui agit à la manière d'oeillères implacables.
Comme je l'ai déjà dit : la « musculation classique », c'est une philosophie du sport associée à une vision de l'entraînement. C'est avant tout un état d'esprit.
La musculation constructiviste est un autre état d'esprit, avec d'autres solutions.


Posté dans Philosophie
Olivier Lafay