La construction d'un modèle alternatif (autorégulation, boucle, efficience) - Part I

lundi 22 octobre 2012 à 18:49

Les « limites » naturelles que l'on peut atteindre en pratiquant la musculation n'ont guère changé en 200 ans. Ainsi, un sportif d'environ 1m80, qui pratique la musculation traditionnelle, peut espérer atteindre 43 cm de bras, au bout de nombreuses années d'efforts acharnés. Très exceptionnellement, il atteindra 45 cm.
Cet article, en trois parties, explique pourquoi si peu de pratiquants de la musculation traditionnelle atteignent de telles mensurations (et les performances qui vont avec). Il s'agit d'une élite, dont les membres sont célébrés comme autant de héros légendaires. Vous verrez qu'il existe des liens étroits entre élite, no pain no gain et limites naturelles.
L'article explique aussi pourquoi la Méthode Lafay a pu démocratiser l'accès à ces limites, permettant à de nombreux sportifs d'atteindre rapidement 42 cm, avec un investissement physique et psychologique relativement peu important. Vous disposerez alors d'indices clairs sur les raisons qui font que la Méthode Lafay permet également de repousser ces limites naturelles.
Nul besoin d'être un guerrier du muscle pour réussir.
Pour finir, vous comprendrez mieux les liens irréductibles entre dopage (drogues de la performance) et musculation traditionnelle.



Chaque jour, ce que nous faisons construit notre destin. Nos pensées et nos actions forgent notre histoire.
D'où l'importance de bien savoir ce que nous faisons et comment nous le faisons.






Le nombre de commentaires de l'article Cédric Villani et le Constructivisme, publié le 30 août 2012, est inégalé à ce jour (plus de 250). Parmi ceux-ci, l'on trouve plusieurs fois des questions relatives à la notion d'autorégulation, que l'article aborde rapidement.

L'un des participants, Denis, intervenant régulier sur les espaces internet liés à la Méthode, a abordé le sujet lors d'une conversation privée, dans l'idée de le développer auprès des lecteurs. Je lui ai alors transmis des éléments destinés à nourrir sa réflexion (idées, références) et lui ai laissé la charge de les assembler.
Denis est déjà l'auteur d'un article de qualité, particulièrement bien reçu par le public : Boucle et Mini boucle, reloaded.

Mais avant de vous livrer sa prose, je désire au préalable éclairer la réflexion en définissant rapidement le cadre dans lequel elle va s'exercer. Et, pour ce faire, je vais commencer par reprendre la terminologie de Siegfried Schmidt, constructiviste radical.

Avez-vous déjà songé au fait que, pour chaque « position » que vous prenez au cours de votre vie, il existe nécessairement une « présupposition »?
« Quoi que nous fassions, nous le faisons sous la forme d'une position : nous faisons ceci et pas autre chose. »
Et nous pensons, et nous agissons, toujours sur la base de présuppositions généralement inconscientes. Celles-ci sont constituées de nos expériences passées et de nos apprentissages. A l'arrière-plan de la conscience, rangées dans des cases, se trouvent des informations sur ce que l'on doit ou ne doit pas faire; et comment le faire.
Nous ne sommes pas des dieux qui créeraient ex-nihilo les conditions de leur existence. Nous ne sommes pas « libres ». Nos valeurs, nos pensées, nos actes sont les fruits d'une histoire, elle-même générée et encadrée par des programmes culturels.

Ces programmes sont les produits du tri et du stockage par la société de solutions qui se sont avérées (ou que l'on a pensé) valables à un moment donné, face à divers problèmes.
Ainsi, par la culture, nous disposons d'un « stock de solutions » pour répondre à nos questions sur :
- le sens de la vie;
- la manière de comprendre et gérer les relations humaines;
- la manière de se gérer soi-même;
- la manière de régir le corps et l'esprit;
- le rapport idéal à l'environnement;
- la manière de transformer le monde (artisanat, industrie, architecture, agriculture, etc).

Le stock disponible pour chacun est plus ou moins vaste selon les époques, les groupes sociaux, le sexe, l'âge, l'éducation reçue. La précision et la pertinence de nos réponses aux sollicitations de la vie dépendent de nos conditions d'accès à un stock de solutions important et diversifié.



Lorsque nous décidons de nous muscler, nous le faisons relativement à cette culture qui nous construit depuis l'enfance. Nous nous structurons à partir des modèles qu'elle impose et des pratiques qu'elle propose. C'est la culture qui dicte le désir d'avoir du muscle et qui informe des outils et comportements permettant d'y parvenir. Elle le fait parce que, en tant que « programme », elle intègre le muscle comme une possible solution à nos problèmes existentiels.
Nous sommes alors dirigés vers un milieu désigné a priori comme pourvoyeur de solutions concrètes, a priori apte à faire de la solution fantasmée une solution effective. Nous sommes littéralement aspirés par un milieu culturel dominant spécifique, que l'on peut décrire comme un ensemble de codes, de valeurs, d'outils, de solutions, dont la finalité est de produire du muscle.

La culture de la musculation régit :
- ce que l'on doit penser de la musculation (son intérêt, les solutions qu'elle est censée apporter);
- l'entraînement (le lieu idéal, le matériel qui est choisi, les exercices, les programmes, la gestion du repos);
- l'attitude mentale à l'entraînement et en dehors des entraînements (l'état d'esprit demandé pour être considéré comme un bon pratiquant – autrement dit : l'investissement psychologique requis, la gestion de l'effort).

Ainsi, avant même de débuter un entraînement de musculation, nous avons en nous un a priori, qui n'est qu'en partie conscient, sur le pourquoi et le comment de la musculation. Le formatage commence avant même d'entrer dans une salle de musculation et celle-ci (associée aux médias spécialisés) va l'achever.



La tradition culturelle, en musculation, reflète les enjeux de la société contemporaine. C'est-à-dire que l'on retrouve dans le domaine exclusif du muscle les valeurs dominantes de notre société, celles qui déterminent nos actions, et qui vont donc déterminer les modèles permettant de résoudre le problème de la transformation corporelle.

La thématique essentielle, autour de laquelle s'agrègent ces valeurs, la soutenant et la guidant, est celle de la performance, qui affecte tous les aspects de la vie de l'individu. On peut même parler de culte de la performance tant l'exigence est prégnante, incontournable. Ce culte est la conséquence d'un processus historique, ayant provoqué l'émergence des libertés individuelles et culminant dans le devoir d'être soi.

Durant les deux derniers siècles, le modèle traditionnel de société, qui encadrait le devenir de l'individu, a progressivement vacillé, contraignant peu à peu ce dernier à devoir inventer sa vie, faute de pouvoir continuer à compter sur le chemin tracé par les ancêtres.
Forcé à la mobilité, coupé de ses racines, happé par l'usine, engagé dans des collectivités nouvelles et devenant citoyen, l'individu s'est vu attribué une identité; et ses responsabilités vont, dès les années cinquante, dès son entrée dans la société de consommation, se multiplier et se diversifier très rapidement. En devenant acteur du social et de sa vie, il est constamment tenté et sollicité. Ce qu'il est et ce qu'il peut être devient une question, son identité devient un enjeu.

En entrant dans une société d'abondance, nous sommes devenus acteurs de nos vies. La généralisation du confort et des loisirs laissent du temps pour penser à soi, pour se donner de l'importance. Nous sommes alors amenés à faire des choix afin de décider des modalités d'expression de notre importance et de notre singularité, que ce soit au niveau matériel ou spirituel, car nous sommes également entrés dans un monde incertain, où le progrès technologique bouleverse sans cesse l'environnement et les traditions, et où la religion d'état recule, concurrencée par d'autres valeurs spirituelles. Cette perte de repères contraint à se positionner, égarés que nous sommes par cette perte des repères, autrefois donnés d'emblée par une tradition sans équivoque.



Au niveau social, nous devons également être acteurs, non seulement parce que nous sommes citoyens, mais aussi parce que nous avons vu des perspectives d'évolution s'ouvrir pour nous et notre descendance. En cherchant à évoluer, à intégrer des groupes très divers, nous devons faire des choix constants, nous devons nous adapter rapidement, prendre les bonnes décisions, en concurrence avec d'autres individus animés par les mêmes aspirations de changement personnel et familial, et de valorisation de soi. Nous sommes alors amenés à tester des modèles, à rechercher dans le stock de solutions fournies par la culture de quoi inventer notre modèle propre, notre identité.
L'individu contemporain est soumis à une exigence d'autonomie.

L'obligation d'adaptation permanente, si elle est émancipatrice, est également source d'un grand stress. C'est une tension énergivore, qui paraît irréductible, où l'esprit n'est jamais complètement en repos, et qui cause donc une grande souffrance intérieure. Sauf à abandonner volontairement le terrain de la confrontation à soi et aux autres, l'incapacité à se dépasser soi-même est vécue comme un échec personnel, auquel s'ajoute un jugement social négatif. L'inadapté est rejeté. La solution, lorsque l'on ne peut ni éradiquer, ni fuir ce stress, est de le revendiquer. On va donc théoriser l'acceptation de la souffrance, afin de se montrer, à soi-même et aux autres, comme étant le maître de sa vie. On cherche un compromis qui permet d'être officiellement l'associé de sa souffrance, plutôt que de donner l'impression d'en être la victime, ce qui est socialement inadmissible.
C'est donc une double et formidable pression qui s'exerce sur l'individu contemporain : il est contraint de lutter pour être... et de (se) dire qu'il aime ça.

Lorsqu'il s'agit de théoriser l'acceptation de la souffrance, nous le faisons tout naturellement, en nous appuyant sur le stock culturel à notre disposition. Nous nous racontons une histoire, faite de l'association de divers éléments culturels, puisés dans notre univers privé ou lors de rencontres (école, tv, sport, cinéma, politique, arts, romans de SF ou de fantasy, essais, littérature).



L'histoire dominante de notre société, celle que la plupart des gens se racontent, ressemble à peu près à cela :
L'accès à l'information, pour tous, a rendu le monde petit, transparent, et a mis en relief son absurdité. Si autrefois, l'individu devait traverser une « vallée de larmes » (psaume 84) avant de pouvoir entrer dans la maison de Dieu, il n'est plus certain que cette traversée mène à la vie éternelle. Désemparé face à la mort de Dieu (Nietzsche), l'individu se révolte contre sa mortelle condition (Camus), et décide de lutter, en repoussant toujours les limites, en s'inventant un sens, au travers du dépassement constant de soi, pour accéder au surhomme. Il imite le christ, se sacrifiant pour accéder à un au-delà de lui-même. En s'imposant la douleur, en s'imposant de multiples épreuves desquelles il espère au final triompher (épopée), il échappe ainsi à l'ordre naturel de la soumission au monde, et récolte comme prix suprême le sentiment de maîtriser sa vie. C'est lui qui décide...
Mais les impondérables, le chaos qui règne sous les formes stables, l'affaiblissement programmé et visible de toute forme de vie, lui font conjointement ressentir qu'il est le jouet de forces qui le dépassent (tragédie). La fin de l'aspirant surhomme sera tragique, lorsque ce héros auto-désigné perdra la vie dans un dernier combat inégal, n'ayant pu repousser assez loin les limites, transmettant alors le flambeau aux suivants, la tâche de poursuivre la mission de l'homme révolté.

Les croyants sont épargnés par une partie des angoisses de l'homme occidental contemporain, mais ils n'en sont pas moins, pour la plupart, soumis à cette nécessité d'adaptation permanente et en recherche d'une réalisation héroïque de soi.

C'est dans cette histoire, plus ou moins bien affinée, référencée et racontée selon les personnes, que s'enracine une théorisation de l'acceptation sous forme de devise : no pain no gain. Cette formule, couramment usitée en musculation, synthétise en quelques mots deux conceptions de notre rapport à la souffrance. Dans la première conception, la souffrance accompagne inévitablement le progrès (GAIN with PAIN). Dans la seconde, la douleur précède le progrès (PAIN puis GAIN).

Le no pain no gain est un symptôme, il n'est nul besoin de le connaître, ou de le revendiquer pour lui être soumis, puisque nous sommes malgré tout soumis, par défaut, aux valeurs qui le constituent.
La norme prégnante du surhomme, du héros, de celui qui doit inventer sa vie et repousser les limites, conduit tout naturellement les gens à aborder la musculation sous l'angle du no pain no gain. Ils pratiquent plus ou moins consciemment un culte de la performance et de l'héroïsme où l'on croit que la souffrance doit envahir l'action, en accompagnant, ou même en précédant, tout progrès.

Cette adhésion sans recul aux valeurs dominantes de la société n'est pas sans conséquences. Le dépassement de soi dans la douleur, intégré comme norme comportementale, nous conduit à considérer que l'adaptation de l'organisme ne se fera que s'il subit un stress très important, renouvelé très régulièrement. Il s'agit de forcer l'adaptation. C'est en s'adaptant à la douleur qu'on lui cause que notre corps atteindrait la beauté et produirait des performances.
Cette approche comporte un double risque énantiodromique :
- l'auto-destruction physique et psychique (au lieu de la construction de soi);
- la diminution de l'énergie nécessaire à notre rayonnement dans le monde (au lieu d'un accroissement de nos capacités d'adaptation).



Autodestruction : si la beauté et l'athléticité peuvent surgir, au moins temporairement, de l'application d'un stress constant et colossal, il n'en est pas de même de la santé. Le corps s'use sous les poids lourds, sous les tensions extrêmes. Le corps s'use sous la pression, il cède, il craque. L'athlète se blesse, et devient parfois invalide. Avec l'âge, les articulations, les tendons, ainsi que la colonne vertébrale, abîmés par l'entraînement intensif, condamnent la possibilité de réaliser des efforts suffisants pour maintenir la masse musculaire. La régression s'installe.
En musculation, la volonté de se vaincre soi-même ne mine pas seulement le corps, elle perturbe aussi l'esprit, qui ploie sous ses obsessions et ses échecs. Les désordres psychologiques s'installent.

Diminution de l'énergie nécessaire à notre rayonnement dans le monde : le no pain no gain est énergivore et chronophage. Non seulement l'application d'un stress régulier et important demande du temps et de l'énergie, mais la récupération des effets de ce stress demande aussi du temps et de l'énergie. Avoir mal, cela fatigue... Cela réduit d'autant plus le potentiel énergétique que l'on pourrait consacrer à d'autres activités. Notre rayon d'action s'en trouve diminué.
La musculation était censée procurer davantage de pouvoir sur soi et sur le monde, mais c'est le contraire qui se passe. Notre énergie vitale est aspirée vers la construction de force musculaire, qui peut devenir un but en soi. La musculation, qui se présentait à nous comme une solution, est devenue un problème, et cela qu'elle nous blesse un peu, beaucoup, temporairement ou à vie. Elle est devenue un handicap social car l'énergie utilisée pour pratiquer la musculation, et en gérer les conséquences, n'est pas utilisée ailleurs.

Ainsi, sauf à vouloir consciemment jouir d'une vie consacrée exclusivement à la construction de muscle sur un mode héroïque, l'entraînement selon le no pain no gain s'avère contre-productif. Le stress considérable qu'il ajoute aux pressions nées de la poursuite d'autres objectifs est inutile et nuisible. La volonté de « tout donner » en musculation, d'aller au bout de soi-même, s'oppose à l'idée d'une gestion raisonnée du stress, permettant de durer, de s'adapter plus aisément, de réussir.
Lorsque l'on veut se réaliser pleinement, et mettre pour cela toutes les chances de son côté, lorsque l'on veut devenir le héros de sa vie, il est préférable de ne pas chercher à être un héros en musculation.
Ceci est valable même pour le compétiteur sportif, qui a tout à gagner à pratiquer une musculation génératrice de performances, mais non aliénante.

La création d'un modèle autre, non-héroïque, qui évacue de l'entraînement le culte de la performance, s'avère incontournable. Inattendu, n'allant pas de soi, il se présentera nécessairement sous la forme d'un programme culturel alternatif, constitué d'idées neuves, de valeurs autres et de moyens d'exécution différents.



La culture, ce sont des programmes enregistrés et disponibles, mais aussi des solutions envisageables/alternatives:
« la culture peut être envisagée sous une double perspective :
- comme la totalité de toutes les applications de programmes réalisées à un moment bien déterminé et dont nous pouvons disposer comme connues (tradition);
- comme horizon ouvert de projets de programmes alternatifs et réalisables et d'applications de programmes (innovation). »

( Siegfried Schmidt)

Le rapport entre tradition et innovation détermine la dynamique culturelle. En musculation, cette dynamique culturelle s'est manifestée par des changements de forme, mais non de fond. La musculation avec haltères et machines a vu surgir à ses côtés des formes alternatives où l'utilisation du poids de son corps prime. Les sportifs sont sortis des salles, réhabilitant la gymnastique et l'effort rustique. Mais les valeurs qui sous-tendent la définition de l'objectif et l'investissement physique et psychologique n'ont guère été questionnées, ceci par manque de recul sur le conditionnement culturel de la pratique, qui conduit à toujours utiliser le même fond, quelle que soit la forme.

En psychologie constructiviste, on appelle cela un changement de niveau 1 : la modification s'opère au niveau des éléments du système (la culture du muscle forme un système). Des pratiques nouvelles apparaissent, mais les valeurs centrales restent identiques. Performance et apparence, pour être remarquables, demandent un engagement total de la part du pratiquant, qui aborde l'entraînement sur un mode héroïque.

Dans un changement de niveau 2, c'est le système lui-même qui se modifie ou qui est modifié.
En intégrant des informations sur la nature du système, sur son fonctionnement, nous modifions notre appréhension de la réalité, ce qui nous conduit à fabriquer de nouveaux outils pour intervenir avec succès dans cette réalité.
La Méthode Lafay est le fruit d'un changement de niveau 2, qui introduit une nouvelle forme de pratique de la musculation. Le no pain no gain est évacué. Il est possible d'atteindre des performances et une apparence remarquables, sans un engagement total dans l'entraînement, et en replaçant celui-ci dans un cadre plus vaste, qui améliore sa gestion et favorise un épanouissement global (maîtrise facilitée de la trajectoire de vie).

Chaque pratiquant a à sa disposition un cadre conceptuel et des programmes d'action qui permettent de substituer la coopération avec soi à la compétition avec soi. C'est un changement de paradigme radical, qui bouleverse la tradition culturelle du muscle. Les résultats de plus en plus nombreux d'athlètes, démontrent que la coopération avec soi donne de meilleurs résultats, à moindre coût énergétique et en évacuant le dopage. Il existe une alternative au no pain no gain, bien plus productive : l'efficience.


Deux autres parties vont suivre. Dans la partie II, la thématique de la coopération (avec soi) sera davantage creusée au travers d'une analyse des rapports entre adaptation et autorégulation. On y parlera d'homéostasie, d'autorégulation, de régulation, de perturbations, repli sur soi, combat, souffrance, médecine, etc. La partie III sera constituée par le texte de Denis (pratique concrète).






Références :
Alain Ehrenberg : Le culte de la performance, l'individu incertain, la fatigue d'être soi.
Jean-claude Kaufman : l'invention de soi.
Siegfried Schmidt : histoires et discours.
François Jullien : traité de l'efficacité.
Michael White : les moyens narratifs au service de la thérapie.
Alice Miller : c'est pour ton bien.
Hannah Arendt : la crise de la culture, jugement et responsabilité.
Edward Hall : au-delà de la culture.
Jean-Louis Le Moigne : la modélisation des systèmes complexes.
Paul Watzlawick : bibliographie complète.

Photos de Marcos0415 (vainqueur du Challenge TNT dips) suivies de celles de Vincent Sly (N°5 au Firefighter Combat challenge).

Posté dans Philosophie
Olivier Lafay

Commentaires

  1. Franciskus09 a écrit:

    Bonsoir,

    Vu le peu de commentaires (il faut dire que c'est assez dense), je me lance.

    "Le rapport entre tradition et innovation détermine la dynamique culturelle. En musculation, cette dynamique culturelle s'est manifestée par des changements de forme, mais non de fond."

    Une remarque sur cette assertion :

    Quelle est la tradition en musculation ? La tradition "actuelle", c'est le non pain, no gain, même si l'innovation ("l'efficience") est en train de bousculer cette "tradition".
    Mais cette tradition du "no pain", elle date de quand ? des années 50 d'après ce que j'ai pu comprendre.

    Mais les athlètes naturels du début du 20ème siècle, qui ont "inventé" la musculation pratiquaient ils le "no pain" ou l'efficience ?

    A mon avis l'efficience, puisqu'ils s'inspiraient à l'époque du principe antique "un esprit sain dans un corps sain". Historiquement, j'en sais rien mais c'est une simple déduction logique.

    Donc, la "vraie" tradition c'est la muscu naturelle et efficiente.

    Dire que le "no pain" est une tradition en muscu, c'est comme dire que le fast food est une tradition de la gastronomie française. c'est vrai depuis le bouleversement culturel des années 50, mais ça ne s'inscrit pas dans une durée, une continuité, un héritage.

    Bon, faut que j'aille faire mes étirements.

  2. J'aime beaucoup cet article qui éclaire très bien le fait que c'est une vision du monde qui est dénoncée et critiquée.

    Une vision du monde qui, ce texte le démontre, mène à l'autodestruction.

    En changeant de vision du monde, la Méthode permet naturellement d'accéder à des résultats qui paraissaient extraordinaires auparavant, et avec moins d'effort.

    Et grâce à l'article on comprend ainsi mieux la nécessité de repenser les choses afin d'en tirer des bénéfices au quotidien.

    On saisit que nous sommes influencés de manière plus ou moins consciente par le "no pain no gain" dominant dans notre société mais qu'il existe une alternative.

    Cela permet d'expliquer que beaucoup de pratiquants commencent à appliquer la méthode de façon "no pain no gain" à toujours pousser plus fort à chaque séance, mais qu'il existe une alternative permettant des résultats plus rapides, plus facilement.

    Et si cela paraît difficile à accepter, c'est pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.

    Cela vaut donc le coup d'y réfléchir et d'essayer de voir les choses autrement...




  3. Olivier Lafay a écrit:

    Franciskus, le fond culturel sur lequel repose la tradition culturelle du muscle remonte à 200 ans, il est le fruit de changements profonds dans la manière de voir le monde. Il est no pain no gain.
    Il a commencé doucement il y a 200 ans, touchant les marges de la société, pour capter les masses vers les années 1930 et culmine depuis 60 ans environ.
    Si tu relis le texte, tu verras que je date les débuts de l'individualisme des premières grandes avancées de la science et de l'industrialisation (pour en savoir plus, cf Ehrenberg, Kaufmann, Arendt).
    Les grecs étaient, par logique culturelle, bien davantage portés vers la tragédie, l'épopée, et donc l'héroïsme, que vers l'efficience.
  4. Serait-il possible d'avoir le carnet d'entrainement de Vincent?

    Merci d'avance

  5. Un article vraiment enrichissant et agréable à lire. On ne peut s’empêcher de se sentir concerné voire "à poil". les théories et les propos qui sont avancés sont tellement vrais que c'en est troublant, gênant. "L'Apocalypse" ne veut-il pas dire "Révélation" ?

    "On va donc théoriser l'acceptation de la souffrance, afin de se montrer, à soi-même et aux autres, comme étant le maître de sa vie. " => Le masochisme n'est-il pas justement rechercher dans la douleur un sentiment de contrôle ? On est en plein dedans.

    La Solution est donc simple : écoutez Daniel Balavoine "Je ne suis pas un héros". Aïe pas taper ... :)

  6. Baptiste Ooho a écrit:

    Excellent article ! Vraiment très intéressant.

    Personnellement, cela me conduit à une introspection, en y repensant, de nombreuses choses faites dans notre vie qui découlaient de la logique du "No Pain No Gain", auraient pu être faites autrement, de manière plus efficiente et moins énergivore. Et cela aurait changé la donne !
    Cela me fait passer à l'un de mes professeurs de fac qui me disait "Vous croyez que c'est en vous faisant du mal et en vous acharnant sur tel sujet jusqu'à en avoir mal au crâne que vous parviendrez à le maitriser ou à l'assimiler ?".

    C'est vraiment incroyable de se dire que tout ce qu'on a pu faire et qu'on va faire n'est pas le fruit de notre propre "liberté" et qu'en fait on choisi vraiment peu chose (comme l'augmentation des choix possibles qui mène à une certaine libération mais pas à la liberté en tant que telle qui reste inaccesible).

    Hâte de lire la suite ! :-)

  7. Amusant, j'ai lu aujourd'hui un livre d'Alice Miller (Le drame de l'enfant doué) que je retrouve ce soir dans la biblio...

    "Cette perte de repères contraint à se positionner, égarés que nous sommes par cette perte des repères, autrefois donnés d'emblée par une tradition sans équivoque."

    Voici une phrase qui m'intéresse. Je pense en effet que cette perte de repères est un drame de notre époque auquel chacun devrait (selon moi et dans la mesure de ses possibilités) essayer de trouver une réponse ou au moins adhérer à une réponse autre que l'engourdissement des sens et de l'intellect par les innombrables distractions de la société contemporaine (que je ne rejette pas totalement n'ayant pas une vocation d'ascète).

    Cependant apporter ce genre de réponse, trouver un équilibre, une attitude souple permettant non pas d'affronter mais de collaborer avec les différents aspects de la vie me semble extrêmement complexe et je trouve l'approche de la méthode verte très intéressante mais cantonnée au domaine de la musculation. Y aurait-il des pistes afin d'élargir cette pratique à d'autres domaines de la vie quotidienne, d'autres voies pour se construire selon des principes similaires?

    PS: dans le cadre de la mise en place du rapport d'implication/identification pouvons nous vous appeler maître? :-p

    PPS: il vas sans dire que j'apprécie au plus haut point les articles de la rubrique philosophie de ce blog, un grand bravo!

  8. C'est de plus en plus clair au fil des articles, on comprend que la méthode ne doit pas être prise telle quelle en se référant a l'approche scientifique de l'entrainement classique (périodisation des efforts,principe de spécificité, surcharge progressives...etc) mais comme une pratique sportive formatrice, éducative, qui cultive, dépassant allègrement le cadre scientifique sportif, l'intégrant en le subordonnant a l'idée de gouvernement de soi. Ce que j'en comprend, c'est que ce n'est plus simplement être performant, c'est être performant tout en en se libérant du joug du culte de la performance.

  9. Spondyleux a écrit:

    D'après de ce que j'ai compris, c'est que la méthode LAFAY demande moins d'efforts que la musculation classique ( fonte ), mais je pense que ( d'après moi ) le stress imposé par les deux c'est le même parce que je suis fatigué après la séance ,est-ce seulement parce que je ne suis pas habitué à la méthode ? ça va aller avec le temps en ayant une bonne endurance ?
    Merci.

  10. Mathram>Par rapport à ta question sur le "cantonné à la musculation", dans le texte il est écrit:

    "elle intègre le muscle comme une possible solution à nos problèmes existentiels."

    Déjà avec cette phrase: le fait d'être musclé aura un impact sur ta vie ex: tu es maigre et tu te sens fragile==>tu te sens fort et tu gagnes en confiance en toi.

    Olivier décrit ensuite que nous avons des préjugés (il explique pourquoi dans le texte aussi)sur les endroits à fréquenter, la façon de s'entraîner à appliquer etc pour satisfaire notre envie de muscle.

    Là on pourrait dire "ok. Je m'entraîne, j'obtiens du muscle, mais la partie entraînement n'a rien à voir avec ma vie. Je m'entraîne et ce qui se passe au cours de ma séance n'a rien à voir avec le reste".

    C'est là qu'il y a erreur.

    Si tu relis l'article, tu verras que la façon traditionnelle de s'entraîner (résultant d'une vision du monde particulière!) est:

    -énergivore
    -chronophage
    -mauvaise pour la santé: physique et psychique
    (et que les résultats extraordinaires sont donc forcément rares, au naturel)

    Tu prends beaucoup de temps à t'entraîner==>tu as moins de temps pour autre chose.
    Tu y perds beaucoup d'énergie==>tes pensées sont de plus en plus souvent dirigées vers l'entraînement, l'appréhension de celui-ci, que vers d'autres choses plus épanouissantes
    Tu y laisses ta santé==>tu ne te sens pas mieux au quotidien

    (je te renvoie à l'article pour toutes les conséquences négatives)

    La méthode propose une alternative à tout cela.
    Par:

    -les entraînements proposés (séries longues, charges légères, repos courts, étirements...)

    -les outils mis à disposition des pratiquants (boucles, mini-boucles, double-boucles notamment)

    Ainsi tu auras la possibilité de passer moins de temps à l'entraînement, pour moins d'effort, en préservant ta santé.
    L'entraînement devient PERIPHERIQUE dans la vie de la personne. Les apports de l'entraînement sont ainsi pleinement utilisables au quotidien, on peut en jouir plus facilement.

    Mais ça ne s'arrête pas là.

    L'entraînement de la méthode te laisse du temps pour autre chose (on peut progresser à deux séances par semaine, cf Roman V sur ce blog par exemple), développe ton énergie, améliore ta santé:

    Tout ce temps et cette énergie, tu peux les utiliser au quotidien. Par exemple, en lisant les articles de ce blog (ce qui t'aide pour l'entraînement et avec ce genre d'articles, à aussi repenser ta vision du monde), voire en t'intéressant à la bibliographie donnée par Olivier. Beaucoup de pratiquants se mettent ainsi à lire Watzlawick et d'autres auteurs.

    Ces apports t'aideront au quotidien. Mais cela t'aidera aussi en retour à mieux penser ton entraînement (création du recul stratégique) pour progresser encore mieux.

    Et les outils applicables à l'entraînement peuvent aussi être transposés dans la vie quotidienne. Regarde le commentaire de Baptiste plus haut, son professeur les incite à éviter le "no pain no gain" et grâce à la méthode tu peux songer à utiliser la boucle (par exemple) pour y palier...tu as des solutions alternatives en stock.

    Au final, tout est lié.

    L'entraînement résulte d'une vision du monde, changer l'entraînement peut aider à changer la vision du monde...et les apports de ton entraînement t'aideront au quotidien, et les apports du quotidien t'aideront à l'entraînement.

    L'un alimente l'autre.

    Je résume fortement car dans le texte il y a déjà...tout. :p
    Mais si tu n'as pas saisi un truc que j'ai dit, que je n'ai pas été précis, que je me suis mal exprimé, n'hésite pas.

  11. Spondyleux>As-tu lu les articles donnés en lien dans le texte, notamment ici:

    "l'attitude mentale à l'entraînement et en dehors des entraînements (l'état d'esprit demandé pour être considéré comme un bon pratiquant – autrement dit : l'investissement psychologique requis, la gestion de l'effort). "

    ? (dans l'article il faut cliquer sur "gestion de l'effort)

  12. Bravo et merci pour cet article !

    Ca m'a dérangé, renvoyé à moi même et convaincu que j'étais dans l'erreur (ou du moins dans le cliché). Il va me falloir de nombreuses relectures pour bien assimiler les nombreux concepts abordés.

    Le plus troublant pour ma part, c'est que cet article me renvoie en premier lieu à une introspection sur ma vision du monde (de la société actuelle)... Diantre y a du taf !!!

  13. Une merveille cet article.

    Merci Olivier. Vivement les deux autres parties!

  14. Salut Olivier,

    Merci pour cet article, encore une fois très intéressant ! Je comprend de mieux en mieux l'efficience et je ne doute pas sur le fait de réussir un jour à la maitriser.
    Après, c'est vrai que j'ai parfois du mal à tout comprendre dans vos articles (je n'ai que 16ans, si cela constitue une excuse valable ... ^^), mais j'y arrive de mieux en mieux. ;)

    Je voudrai également vous dire toute mon admiration pour l'écriture de ces articles, je me demande vraiment comment vous faites pour organiser des réflexions aussi poussées, tout cela me dépasse vraiment. C'est surement ça, être philosophe ... :)

  15. Juju Commando a écrit:

    Cela fait déjà un moment que je pratique différemment la méthode grâce aux articles philosophiques du blog et les mp d'Olivier, car on peut pratiquer la méthode de façon "no pain, no gain". Je pense qu'avec le seul livre vert je serai passé totalement à côté de cet aspect. Je ne fréquente plus le forum musculaction parce-que si certains y trouvent leur compte, cela avait tendance je crois à me pousser au "no pain, no gain" avec le côté eux ils progressent plus vite, je vais redoubler d'effort voire basculer dans la souffrance et après l'engrenage "toujours plus de la même chose" dont parle Watzlawick.

  16. Excellent article comme toujours.

    Je m'y retrouve sur certains points, notamment le facteur stress, étant cheminot je vis au rythme des trains, horaires décalées, repos hors de chez moi..

    Il faut toujours une petite motivation en plus pour vaincre ce stress, s'adapter à la situation (je me vois encore faire des séances dans certains hôtels). Mais une fois la séance terminée, j'ai la satisfaction d'avoir pu la réaliser en s'adaptant au milieu ce qui donne toujours plus confiance en soit.

    En attendant la suite, merci pour cet article.

  17. Autre vision de la pratique de la muscu traditionnelle:
    "Je suis inscrit dans une salle. Mes objectifs par la pratique de la muscu traditionnelle sont multiples: gain de muscle bien sûr, mais aussi lien social, détente dans une ambiance agréable après mes journées de travail... La salle de fitness représente donc pour moi plus un sas de décompression me permettant de me dépenser agréablement en plaisantant et échangeant qu'un lieu de torture et de souffrance. La quête du muscle est subordonnée à la satisfaction de besoins hédoniques et d'affiliation. Ainsi, je vais à la salle quatre fois par semaine par plaisir(la fréquence de cette activité n'est pas pour moi chronophage, elle est indispensable à mon équilibre), je cherche simplement à me sentir bien, à me muscler raisonnablement, à mon rythme (cette activité n'est pas pour moi énergivore), je n'ai jamais adhéré au "no pain no gain" (je n'ai même pas entendu ces mots dans mon vestiaire...).
    En ce sens, la méthode Lafay ne satisfait pas mes besoins motivationnels. Les 3 séances proposées dans un cadre fermé (mon salon, mon jardin) ne correspondent pas à mes attentes. Je suis donc adepte de la muscu traditionnelle qui me permet de m'épanouir physiquement et socialement (ce soir j'ai d'ailleurs une soirée zumba organisée par la salle). Je ne suis donc pas efficient ni constructiviste, mais je suis quand même gaillard et très épanoui, sans souffrance..."
    Ce raisonnement est il audible sur ce blog sans se faire lapider???

  18. laurent rodier a écrit:

    Bonjour,
    comme juju commando, cela fait un moment que je m'efforce de pratiquer la méthode (et le reste de ma vie finalement)différemment, grâce à tous les articles de ce blog, et encore une fois, merci olivier.
    Je pratique l'escalade et, de tous les pratiquants "sérieux", qui veulent progresser, peu sont à même de voir autrement que par le "no pain, no gain".
    Ce sport est très traumatisant pour les doigts et les genoux (entre autre), plusieurs livres peuvent en témoigner, et l'acceptation de ces douleurs y est considérée comme normale.
    En pratiquant l'escalade comme la méthode, j'ai réussi à augmenté mon niveau rapidement(6a à 7a et 5a bloc à 6b bloc en 2 mois),de plus je ne me blesse plus depuis que j'ai commencé à m'entrainer avec la méthode, depuis presque 2 ans.
    J'ai libéré énormément de temps,donc de l'énergie, tellement, que je prends même le temps d'écrire sur le blog:-)
    Je suis impatient de voir les deux autres parties.

  19. @Pilou Pilou ...

    Pratiquer la méthode seul dans son jardin n'est pas un principe de la méthode, c'est une possibilité offerte par la méthode. Tu peux très bien pratiquer la méthode Lafay dans une salle et donc satisfaire ton besoin de contact aux autres en pratiquant la méthode.

    La méthode te donne la possibilité de la pratiquer n'importe où ...

    Pour ton commentaire sur le no pain no gain, la réponse est dans l'article que tu commentes : il n'est pas besoin de revendiquer ce slogan pour ne pas de fait être adepte de l'idée qu'elle sous-tend. Clairement : tu peux très bien ne jamais entendre 'no pain no gain' ou son équivalent féminin 'il faut souffrir pour être belle' et ne pas avoir quand même intégrer la souffrance comme nécessaire préalable à la réussite physique.

  20. Olivier Lafay a écrit:

    Sendo, il faut bien distinguer les études scientifiques des approches qui les lient pour proposer/imposer des modes d'entraînement à des sportifs.
    Peu de gens y pensent et savent donc faire la distinction.
    Entre une étude scientifique et son utilisation dans l'élaboration d'un programme, il y a des hommes. Il y a donc des personnes qui construisent une structure compte tenu de leurs présuppositions, de leur théories de l'Homme, et de ce qu'ils veulent atteindre. L'entraînement n'est pas scientifique en soi. Il se réclame seulement de la science car il "justifie" sa forme à l'aide d'études qu'il lui a incorporée.

    L'étude est scientifique, l'entraînement ne peut être "scientifique". L'entraînement entraîne, il n'étudie pas... Il y a donc un abus de langage à dire qu'un entraînement est scientifique. Par contre, l'entraînement peut être considéré comme plus ou moins "scientifiquement valable".

    Pour être considéré comme "scientifiquement valable", il faudrait que cet entraînement (cette forme, cette structure) soit mise à l'épreuve par au moins une étude scientifique, qui jugerait de son efficacité. Ce qui signifie que l'on doit établir des critères d'efficacité clairs, et un protocole clair et aisément reproductible.

    Et il s'agit d'étudier un entraînement (structure complexe) et non juste un programme. Car, greffer un programme ayant été validé scientifiquement sur une structure complexe, ne rend pas cette structure plus scientifique : le programme scientifique greffé dans une certaine configuration peut s'avérer contre-productif, alors qu'il est bénéfique dans une autre et neutre dans encore une autre.

    Pour en revenir aux approches scientifiques "classiques" de l'entraînement dont tu parles dans ton commentaire, et que tu poses à côté de mon approche, il est donc maintenant clair que les structures proposées ont été crées par des hommes. Ceux-ci sont nécessairement influencés par les valeurs dominantes de la société contemporaine, dont le no pain no gain. La "position" prise (référence à l'article) l'est en fonction de "présuppositions" (no pain no gain, culte de la performance, héroïsme, épopée, tragédie, etc) qui valident l'application d'un stress régulier et très important.
    Mon approche n'est pas "moins scientifique", encore moins anti-scientifique, elle est seulement issue d'un balayage culturel plus large, d'une réflexion sur les bases (sur ce qui détermine nos choix en matière de création d'entraînement).
  21. Olivier Lafay a écrit:

    Pilou-Pilou, dire que j'ai écrit ça :

    "No pain, no gain (or "No gain without pain") is an exercise motto that promises greater value rewards for the price of hard and even painful work. Under this conception competitive professionals such as athletes and artists are required to endure pain and pressure to achieve professional excellence.

    It came into prominence after 1982 when actress Jane Fonda began to produce a series of aerobics workout videos. In these videos, Fonda would use "No pain, no gain" and "Feel the burn" as catchphrases for the concept of working out past the point of experiencing muscle aches.

    It expresses the belief that solid large muscle is the result of training hard and suffering sore muscles repeatedly, implying that those who avoid pain will never reach a professional level as bodybuilders."
    (Wikipedia)

    "Le no pain no gain est un symptôme, il n'est nul besoin de le connaître, ou de le revendiquer pour lui être soumis, puisque nous sommes malgré tout soumis, par défaut, aux valeurs qui le constituent.
    La norme prégnante du surhomme, du héros, de celui qui doit inventer sa vie et repousser les limites, conduit tout naturellement les gens à aborder la musculation sous l'angle du no pain no gain. Ils pratiquent plus ou moins consciemment un culte de la performance et de l'héroïsme où l'on croit que la souffrance doit envahir l'action, en accompagnant, ou même en précédant, tout progrès."
    (source : http://methode.lafay.free.fr/index.php?2012/10/15/697-petit-avant-gout-du-prochain-article-3)


    Tu ne lis jamais avant de commenter?
    La question du no pain no gain, "jamais entendu", était réglée avant même la publication de l'article actuel, qui creuse bien davantage encore la réponse.
    ;-)
  22. @Spooner
    Pratiquer la méthode dans une salle, pas mal! J aimerais connaître le nombre de pratiquants de la méthode qui le font effectivement en salle, entourés des horribles fonteux et dans une ambiance "no pain no gain", puisque si on vous écoute, elle est omniprésente...
    Stop. La méthode est une alternative à la salle ("peu couteuse et pratique"). Elle n'est absolument pas génératrice de contacts sociaux (je parle de réels contacts, pas d'échanges virtuels, ni de rencontres ponctuelles). N 'allez pas me sortir l'argument de la pratique en salle.
    "tu peux très bien ne jamais entendre 'no pain no gain' ou son équivalent féminin 'il faut souffrir pour être belle' et ne pas avoir quand même intégrer la souffrance comme nécessaire préalable à la réussite physique."
    Je te répondrais que tu peux très bien avoir entendu du "no pain no gain" (notamment ici, sur ce blog plus que partout ailleurs...) ou son équivalent féminin et ne pas du tout intégrer la souffrance comme nécessaire préalable à la réussite physique... Les exemples sont très nombreux, tu n'as qu'à assister à un cours de bodypump un vendredi soir dans ma salle pour observer une bonne vingtaine de jolies filles fines et bien fermes, souriantes et heureuses de suer, qui ne souffrent absolument pas! Tu me croiseras à l'étage du dessous entouré de gaillards rigolards et heureux qui ne souffrent absolument pas! Tu retrouveras cette joyeuse bande de mecs musclés et de filles sveltes une petite heure plus tard autour d'un bon mojito-tapas dans un bar musical cubain....
    No pain, gain, and lot of fun!

  23. Olivier Lafay a écrit:

    Pilou-Pilou, peux-tu avoir la délicatesse et le respect de répondre aux arguments qu'on te donne, au lieu de faire comme s'ils n'existaient pas?
    Tu avances ta thèse, sans rien argumenter, alors que celle-ci est déjà démontée par l'article actuel ainsi que des articles précédents sur le blog. On te répond poliment en te rappelant ces articles. Et tu ignores tout simplement la réponse...
    Tu continues comme si de rien n'était, comme si les arguments solidement construits et référencés n'existaient pas.

    Tu donnes l'impression d'être quelqu'un d'à la fois borné et stupide. Borné car tu assènes tes thèses encore et encore, même si celles-ci ont été soufflées par l'argumentation, par le savoir. Stupide car on finit par se dire que tu ne fais pas qu'éviter la réflexion, on finit par se dire que tu n'en es tout simplement pas capable.

    On cherche le dialogue, on te présente des arguments, une réflexion construite. Mais toi, tu ne dialogues pas, tu fuis l'échange, tu restes arc-bouté sur tes positions, en refusant (ou en étant incapable) d'en comprendre les présuppositions.
    La seule chose que tu cherches à faire, après avoir tenté vainement d'éreinter et de décrédibiliser la Méthode sous d'autres articles, est maintenant de tenter naïvement de donner une "bonne image" à la musculation traditionnelle. Ce qui prouve à quel point mes écrits te perturbent, et aussi à quel point tu es loin du coeur du débat.

    Ps : on peut pratiquer la Méthode en salle, et beaucoup sur musculaction.com ont dit le faire. Mais ce n'est pas nécessaire, bien entendu. Un peu de bon sens devrait te faire comprendre que les contacts sociaux ne s'obtiennent pas seulement par la musculation en salle...
    On peut aussi avoir de nombreux et enrichissants contacts sociaux en faisant de nombreuses autres activités que la musculation, activités où l'on a d'ailleurs le temps d'échanger vraiment (et pas de grogner entre deux séries). Le temps et l'énergie libérés par la pratique de la Méthode permettent justement d'envisager de nombreuses activités sociales (comme le texte, que tu n'as pas lu et compris l'explique).
    Il faut quand même être un peu paumé pour déclarer que l'on fait de la musculation en salle pour... socialiser :-)
  24. j'ai eus du mal a épeler "énantiodromique" mais je n'ai jamais pris autant de plaisir à lire l'un de tes articles. Hâte de lire la suite. c'est décidé, je reprend la méthode ce soir !

    Merci Olivier

  25. Pilou-Pilou>Ben oui on peut pratiquer la méthode en salle. Rien de choquant.

    PilouPilou...celui qui disait:

    "les articles lus sur ce blog ne m'ont jamais enseigné quoi que ce soit"

    Mais qui revient lire chaque article..et le commenter.

    "mais que tous ces délires philosophiques dépassent son univers. "

    Délires philosophiques...et Pilou Pilou dans son délire délimite l'univers de la méthode selon...son envie. Lol.

    "J'aime me dire que lorsque je vais à la salle 5 fois par semaine,"
    "Je ne viendrai plus sur ce blog ennuyeux et pompeux, je ne vous lirai plus"

    Mais il revient toujours.

    C'est ton côté "no pain no gain" qui te pousse à revenir sur ce blog que tu n'aimes pas, commenter des articles qui ne t'intéressent pas,et dire des bêtises à chaque fois?

    Sans parler d'efficience, mot que tu abhorres manifestement, si tu étais si équilibré et épanouis que tu le dis, tu ne viendrais plus te faire du mal ici...

  26. Je ne sais pas trop quoi commenter, mais passionnant ces derniers articles !

    ça boucle là aussi, non ? On revient toujours sur les concepts, les approfondit, et on comprend de plus en plus ce que tu veux nous enseigner. Apprentissage en douceur ?

  27. Mickaël c.L. a écrit:

    Après une longue et attentionnée lecture-relecture je ne peux pas me contenter d'un "j'aime" sur le fameux réseau social.

    L'article est superbe...

    Il aide à prendre un recul important et propose une vision à laquelle j'adhère, ou tente d’adhérer.
    On devient conscient d'être influencé par un système "no pain no gain", même avec une forte préférence pour un système "efficient".

    Etre immergé dans une société de compétition et d'adaptation permanente en ayant la volonté de penser autrement est assez déroutant et à tendance à provoquer un "décalage".
    Cela induit beaucoup de questions après la lecture.

    J'ai hâte de lire la suite.

  28. "Tu retrouveras cette joyeuse bande de mecs musclés et de filles sveltes une petite heure plus tard autour d'un bon mojito-tapas dans un bar musical cubain...."

    Tu serais pas figurant dans une série AB production toi ? C'est Gérard Vives qui prépare ta serviette ?

  29. Bonjour, ça faisait depuis un moment que je n'étais pas venu ici.

    J'aurai une question à vous poser, ( à mon habitude je l'aurai poser sur le site musculaction mais comme j'ai été banni définitivement... ce que je ne comprend pas d'ailleurs mais bon c'est comme ça )

    en fait j'ai toujours un problème au niveau du développement des pectoraux, le reste se développe bien, mais les pectoraux sont vraiment en retard, et même les mensus régressent parfois, j'ai pourtant essayer des mini boucles (peut-être que je les fais mal ?? ) dès que j'arrive au mode 12 pour A6, je surélève mes pieds, je mange pas mal protéiné ( 1.5gr par kg ) donc je ne comprend pas très bien.

    Si vous pouviez me répondre, vous avez normalement mon adresse e-mail ( on vous la donne lorsqu'on écrit un message )
    Amicalement

  30. Juste pour témoigner au détour des derniers commentaires : Je fais partie de ces « tarés » qui pratiquent la méthode en salle de musculation !

    Et oui tu as raison Pilou Pilou les pratiquants de musculation traditionnelle sont rigolards (hautains ?) et les nanas sont sveltes et aiment suer. Ils se retrouvent en troupeau après leur séance pour déjeuner ou à l’occasion du cours de salsa... Par contre heureux, ils ne semblent l’être que dans l’univers de ladite salle…

    J’ai malgré tout converti quelques collègues à ma pratique, lassés qu'ils étaient d'être 5 à rigoler autour d'une barre de développé couché en regardant les sveltes jeunes filles faire des abdos fessiers. Certains ont eu la présence d’esprit de se demander comment je faisais pour avoir autant (voire plus) de résultats en ne venant que deux fois par semaine et en ne lâchant pas la seule tour romaine de la salle. Mais bon ceux là cherchaient à se développer sportivement et non socialement…

    Chacun sa quête au final non ?

    Je fais partie de ceux qui ont une vie sociale en dehors du sport et qui vont à la salle et bien… pour faire du sport justement !

    Je n’ai pas le temps de rire ou de mater et encore moins celui de caler des mojitos pour célébrer le passage des 100 kilos au développé couché de Gerald, Steven ou Kevin (pour rester dans la thématique AB prod ^^). Mais je te confirme que pour ceux qui ont un emploi du temps limité par d'autres contraintes, il n’y a pas plus efficient que la méthode.

    Et je pense que tu omets un point sur la souffrance des gens de ta salle : vous ne souffrez pas dans l'effort soit ! Mais ne souffrez-vous pas du regard des autres ? Empressé que vous êtes de vous auto décrire comme la crème des hommes forts, heureux et plein d'assurance entourés de dizaines de jolies femmes...

    Michel Modeste sort de ce corps !

  31. Excellent article, ma connaissance en LAFAY augmente de jour en jour en lisant vos articles monsieur Olivier, CHAPEAU !

  32. D'après ce que j'ai compris de vos articles, l'avantage de la méthode LAFAY en la comparant avec la fonte, c'est qu'on fait souvent des pas en arrière pour mieux sauter, contrairement aux fonteux , ( moi même quand je mentrainais a la fonte, je poussais toujours de plus en plus lourd memsi jen suis pas capable de faire 6 rép completes, ...) là je me suis libéré de ces contraintes, je me sens très bien avec la méthode, j'ai gagné 8 KGS en 3.5 mois, je me sens plus bien dans mon corps, dans mon esprit, merci OLIVIER !
    By the way, ure articles are such amazing and i had learned a lot while reading it, congratulations..!

  33. "La véritable audace, c'est de vouloir éclairer les gens.
    La véritable réussite, c'est d'y parvenir.

    Dites-moi si j'y suis parvenu."

    En tout cas, tu m'as appris énormément de choses, Olivier-sensei :D !
    Si je devais formuler une critique "négative" sur la méthode après quelques mois de pratique, ça concernerait surtout les articles du blog : Parfois j'aimerais y trouver + d'études, des chiffres, des trucs quantifiables. Loin de moi l'idée de remettre en doute les faits "prouvés" par la méthode, comme le fait qu'il n'est pas nécessaire de travailler à 100% 5 fois par semaine pour progresser, mais c'est vrai que ça manque de courbes pour ma part. On est tous différents, certes, mais il doit bien exister des études qui vont dans ce sens et qui ont utilisé X sportifs pour obtenir des résultats probants ?

    Concernant l'article, comme je l'ai déjà dit ailleurs, je m'y retrouve pas mal, enfin j'y retrouve pas mal le "moi" de l'époque fonte, qui a duré 1 an. Notamment au niveau de l'acceptation de la douleur et de l'emprise psychologique de la salle, des perfs. La méthode (et sûrement les évènements de ma vie depuis) m'a fait prendre pas mal de recul sur l'épanouïssement de soi, bien que je n'y voyais à la base aucun rapport direct avec le sport.

    En trois mots, "vivement la suite".

  34. Juju Commando a écrit:

    J'essaye d'appliquer le no "no pain, no gain" (je sens qu'on perd Pilou-Pilou) dans le champ d'une pratique artistique, au sens de rationaliser l'effort que cela peut parfois aussi demander afin d'avoir plus de pêche quand je décolle le nez de la feuille ou de Photoshop etc mais je trouve que c'est très dur à mettre en place vu l'aspect "élan créatif" ou "pulsions" de la chose. Certains se fixent, s'astreignent, à travailler de tel heure à tel heure...

    C'est "amusant" de constater que le mot passion vient de l'étymologie latine pati : souffrir. Je pense que c'est un bon exemple comme quoi nous ne sommes pas ex nihilo, les mots façonnent d'entrée notre vision du monde et en l'occurrence le rapprochement (la confusion ?) entre les deux acceptations du terme est intéressant il me semble. Une passion amoureuse ne peut conduire qu'à la souffrance etc l'inverse "n'est pas normal" (jugement provenant des autres, de l'autre ou de soi).

  35. Bonjour,

    j'étais très impatient de lire à nouveau Olivier et je ne suis pas déçu ! L'article est l'un des plus long du blog et les 3 avant-goûts n'étaient pas de trop.

    Après plusieurs lectures, je n"ai pas le sentiment de bloquer sur certaines idées fondamentales, et mes questions vont plutôt porter sur des points de détails :

    - concernant la notion de "programme" : en te lisant, j'ai cru comprendre qu'un programme culturel était un stock de solution i.e. des règles de conduite pour résoudre les problèmes qui nous assaillent quotidiennement.
    Mais dans Stratégie de la motivation tu écris : "Un objet culturel nous propose à la fois de nouvelles informations et également de nouveaux programmes pour traiter les informations. Par exemple, lorsque on lit un roman, on introduit en soi une description du monde (les informations) et une façon de décrire le monde (un programme - une mythologie - différent du nôtre)."
    Dans ce passage, je ne cerne pas bien le sens du mot "programme", qui m'apparaît différent de celui utilisé dans l'article.

    - "Ainsi, par la culture, nous disposons d'un « stock de solutions » pour répondre à nos questions sur :
    - le sens de la vie;
    - la manière de comprendre et gérer les relations humaines;
    - la manière de se gérer soi-même;
    - la manière de régir le corps et l'esprit;
    - le rapport idéal à l'environnement;
    - la manière de transformer le monde (artisanat, industrie, architecture, agriculture, etc)."
    Pourquoi as-tu choisi ces questions ? Est-ce parce que ce sont les questions essentielles auxquelles l'individu contemporain est confronté ? Est-ce parce que toute interrogation est réductible à l'une de ces questions ?

    Sinon je trouve très intéressant de donner la parole à des pratiquants sur le blog, surtout lorsqu'il s'agit de pratiquant expérimenté comme Denis.
    Cela permet parfois de contourner des obstacles dans la compréhension des concepts et ainsi de progresser de manière efficiente.
    "Je lui ai alors transmis des éléments destinés à nourrir sa réflexion (idées, références) et lui ai laissé la charge de les assembler."
    Par contre là je vais pas tarder à piquer une crise de jalousie :-D

  36. j'ai lu attentivement l'article,qui pour moi est très vrai,cependant est-il vrai pour tout le monde,j'en suis moins sur.
    en ce qui concerne la méthode d'Olivier je pense qu'il faudrait etre fou pour ne pas y croire,
    le changement vous fait-il peur?
    non!
    alors faite comme moi procurez vous le magnifique livre de la forme et en avant le changement

  37. Juju Commando, est-ce que lorsque tu travailles, tu as clairement en tête le but que tu souhaites atteindre par le biais de ta création ?
    Cela permet déjà d'économiser pas mal de temps et d'énergie...

  38. J'avoue qu'initialement, je n'étais pas fan des billets philosophiques, mais aujourd'hui, j'ai l'impression de les comprendre et ils me passionnent. Merci pour cette évolution.

    Olivier, merci d'avoir pris le temps de donner quelques références, mais serait-il possible de structurer les recommandations de livres ? J'imagine que certains sont à lire en premier ou en dernier ?

    Pourrais-tu faire une simple liste "par niveau" par exemple ?


  39. Tres intéressante premiere partie... Qui valait largement l'attente et les teasings... J'attends la suite avec impatience... Je trouve particulierement intéressant les réflexions et prises de recul sur tout l'"impensé" véhiculé comme des évidences par notre culture, et donc non-questionné (car non-questionnable de "l'intérieur du cadre")... C'est un aspect qui m'avait accroché et beaucoup plu dans les ouvrages de Francois JULLIEN en les découvrant en 2000...
    Bref: vivement la suite!
    ... Merci Olivier :)

  40. Je suis tombé sur cet article en lisant un message fort attrayant sur la page Facebook. Me sentant concerné, je n'ai pas hésité.
    www.facebook.com/olivier....

    Et finalement... Je sais pas si c'est parce que j'ai rien compris, mais je n'ai absolument pas réussi à faire le rapprochement entre la théorie évoquée dans cet article, et le concret d'une vraie séance. Je vois pas comment je suis censé appliquer toute cette philosophie à mes exercices.

    Après, vu que la personne qui a fait la promotion de cet article parlait d'utiliser les mini-boucles et tout le reste pour contrer les difficultés physiques et psychiques, j'imagine que ça doit avoir un rapport. Mais pour moi, ça manque de concret.

    Ce que j'aimerais un jour c'est avoir un article qui explique réellement (et de façon compréhensible au premier néophyte venu) en quoi le fait de ne pas être constamment au maximum est bénéfique en terme de résultats.

    Ou alors j'ai strictement rien compris à l'article, mais je pense pas être bête à ce point !

  41. Ocelot>Regarde mon commentaire (mon premier, plus haut) où je réponds à Mathram.

    Est-ce que cela t'éclaire un peu plus sur:

    -les inconvénients de toujours forcer au maximum

    -les bénéfices de ne pas toujours être à fond

    ?

    Sans parler du "bon comment ça se passe concrètement? je fais quoi moi?" *, est-ce que cela fait sens pour toi?

    Est-ce que maintenant, après lecture de l'article tu arrives à te dire "même si je ne vois pas bien comment l'appliquer, il y a une autre voie qui existe" ?

    Ou pas du tout?

    *sachant qu'il y a déjà des articles comme

    methode.lafay.free.fr/ind...

    ou d'autres, qui mettent en avant l'aspect pratique des choses.

    Et l'aspect pratique sera traité dans la troisième partie de ce texte également.

  42. Ce blog n'a plus grand chose à voir avec de la muscu.

    C'est plutôt en train de devenir un blog de philo ou il est vivement recommandé d'être d'accord avec l'auteur si on ne veut pas être dégagé tôt ou tard.

    Vous avez beau dire qu'on a le droit de pratiquer les haltères, la quasi totalité de vos textes sur le "npng" disent l'inverse.

  43. Spooner :"Tu serais pas figurant dans une série AB production toi ? C'est Gérard Vives qui prépare ta serviette ?"
    Pas mal la référence, mais as-tu atteint son niveau physique ?
    Spartan : "Juste pour témoigner au détour des derniers commentaires : Je fais partie de ces « tarés » qui pratiquent la méthode en salle de musculation ! "
    Pourquoi utiliser des guillemets?
    "J’ai malgré tout converti quelques collègues à ma pratique, lassés qu'ils étaient d'être 5 à rigoler autour d'une barre de développé couché "
    "pour célébrer le passage des 100 kilos au développé couché de Gerald, Steven ou Kevin"
    D'où vient cette fixette sur le DC?
    Echec personnel sur l'exercice, complexe par rapport à ceux qui réussissent? D'où peut-être ta préférence pour la tour romaine...

  44. Olivier Lafay a écrit:

    Mure, je valide ton commentaire parce qu'il est drôle :-D

    Pilou Pilou, le monsieur te demande... d'accepter de participer aux débats que tu lances ;-)
    Je copie-colle mon commentaire :
    "Pilou-Pilou, peux-tu avoir la délicatesse et le respect de répondre aux arguments qu'on te donne, au lieu de faire comme s'ils n'existaient pas?
    Tu avances ta thèse, sans rien argumenter, alors que celle-ci est déjà démontée par l'article actuel ainsi que des articles précédents sur le blog. On te répond poliment en te rappelant ces articles. Et tu ignores tout simplement la réponse...
    Tu continues comme si de rien n'était, comme si les arguments solidement construits et référencés n'existaient pas.

    Tu donnes l'impression d'être quelqu'un d'à la fois borné et stupide. Borné car tu assènes tes thèses encore et encore, même si celles-ci ont été soufflées par l'argumentation, par le savoir. Stupide car on finit par se dire que tu ne fais pas qu'éviter la réflexion, on finit par se dire que tu n'en es tout simplement pas capable.

    On cherche le dialogue, on te présente des arguments, une réflexion construite. Mais toi, tu ne dialogues pas, tu fuis l'échange, tu restes arc-bouté sur tes positions, en refusant (ou en étant incapable) d'en comprendre les présuppositions. La seule chose que tu cherches à faire, après avoir tenté vainement d'éreinter et de décrédibiliser la Méthode sous d'autres articles, est maintenant de tenter naïvement de donner une "bonne image" à la musculation traditionnelle. Ce qui prouve à quel point mes écrits te perturbent, et aussi à quel point tu es loin du coeur du débat.

    Ps : on peut pratiquer la Méthode en salle, et beaucoup sur musculaction.com ont dit le faire. Mais ce n'est pas nécessaire, bien entendu. Un peu de bon sens devrait te faire comprendre que les contacts sociaux ne s'obtiennent pas seulement par la musculation en salle...
    On peut aussi avoir de nombreux et enrichissants contacts sociaux en faisant de nombreuses autres activités que la musculation, activités où l'on a d'ailleurs le temps d'échanger vraiment (et pas de grogner entre deux séries). Le temps et l'énergie libérés par la pratique de la Méthode permettent justement d'envisager de nombreuses activités sociales (comme le texte, que tu n'as pas lu et compris l'explique).
    Il faut quand même être un peu paumé pour déclarer que l'on fait de la musculation en salle pour... socialiser :-)
    "
  45. Mure>Tu fais chier parce que j'ai vraiment perdu mon temps à discuter avec toi à la suite d'un autre article. Et j'en ai pris du temps. Tu disais être d'accord et comprendre mais ici tu dis tout l'inverse...

    Je pensais vraiment que tu avais compris que personne ne fustige le fait de soulever de la fonte ou quoi que ce soit d'autre. T'es vraiment passé à côté de tout, c'est impressionnant.

    Il faut vraiment que tu arrêtes de dire qu'on ne peut pas soulever des haltères sans être dans le no pain no gain, ou de dire qu'on dit ça sur ce blog (argument?citation?toujours pas?).

    Ca n'a aucune logique, aucun sens, aucune cohérence ce que tu affirmes.
    Pourquoi le fait de soulever un haltère t'empêcherait-il de repenser ton entraînement et ton rapport à celui-ci?

    Tu ne sais pas répondre? C'est normal. C'est n'importe quoi. Et tu es le seul à fantasmer là-dessus.

  46. Olivier Lafay a écrit:

    Anonyme, quêter l'impensé selon François Jullien, c'est amener les gens à décaler leur pensée. En constructivisme, on parle de recadrage lorsque la pensée s'est "décalée" au point de devenir autre, de modifier notre vision du monde. Ces conceptions sont très proches et complémentaires.
    La logique de l'efficience, c'est pratiquer essentiellement une politique de contournement, une stratégie "à la chinoise". La thérapie constructiviste est une thérapie de contournement, qui tient compte du contexte (système), tout comme la stratégie chinoise, qui contourne en cherchant à conditionner une situation de départ (contexte) de manière à ce que la réussite se fasse "toute seule".
    Giorgio Nardone, un des constructivistes les plus clairs, les plus carrés, fait directement référence à la stratégie chinoise, dans ses livres co-écrit avec Paul Watzlawick, et même dans un livre dédié (Chevaucher le tigre).
    Dans l'efficience telle que je l'ai conceptualisée pour la musculation, je réalise une synthèse qui s'avère donc très logique, où la coopération avec soi (base du contournement du culte de la performance appliqué à soi-même pour transformer son corps) passe par un dialogue intérieur raisonné (Arendt), avec une réflexion poussée sur les histoires que l'on se raconte à soi-même (White).
  47. Olivier Lafay a écrit:

    Sud Nico, la liste sera bientôt faire ;-)
  48. Olivier Lafay a écrit:

    Carlo, en ce qui concerne les deux usages du mot "programme", leur sens n'est pas si éloigné si tu y réfléchis bien. Sauf que le "programme" du roman est une combinaison de programmes culturels qui sont passés par le filtre de l'individu.

    Quant à la suite de tes interrogations ("Pourquoi as-tu choisi ces questions ? Est-ce parce que ce sont les questions essentielles auxquelles l'individu contemporain est confronté ? Est-ce parce que toute interrogation est réductible à l'une de ces questions ? "), on peut penser que les deux explications sont valables :-)
  49. @ Mure / @ Pilou-Pilou :

    JE VAIS MONTRER QU'ON PEUT ÊTRE PUBLIE SUR LE BLOG EN ETANT EN OPPOSITION FRONTALE AVEC OLIVIER LAFAY DU MOMENT QU'ON APPORTE DES ARGUMENTS.

    1° J'attaque donc le CONSTRUCTIVISME !
    Je vais être publié.
    Waaaaaa !
    2° J'attaque le CONSTRUCTIVISME, grâce à Pilou-Pilou et à Mure.
    Et si !

    C'est parti : Vous êtes les preuves vivantes que le constructivisme n'est pas appliquable universellement : vous vous frottez depuis trop longtemps à cette philosophie qui fait du progrès individuel un but sans avoir bougé d'un iota votre façon de penser. Devant tant d'immobilisme, Watzlwick lui-même se serait suicidé.

    Vous êtes nuls et Shiver s'est profondément fait arnaqué en tentant de sauver Mure de sa crasse intellectuelle.

    Deux nullards qui ne comprennent absolument RIEN et qui ne prennent pas la peine d'ARGUMENTER.
    ARGUMENTER, ça veut dire faire autre chose qu'affirmer ...

  50. Superbe de plus en plus j'en n'apprend même ci parfois j'ai du mal il me faut relire plusieurs fois Bravo

  51. Insane In The Brain a écrit:

    Moi aussi, je fais partie des gens qui adhèrent de plus en plus aux articles philo alors qu'au départ, j'étais vraiment dans le brouillard :-)

    Je trouve qu'ils apportent beaucoup à la pratique et dans la vie en générale...

    Je me reconnais un peu dans dans le commentaire de Juju Commando :

    Moi aussi, j'essaie d'appliquer une stratégie efficiente à ma pratique artistique (si vous m'autorisez le terme : je fais des beats hip hop avec mon ordinateur, ça ne rentre pas forcément dans la définition d'art pour tout le monde).
    Et je me heurte aux mêmes difficultés, rationaliser sa dépense d'énergie n'est pas aisé car on se heurte à beaucoup de paramètres aléatoires. On peut créer un truc génial en une heure et parfois passer une semaine sur une merde.
    Savoir où on va comme le dit Carlo, ça peut aider mais il ne faut pas non plus que ça bloque le coup de chance, le truc inattendu, parfois l'improvisation ça donne bien. Perso quand je bloque, je passe en mode "je suis un ouf", je lâche l'idée de départ et ça finit assez souvent bien.
    Moi, j'essaie d'appliquer l'efficience avec des sortes de boucles surtout quand je veux apprendre des nouvelles choses d'un point de vu technique...je reviens sur du basique, je relis des notices de logiciels et j'apprends à utiliser des fonctions que j'étais incapable de comprendre lors de ma première lecture, le fait d'avoir progressé, rend des notions qui était avant obscures plus facile à s'approprier. Quand je bloque sur un apprentissage, je me fais plaisir en recréant un truc, j'essaie de prendre ça de façon ludique en me disant que si ça coince, je change de niveau...
    Dans la conception de mes morceaux, je m'inspire un peu des séances de la méthode : je garde les éléments essentiels et pas les fioritures. Pour la méthode, c'est les dips, pompes, tractions, squat une jambe....selon moi, pour le hip hop, c'est des drums qui claquent, une basse qui prend aux tripes et un bon sample ou une boucle hypnotique et pi cé tout...

    En dessin, je pense qu'on peut procéder pareil : dans les comics, John Romita Jr a complètement changé son style parce qu'il avait besoin de plus de fric et donc de faire plus de séries mensuelles, donc il a simplifié et d'un style assez commun, il est passé à un style bien personnel qui a fait de lui un des dessinateurs vedettes de Marvel.

    Personnellement, je kifferai que dans quelques temps, on voit fleurir des méthodes efficientes pour autres choses que la musculation, que ce soit Olivier qui écrive où des lecteurs du blog qui auront été inspiré par son travail. A quand la première entreprise efficiente, avec des profits, des gens qui ne souffrent pas...vous imaginez :

    "eh chef, je suis fatigué aujourd'hui"

    "c'est pas grave, fait un 70%"

  52. En fait, j'avais l'impression que dans le 1er cas, on faisait plutôt référence à la pratique (règles de conduite) et dans le 2nd, à la théorie (vision du monde) ; même si elles ne peuvent être dissociées, étant donné que l'une implique l'autre.

    Si je comprends bien, le romancier a donc pioché dans les mêmes programmes culturels que le lecteur, "simplement" il les a triés puis organisés différemment, aboutissant à une vision du monde originale.
    Néanmoins, ça reste toujours un peu flou : je ne dis pas non pour un petit coup de pouce :-)

  53. @Pilou Pilou :

    Il est communément admis que le diable se cache dans les détails... Peut être que pour certains il serait finalement caché dans l'incapacité de voir au delà desdits détails ;-)

    Les guillemets c'est seulement pour me faire comprendre, pour me rendre accessible à ton raisonnement sans pour autant en partager la portée : comme prendre des pincettes avec une approche que je ne partage pas.

    Pas de fixette particulière sur le DC d'ailleurs cher ami, seulement un exemple de ce que je peux voir. Là où tu vois notamment des gaillards robustes, beaux et bien au dessus du commun des mortels. Je vois autre chose...

    Et oui je confesse une préférence pour la tour romaine ! Je sais ca sonne comme un coming out, ca te perturbe dans ta virilité. Je parfaits l'idée en t'embrassant tendrement ami sportif !

  54. Tout d'abord je tiens a dire que cet article et vraiment très intéressant et bien écrit ! J'ai appris des choses, compris des concepts et aussi ce qu'est le no pain no gain traditionnel.

    Cependant, je m’interroge et j'expose donc ma situation.
    Je pratique le Street Workout ou Barhitting. C'est un mélange entre gymnastique et musculation au poids de corps. Vous tapez Street Workout dans Youtube et vous comprendrez mieux : )

    Bref. Par rapport a cet article je me suis interrogé sur les risques de ma pratique sur ma santé. Car un de mes entraînement de la semaine est fait quasiment qu'avec du lest (allant de 10kg à 35kg), ou je réalise des Muscles ups lesté, tractions ou encore dips et pompes. Et lors de cet entrainement il y a un réel dépassement de soi, une douleur qu'il faut surpasser afin d'arriver au bout des répétitions et une grande tension au niveau des muscles.
    Donc oui, si on ne s'échauffe pas assez ou qu'on est pas assez préparé je pense que ce genre d'entrainement peut être risqué (je me suis blessé récemment par manque d'échauffement).

    Cependant, ma pratique ne prend pas le dessus dans ma vie, et dans mes relations sociales. Mes discussions ne tourne pas autour de ma pratique par exemple (d'ailleurs dans la journée j'en parle quasiment pas).
    Or, comme je le dis souvent, mon sport est une manière de vivre, un style de vie pour moi (et pour la plupart de ceux qui le pratique).
    Par la je veux dire que je rentre un soir, je vois ma barre, je m'échauffe est pendant 10 - 15 min je vais faire des muscles up, même si j'ai fais une séance la veille (bien sur je ne force pas comme un malade).
    Je veux donc dire que quand je peux m’entraîner, faire des mouvements je le fais que ce soit chez moi, ou dans la rue. C'est vraiment un style de vie pour moi et je n'envisage pas de m'arrêter de m’entraîner, mais de toujours me surpasser.

    Après, avant de commencer à m’entraîner avec du lest, je faisais uniquement avec le poids de corps, et j'ai obtenu une bonne base pour attaquer en lest.
    Mes entraînements en poids de corps sont difficiles, certes, mais je n'ai pas l'impression de m’abîmer. Je fais les mouvements propres, et quand je n'y arrive plus je ne force pas plus (j'aime que tout soit propre, comme les US disent "Clean move").

    Mais tout de même, en Barhitting le No Pain No Gain est quelque fois utilisé, mais je n'ai pas l'impression que les Barhitteur vive constamment dans le culte de la Barre et dans l'acharnement.
    Dans les vidéos on ne ressent pas la même chose que dans une vidéo de fonte par exemple. Dans une vidéo de Barhitting, moi je ressens le fun, la joie mais aussi un profond dépassement de soi.

    Alors je me demande si la conception du no pain no gain peut alors être différente selon les disciplines ?
    Car moi même, dans ma mentalité et ma manière de m'entrainer je me dis "Pas d'effort, pas de surpassement = Pas de résultats, il faut toujours repousser ses limites."
    Mais en même temps, je tiens a préserver au maximum ma santé (assouplissements, etirements, etc).

  55. HarenO>Tu dis:

    "Car moi même, dans ma mentalité et ma manière de m'entrainer je me dis "Pas d'effort, pas de surpassement = Pas de résultats, il faut toujours repousser ses limites."

    Je pense qu'il y a une petite confusion sur les notions d'effort et d'intensité à l'entraînement.

    Je pense, vu ton texte, que tu as compris que te jeter à corps perdu dans l'entraînement, systématiquement, n'est pas le meilleur moyen de se construire. Au contraire.

    Mais ne pas s'épuiser systématiquement ne veut pas dire "ne pas faire d'efforts du tout".

    Il faut un juste milieu entre trop d'effort (double stress: physique et moral important) pour finalement un gain limité et des risques importants, et pas assez d'efforts et des gains limités également.

    Il faut apprendre à maîtriser l'intensité de ses séances. Savoir quand forcer, savoir quand forcer moins. Savoir quel exercice mérite un effort supplémentaire, savoir quel exercice mérite une mini-boucle.

    Et à force tu progresseras sans devoir "surpasser les douleurs".

    Tu en penses quoi?

  56. encore une fois tout est dit dans l article, je voit pas ce que je peux apporter de plus, mis a part que pilou-pilou est telment de bas niveau qu'il en est devenu drole

  57. Très bonne article bien complet, c'est avec des articles comme cela qu'on commence à comprendre qu'il existe une autre voie que le "pain". De mon point de vue je trouve qu'il est vraiment compliqué de se rendre compte au vu des idées reçues et à la façon dont on est formatés, que l'on peut espérer avoir de bons résultats sans à chaque fois en "rajouter", c'est vraiment ce point là qui pour moi a eu du mal à passer : "reculer pour mieux sauter", la peur d'en faire moins et de tout perdre, l'impression de ne pas s'entrainer. C'est au bout de quelques temps que l'on comprend que c'est n'est pas simplement une méthode, mais une philosophie et une manière différente d'aborder les choses.

  58. Juju Commando a écrit:

    A Carlo : il y a différents degrés de visualisation mentale selon les projets mais globalement non je n'ai pas le résultat définitif en tête. Dans une certaine mesure j'essaye d'être plus souple, pas de laisser faire, mais être attentif à tout ce qui peut se passer pendant la réalisation, faire confiance à mon jugement et ajuster sans cesse pour aller plus loin. En cela je ne pense pas que l'objectif ultime d'un artiste soit de retranscrire précisément une vision intérieure précise (peut-être de retranscrire précisément une vision imprécise ?). Ce qui ne veut absolument pas dire ne pas savoir ce que l'on veut au final. Une citation de Mallarmé m'a marquée et continue à faire son chemin : "Je ne fais pas des poèmes avec des idées mais avec des mots".

    J'aime intellectualiser une démarche artistique mais en même temps le résultat peut s'avérer très décevant. A l'inverse instinctivement on peut faire quelque chose d'"irrationnel" qui va marcher parfaitement sans que l'on sache pourquoi, c'est peut-être cela aussi qui fait sa valeur. C'est pour cela que dire "Est vrai ce qui marche", je ne le prends pas comme une fin en soi, d'autant plus dans le champ de l'art. Quelle est l'intérêt d'une oeuvre qui ne fait que répéter à l'identique une vérité qui la précède ? Par contre cette vérité est utile pour s'appuyer dessus, jouer avec... générer une autre vérité avec laquelle d'autres personnes peuvent s'alimenter etc

    A Insane : je me disais justement que cela devait être tout aussi valable pour les musiciens (en parlant de système de musicien, quelqu'un ici a vu le documentaire Lemmy sur le leader de Motörhead ? C'est loin d'être du "no pain, no gain" ou du lafay ; même si le film est une hagiographie et que Lemmy est passablement diabétique, on peut se dire qu'il a une vie très riche et que son système marche plutôt bien).

    Quand tu dis aucune fioriture, je nuancerai en disant que personnellement si j'ai deux options valables, une simple et une avec ajout, je garde celle sans ajout. C'est bien d'avoir du contrôle sur ce qu'on fait mais à force d'enlever le "gras", on finit parfois par se sécher, s'assécher. En ce qui me concerne avoir une maîtrise qui passerait pour totale finit par amoindrir le plaisir que je prends.

    Ce qui est excitant dans tous les domaines il me semble, c'est quand tu parviens à avancer en surmontant une difficulté, ce qui me semble être la définition de l'effort (contrairement à la souffrance qui serait une difficulté subie ou non résolue). Et si on n'a plus cette excitation on finit par s'endormir et être moins enthousiaste dans ce qu'on fait.

  59. Merci Olivier pour cet article très intéressant.
    Le principe de l'efficience, que vous avez largement développer avec votre Méthode, est-il fondamentalement nouveau (introduit par vous) ou existait-il déjà dans le domaine du sport, et dans la musculation plus précisément ? Des pratiquants de musculation l'avaient-ils déjà développé en réponse au "no pain no gain" ou jamais avant la Méthode Lafay ?

  60. Bonjour Olivier.

    Déjà merci pour cet article très instructif. Il tombe pile poile avec mes réflexions du moment.

    La première partie sur les préjugés inconscients que nous nourrissons avant même de débuter la moindre action, la culture actuelle qui se définit autour du "self - mading" et sur l'aboutissement au "no pain no gain" est juste un bijou.

    Franchement : respect !

    Pour ma part tout est résumé avec la phrase suivante : "Les croyants sont épargnés par une partie des angoisses de l'homme occidental contemporain".

    Mon rapport à la musculation n'est pas aussi conflictuel que tu le décris dans ton article. J'ai toujours intégré la musculation comme une activité secondaire, voir tertiaire dans l'échantillons des priorités et opportunités qui régissent ma vie.

    En vérité, cette activité impact ma vie d'une façon plutôt superficielle et inoffensive (quelques douleurs aux cuisses les lendemains de pratique, ou crampes ca et là).

    Mais ces douleurs je les ai toujours bien vécues. Dans le sens où elles étaient un indicateur d'entrainement. Plus elles étaient vives, plus elles me signifiaient que je m'étais bien entraîné et plus je me sentais bien.

    Je sais que tu vas tancer la chose en quelques mots avec la façon dont tu détruit de manière systématique le "no pain no gain", ses effets aliénatrices et l'altération psychologique qui s'en suit. Mais honnêtement j'ai jamais vécu les choses comme ca. Comme je l'ai précisé plus haut j'ai toujours pris la musculation pour ce qu'elle était : une activité sportive.

    Pour finir - et c'est là où je pense avoir mal compris - dans la dernière partie de ton article, tu reviens succinctement sur la psychologie constructiviste. Avec les changements de système : Le changement niveau 1 et niveau 2.

    Si le changement niveau 1 est un passage obligé (par exemple ne serait ce que pour constater les failles d'un système) pour donner vie au changement niveau 2 (solution alternative qui efface les effets négatifs du niveau 1), cela signifie que sans musculation traditionnelle pas de Protéosystème.

    Le ProtéoSystème deviendrait l'un des enfants (légitime ou illégitime) de la musculation traditionnelle.

    Or , les pratiquant de Lafay ont, pour certains, un vrai irrespect pour les pratiquant traditionnels. Et c'est là où le bât blesse. Ces derniers restent leur "pères".

    Il faut aussi vivre la violence de celui qui pendant des années pratique le "no pain no gain" et apprends que ses héritiers se muscle d'une manière plus douce avec des résultats qui transcendent les siens. Le rapport d'ascendance est rompue. Et c'est au Lafayiens d'en prendre conscience, et de gagner en humilité.

    Suffit de voir comment les nouvelles religions se sont imposées. Toujours dans l'humilité. Leurs prophètes étaient toujours pauvre, pieds nus, et les adeptes toujours humble et déférents.

    Merci de m'avoir lu.

    Le Bédouin : un lafayen convaincu !

  61. Olivier Lafay a écrit:

    JD, tu ne trouveras aucun raisonnement ou développement sur l'efficience dans le domaine de la musculation traditionnelle. Pour des raisons historiques, l'idée de l'efficience n'était pas envisageable. Dans un article récent, je montrais que le no pain no gain est devenu une devise majeure de la musculation à partir des années 80. C'est-à-dire que cette devise avouait une revendication extrême des valeurs dominantes. Ce qui est à l'opposé de l'efficience.
  62. Olivier Lafay a écrit:

    Le Bédouin, ton erreur est, à mon sens, d'assimiler l'univers culturel de la musculation traditionnelle à ses pratiquants. Les pratiquants Lafay se développent dans un univers (Lafay) qui est issu de la musculation traditionnelle, et de bien d'autres choses, mais pas des pratiquants de musculation traditionnelle en eux-mêmes :-)

    Tu confonds l'univers culturel et les gens qui en dépendent (ou y adhèrent si tu préfères, consciemment ou non). Pour mieux passer une thèse, je le conçois ;-)

    D'autre part, le monde n'a pas commencé avec la musculation traditionnelle. Cette dernière repose sur des présupposés (nourris par des "ancêtres", eux-mêmes reposant sur d'autres présupposés, etc). On peut donc se réclamer de certains acquis de la musculation traditionnelle, tout en enjambant d'autres, mais cela n'a toujours rien à voir avec les pratiquants actuels de musculation "traditionnelle", qu'on les respecte ou pas, que l'on pense à eux... ou pas.
    Combien de pratiquants Lafay n'ont ni adhérences ni pensées pour la musculation traditionnelle? La plupart... Car c'est à un univers culturel différent qu'ils adhèrent, et ils ne désiraient pas entrer dans l'univers culturel traditionnel du muscle.
    Aucun pratiquant, pas plus que moi-même, n'est le "fils" d'un bodybuilder ou powerlifter, ou haltérophile actuel :-)

    Ensuite, pour ce qui est du respect, il serait évidemment préférable que chaque être humain respecte son prochain. Et cette question ne se résume pas à la musculation, c'est un signe des temps, qui est lié à cette atmosphère de concurrence entre croyances.
    Ce n'est donc pas parce que quelques pratiquants Lafay (sur une masse de centaines de milliers d'individus) se moquent des "fonteux", qu'il faut réduire la réflexion au monde de la musculation.

    En ce qui concerne les 2 niveaux de changement, il n'est pas nécessaire de faire le tour des changements de niveau 1 avant de passer au niveau 2. On peut faire toute sa vie des changements de niveau 1 (avec de plus en plus de souffrance) et ne jamais passer au niveau 2 (qui demande une "révolution culturelle", un changement de vision du monde, ce qui est très dur sans aide).
    Beaucoup de pratiquants Lafay passent plus ou moins directement au changement de niveau 2 en entrant dans l'univers culturel de la Méthode, ils n'ont pas eu besoin de faire de nombreux changements de niveau 1...

    Je finirai avec quelques réflexions sur ton rapport à la douleur.Tu prends la douleur comme témoin, comme signe, ce qui est (théoriquement) totalement inutile et nécessairement énergivore. Mais l'idée que tu puisses par cela parvenir à un équilibre global très satisfaisant est tout à fait admissible. Si tu gères parfaitement tes priorités, tu peux atteindre un équilibre tel, en sacrifiant un peu au no pain no gain, que modifier cet équilibre en voulant être "encore mieux" serait peut-être une erreur, serait peut-être suicidaire.
    Dans l'absolu, tu pourrais faire mieux, mais le mieux est parfois l'ennemi du bien :-)
  63. Le Bédouin a écrit:

    Bonjour Olivier.

    Je te remercie d'avoir pris la peine de répondre à mon commentaire. C'est un immense honneur que tu me fais là.

    D'abord je souhaiterai m'excuser si jamais dans mon commentaire tu y a lu quelques offenses. Ce n'était vraiment pas le but, je n'ai voulu offenser quiconque et surtout pas ta personne. Je te dois le respect à toi ainsi qu'aux lafayens qui m'apprennent beaucoup.

    Je me permet juste de rebondir sur ta phrase : "[L'erreur est ] d'assimiler l'univers culturel de la musculation traditionnelle à ses pratiquants."

    Que ce soit une erreur, je le conçois, mais elle est alors largement répandue et de surcroît théorisé dans ton billet.

    Tu écris avec beaucoup de justesse : "pour chaque « position » que vous prenez au cours de votre vie, il existe nécessairement une « présupposition ".

    Quand il s'agit d'une culture, ces présuppositions viennent des vecteurs de cette cultures. Les vecteurs restent souvent les adeptes, qui l'a véhiculent par leurs comportements.

    Donc la façon dont tu interagis avec les adeptes conditionnent souvent les présuppositions que tu portes à l'égard de telle ou telle culture.

    J'en veux pour preuve la façon dont les religions sont appréciées par le commun des mortels. Elles le sont souvent à travers le prisme des comportements de leurs adeptes.

    Mais attention, je finirai en précisant quelque chose qui me semble important : Les lafayens restent dans leur extrême majorité, humbles, déférents et accueillants.

    Pour le reste de ta réponse, je n'ai absolument rien à rajouter si ce n'est que je médite là dessus. Encore merci Olivier.

    Le Bédouin.

  64. Olivier Lafay a écrit:

    Je me suis certainement mal exprimé.
    L'univers culturel de la musculation, en tant que substance, se différencie de ses pratiquants. Je parle des apprentissages dans lesquels on puise pour se nourrir (s'inspirer ou s'opposer). En cela, tu peux être le fils de la musculation traditionnelle sur certains points, et d'autres choses sur bien d'autres points, tout en n'étant pas assimilable à fils de personnes "de chair".
    De plus, tu généralises en ne créant pas de hiérarchie entre les différents vecteurs d'une culture. Il y a une différence entre le pratiquant lambda, le compétiteur reconnu, le powerlifter, le bodybuilder, le scientifique, etc. N'y a-t-il pas une différence entre celui qui véhicule le plus fortement une image et celui qui y participe seulement? Le no pain no gain est commun à tous (valeurs dominantes). Il resterait donc à définir qui sont les "lafayens" qui s'en prennent à des "fonteux". Et quels fonteux...
    On peut ramener le pratiquant à la culture spécifique, mais l'inverse n'est pas vrai : on ne retrouve pas toute l'étendue de cette culture dans un seul pratiquant (la plupart du temps).

    D'autre part, ce qui m'a paru "étonnant", c'est la manière dont tu présentais les choses, tu produisais un lien historique, une "descendance", entre des gens vivant dans une même époque, avec des obligations morales. Ce qui sonnait faux et s'avérait même un peu étrange : un "lafayen" serait le "fils" d'un "fonteux" du même âge... et il lui "devrait le respect".
  65. Juju Commando, bien sûr que tu n'as pas le résultat en tête, puisque ton travail de création consiste justement à créer ce qui n'est pas déjà là.
    Avoir une claire conscience du projet, ce n'est pas savoir par avance à quoi va ressembler ta création, mais à quoi celle-ci va servir.
    Une fois le projet défini, le travail de création sera par nature chaotique, puisqu'il s'agira de tenter de multiples combinaisons avec les matériaux à ta disposition, jusqu'à ce que tu trouves la bonne combinaison, c'est-à-dire celle qui correspond à ton projet.

    Par exemple, lorsque je t'écris ce message, je n'ai pas dès le départ une claire vision de la forme qu'il prendra.
    Ce que j'essaie par contre de définir avec rigueur, c'est la fonction de mon message, le sens que je souhaite te transmettre. A partir de là, cela m'oriente pour choisir mes mots et faire un premier jet. Puis, après avoir relu cette première mouture, je vais surement trouver qu'elle n'est pas parfaitement adaptée à ce que je voulais obtenir, et je vais donc choisir d'autres mots, les agencer différemment, et ainsi de suite jusqu'à ce que je sois satisfait du résultat.
    En somme, le processus de création reste chaotique, mais la claire conscience que j'ai de mon projet me permet de m'orienter et d'économiser du temps et de l'énergie.

    Est-ce que cela te paraît applicable à ta pratique ?
    Pourrais-tu nous en dire un peu plus sur la nature de ton travail ?

  66. Le Bédouin a écrit:

    Je reconnais que ce que j'ai écris est abscon. Les choses sont infiniments plus complexes et multidimensionnelles que ce que j'ai bien voulu avancer.

    Parler de filiation est très réducteur. Malheureusement ce sont les limites des mots : froids et insipides ils deviennent la propriété de celui qui les lit.

    Quand je me relis, à l'aune de notre échange, je comprends tout à fait que tu ai trouvé mon analyse bizarre.

    Merci encore Olivier, pour cet entretien et tes éclairages.

    Le Bédouin.

  67. Bédouin a un niveau de rédaction...ça me fait penser à un post d'un autre article où l'auteur faisait le constat que le concept de non pain no gain prolifèrait parmi les esprits "faibles" et pour faire un raccourci un peu mal venu notamment parmi ceux qui n'avait pas bénéficié dans leur prime jeunesse d'une structure intellectualisante.
    Quand je lis Bédouin, en quelques mots je comprends que ce type n'a jamais envisagé la souffrance comme moteur .
    Son intervention s'est conclu par une compréhension encore plus fine .
    Mais pour les autres ?
    Il existe des personnes qui ne vivent que par empirisme et qui sont dépourvus de vélléité de raisonnement, et cela par un manque de ressources morales. Ils pullulent dans les rangs des détracteurs.
    Si c'est une abondance de culture qui permet d'apprécier la richesse de la méthode , il persistera toujours une fraction irréductible d'anti'.
    La culture dans nos sociétés c'est comme le capital , c'est inégalement réparti.

  68. Olivier Lafay a écrit:

    Tu es trop pessimiste :-)
    Tout n'est pas aussi simple. Des gens qui n'ont pas bénéficié de cette structure intellectualisante peuvent néanmoins se développer dans l'univers de la Méthode, séduits par les résultats qu'elle peut procurer. L'efficience peut faire tâche d'huile dans tous les milieux, par l'exposé de ses résultats.
    Notons également que le fait de bénéficier dans sa prime jeunesse d'une structure intellectualisante n'est pas une garantie. Sur facebookk, Yoann Bricard, un fanboy de D. est (d'après ce qu'il dit) doctorant en biologie. Cela ne l'empêche pas d'être supporter du roi de l'insulte, de ses coups bas et autres combines. Il est tellement de mauvaise foi qu'il valide tout ce que dit D., même si c'est biologiquement indéfendable :-)
    Ce Yoann est un fervent adepte du no pain no gain, et ses études ne l'ont pas rendu moins borné, plus fin, plus à l'écoute (j'ai essayé de discuter avec lui, et il est très "grossier" dans ses réactions). Pour valider l'idée que Charles doit ses résultats à sa génétique et non à la Méthode, il faut quand même une dose de mauvaise foi et d'aveuglement assez monstrueux -)
    Comment la génétique peut rendre efficace une méthode inefficace? Notre "biologiste" ne sait pas répondre à ça.

    Comme tu peux donc le voir, ce n'est pas qu'une question de formation intellectuelle, mais aussi une question de valeurs et de notre attachement à ces valeurs. Si le besoin de rester accroché au no pain no gain est très fort (protection contre la vie), alors la formation intellectuelle ne sert à rien. C'est même un handicap majeur.
    Ce qu'il faut c'est, le plus jeune possible, une formation au recul critique (par rapport à soi-même). Une personne instruite (et non cultivée) sera plus forte pour se protéger de ce recul critique. Et on aura alors des comportements aberrants. Hannah Arendt le montre très bien dans "Jugement et responsabilité" en parlant du nazisme.
    C'est en apparence paradoxal, mais il peut parfois être plus aisé de fabriquer de l'intelligence chez une personne non instruite que chez une personne instruite.
  69. "Pour valider l'idée que Charles doit ses résultats à sa génétique et non à la Méthode, il faut quand même une dose de mauvaise foi et d'aveuglement assez monstrueux -)
    Comment la génétique peut rendre efficace une méthode inefficace? Notre "biologiste" ne sait pas répondre à ça."

    C'est pas la première fois que des pseudo-passionnés de sciences disent des bêtises.
    Que le mec qui attribue tous les résultats obtenus chez une personne à sa génétique le prouve. Qu'il démontre qu'une génétique peut rendre un entraînement inapte à créer du muscle (donc finalement un entraînement dont on peut se passer), en un entraînement très efficace.

    Surtout qu'au final pour des passionnés, ils ne font jamais l'effort de réfléchir par eux-mêmes et de chercher.

    "ah Olivier donne moi une étude, donne moi ci, donne moi ça.." pensant être en droit d'exiger quelque chose qui leur serait dû.

    Le vrai passionné ne cherche pas des arguments en fonction de la conclusion recherchée (ici: je veux prouver que ça ne marche pas). Le vrai passionné fait un travail de recherches pour comprendre les faits.

  70. En fait j'aurais du développer davantage mes termes "ressources morales" , par Culture j'entendais une tête bien pleine mais avant tout une tête bien faite .
    On le constate chez les acharnés de l'opposition, le manque de cohérence est flagrant, les amalgames s'enchaînent et le nonsense reigne.
    Peut être par manque de bonne foi eventuellement.
    Je comprends bien que faire rebrousser chemin à quelqu'un qui arpente un sentier depuis longtemps est plus difficile que diriger quelqu'un qui n'a pas encore emprunter de voies.
    c'est tout de même triste qu'il existe des gens comme D. ...


  71. Olivier, pour en revenir à la méthode , je comprends d'après ce que tu dis qu'elle englobe (entre autre) du fait de sa structure systémique ) la science de l'entrainement pour en retirer la quintessence, ce qui est adaptable pour l'athlète du quotidien, devant déjà faire face à un stress considérable dans sa vie (celui de gérer son travail, son argent, ses relations, les conflits).

    L'ensemble de ses facteurs pouvant conduire à un manque d'adaptation de notre être et conduire à la dépression ou à l'isolement, la fermeture au monde autre que la musculation/préparation physique. De surcroit à "un défoulement" dans la pratique de la musculation, comme pour extérioriser ce stress: No pain no gain.
    Je pense que lorsque tu parles de No pain no Gain, ce n'est pas forcement que les poids lourds, mais l'attitude monomaniaque ou du moins focalisée, le fait de régir ses attitudes , ses choix, autour du seul fait de devenir plus fort plus massif plus puissant…s'entrainer coute que coute et "faire ses barres" même fatigué orienter ses achats uniquement pour ça (vêtements look, suppléments a gogo), et donc ne pas être prêt à allouer du temps pour autre chose que la musculation qu'elle soit "bodybuilding" ou "fonctionnelle".

    J'observe donc que les études scientifiques classiques (entrainement et nutrition) sont utiles pour comprendre ou orienter certains choix mais qu'elles ne s'inscrivent en aucun cas dans le cadre complexe qu'est notre vie (puisque l'homme cherche moins le vrai que le sens). Alors que la vision systémique, l'efficience, l'auto-régulation , l'accès progressif a l'autonomie, au gouvernement de soi, permettent un entrainement s'inscrivant dans la contrainte quotidienne, efficace et apaisant malgré le contexte.

  72. Insane In The Brain a écrit:

    @Shiver : "Le vrai passionné ne cherche pas des arguments en fonction de la conclusion recherchée (ici: je veux prouver que ça ne marche pas). Le vrai passionné fait un travail de recherches pour comprendre les faits."

    Oui, mais la passion est souvent altérée par d'autres facteurs : l'éducation, l'émotion, l'appât du gain...

    Tu peux vite voir qu'un scientifique qui croit en Dieu va se servir de ses avancées pour se convaincre du bien fondé de sa croyance et vice-versa, celui qui est athée, y verra des arguments pour réfuter l'existence d'une puissance supérieure.

    La tendance actuelle est plutôt au premier cas de figure. Ce mois-ci, un article du magazine Pour la Science, traite de la place de plus en plus importante qu'occupe le mysticisme dans la science avec des scientifiques de renom qui utilisent leur crédibilité pour promouvoir leur croyance sous forme de livre ou même de publications.

    Il faut savoir, qu'il y a un intérêt financier à agir de la sorte car ce type de livre se vend forcément plus au près du grand public qu'un livre purement scientifique. De plus, chaque année, une récompense (avec un joli pactole à la clé) est attribuée à une publication qui "aide" à la compréhension de Dieu. Ca donne forcément envie de laisser une porte ouverte au mysticisme dans sa science.

    Bref, la science n'est jamais d'une objectivité absolue. car faite par des hommes donc ça n'est pas étonnant que dans le domaine de la musculation chacun utilise aussi le science à sa sauce.

  73. Olivier Lafay a écrit:

    Sendo, je n'ai rien à redire au sujet de ton commentaire :-)
    C'est à mon sens parfaitement juste, et une interprétation très pertinente de mes textes.
    J'utilise l'expression "poids lourds" en la rattachant au contexte de la culture spécifique de la musculation. Mais, on peut effectivement utiliser des poids lourds en étant efficient. Cela va demander un bon calcul, une bonne gestion, pour ne pas en abuser.
    C'est pourquoi il faut utiliser les études scientifiques comme des briques de lego, dans la construction d'une architecture qui dépasse le cadre strict de l'entraînement sportif. Autrement dit, une fois compris que nous avons affaire à un système complexe (training d'un individu particulier dans un environnement complexe qui agit sur lui - et sur l'entraînement), il faut modéliser ce système complexe et produire un combo "entraînement + système de pensée" qui permette des résultats importants sans auto-destruction, ce qui ne pas sans une augmentation de l'autonomie du pratiquant. C'est ce que j'ai voulu faire avec la Méthode Lafay.
    L'autonomie, c'est littéralement la capacité à se créer ses propres règles, donc ses propres limites.
    Il faut donc bel et bien un cadre conceptuel et un cadre pratique qui, de manière systémique, aident à la création de ces limites.
    Il faut recueillir des informations (donc savoir les distinguer), les trier, les organiser, les hiérarchiser, afin de disposer du recul stratégique, qui va permettre de distinguer les (nos) limites.
    Il faut instaurer une "distance à soi".
    Cela ne se décrète pas, cela s'apprend.
  74. on l'apprend donc inconsciemment en pratiquant sufiisament longtemps la methode?

  75. Salut Olivier Laffay !

    Je pratique ta méthode depuis 3 mois, 58kg => 66kg.

    Mais ce qui est notable, c'est que j'ai une maladie congénitale, un pectus excavatum, c'est à dire le thorax creux, c'est très inesthétique, et j'ai été surpris de voir la méthode réduire ce creux de manière très importante.

    Si ça t'intéresse, contact moi par mail ( je l'ai indiqué dans la case approprié ) et je t'enverrai les photos des résultats en 3 mois.

  76. article tres interessant permettant un entrainement encore plus réfléchi et une relativation sur le no pain no gain incrusté dans nos cerveaux depuis notre enfance!!! Evacuons le culte de la performance pour un esprit sain dans un corps sain!!! :))

  77. Encore une fois, un article bluffant, perspicace, affiné, épuré... les mots me manquent.

    Au final, notre cerveau, pourtant si "élaboré", est une passoire : Des dizaines de petits trous qui ne demandent qu'à être calfeutrés par des éléments pré-conçus, des images véhiculées par notre société, une surabondance rassurante qui nous fait alors adhérer à des croyances populaires.

    Par expérience, je sais que l'on peut vivre plusieurs mois, voir plusieurs années en salle de musculation, avec cette chimère qu'est le No Pain No Gain -- nul besoin d'en rappeler les effets dévastateurs puisque Olivier est inégalable en ce point.
    C'est une hérésie discrète et sinueuse qui fini par vous manger de l'intérieur, jusqu'à vous exterminer de la manière la plus féroce et vicieuse qu'il soit. Cela revient à se construire un corps "trompe l'oeil", tel qu'il est cité plusieurs fois : "mort dedans".

    Maintenant, tentez d'aborder la méthode avec la même irréalité, et vous ne tiendrez pas longtemps. Elle est si globale dans sa conception qu'il est impossible de l'exécuter aveuglément sans finir par être dans le vrai. Sortir de l’aliénation peut prendre du temps, mais la méthode nous laisse justement cette opportunité qui est de découvrir, pour mettre à jour ce qui est caché en nous. Pour cela, nous avons tout le temps de l'exploration, dominée par le savoir qui s’acquiert avec le temps.

    Pour être plus concrète, à l’amorce de la méthode, beaucoup sont encore dans le formatage : La souffrance visant à maîtriser sa vie. J'en ai fais parti et je pense que j'ai d'ailleurs davantage à apprendre puisque, pour exemple, j'appelle encore les exercices d'étirements comme ma "bête noire", pensant probablement que c'est une perte de temps. Et pourtant, je ne baigne pas dans le vrai et j’apprends peu à peu à appréhender les choses, sans vouloir pour autant les maîtriser. Le but n'est plus de contrôler, mais d'agir avec sérénité pour évoluer de la façon la plus bénéfique qu'il soit.

    Nous ne sommes plus dans l'objectif de la course contre la montre, les résultats avec la méthode peuvent être rapides et concrets, mais ils sont aussi prévoyants pour l'avenir. A quoi bon être vaillant et "fort" si c'est pour être faibles et ignare une fois les années passées.

    J'associe Olivier, la méthode, au sage bouddhiste, où à la personne âgée des tribus Africaines. Elle nous donne des savoirs et un bagage pour notre vie, il ne nous reste plus qu'à construire, comme on dit, Step by Step.

    :)

  78. Bonjour,
    Je viens d'achever le Niveau 3 de la méthode mais suis contraint de faire un arrêt total de 6 semaines à la suite d'une intervention chirurgicale. Lors de ma reprise, à quel niveau devrais-je reprendre ?
    Merci

  79. Bonjour Olivier. J'aurais une question sur les changements de niveau 1 et 2.
    Celui qui adhère à la pensée positiviste n'est il pas condamné à ne pouvoir effectuer que des changements de niveau 1? ( A partir d'un système, en modifier les éléments, l'ordre des éléments, pour trouver le bon ordre universel? Sans changer le système en lui meme?)
    En vous remerciant.

  80. Juju Commando a écrit:

    @ Carlo (sans doute beaucoup trop tard :-) : Il me semble mieux comprendre ce que tu voulais dire. Appliqué à l'écriture d'un texte comme tu le fais cela paraît évident, mais dans la création d'une image, l'écart entre une visualisation mentale et son rendu final peut être vécu comme un échec (tout comme l'écart entre le référent visuel et le "résultat" chez un enfant pour un dessin d'observation).

    En ce qui concerne ma pratique. Je pars peut-être dans trop de directions à la fois (dessins, bandes dessinées, photographies, peintures, sculptures, je me suis essayé aussi à l'animation...). En ligne, on peut voir par exemple les deux bandes dessinées que j'ai réalisé sur la méthode, j'ai aussi un blog où je poste des strips de bandes dessinées. Il y a d'ailleurs un exemple qui illustre bien ce que je disais dans mon précédent post sur l'évolution de son travail pour être en adéquation avec sa (ses) vision(s). Une des séries s'appelle Bob devant son ordinateur, on voit par étapes assez tranchées l'évolution de mon projet.

    Au début j'ai dessiné cela de façon assez stéréotypée : thesestrips.blogspot.fr/2...

    Cela ne me convenait pas totalement, alors j'ai "plaqué" un "style" au brou de noix, trop "élaboré" pour ce que je racontais : thesestrips.blogspot.fr/2...

    J'ai fini par trouver un traitement assez minimaliste et "primitif" qui me satisfait parfaitement dans ce cadre précis : thesestrips.blogspot.fr/2...

  81. Juju, si l'on prend l'exemple de ta série "Bob devant son ordinateur", est-ce que tu serais en mesure de m'expliquer pourquoi tu as créé cette bande déssinée ?

  82. Dans vos écrits (articles, commentaires), vous parlez de plus en plus d'Identité (en citant Ehrenberg, White). J'aimerai savoir s'il s'agit du "nouveau thème" de la méthode Lafay.
    Précédement, vous m'aviez parlé du deutero-apprentissage (apprentissage de niveau II selon Bateson). Depuis, j'ai continué mes recherches et je suis tombé sur cet article :
    www.institut-repere.com/P...

    Il reprend (à sa manière) les idées de Bateson sur l'apprentissage. Je ne connais pas vraiment la pertinence des informations qu'il présente, mais à partir de l'apprentissage III, la notion d'Identité intervient. Est-ce un hasard ?!
    Sinon, il me semble que Paul Watzlawick avait lui aussi proposé une interprétation de ces niveaux d'abstraction avec le "Voici comment je vous vois me voir vous voir ..." (cf. "Une logique de la communication"). Est-ce qu'avec votre méthode, on peut dire que vous proposez vous aussi une interprétation des ces "abstractions/réalités" ?!

    1ère partie de l'article :
    www.institut-repere.com/P...

    3ème partie de l'article :
    www.institut-repere.com/P...

  83. Juju Commando a écrit:

    Carlo, a priori non, mais en y réfléchissant je me rends compte que ça tourne assez souvent sur montrer comment le monde de l'informatique, des réseaux sociaux etc nous est sur-vendu (avec des slogans souvent en anglais) comme épanouissant, un espace créatif et récréatif etc or je prends le contre-pied en en faisant un lieu de déprime, une zone de loose totale etc ça me fait rire d'autant plus de le faire via internet, d'ailleurs je crois qu'à la base c'était cela "l'idée" faire une mise en abyme d'une bd numérique. Je précise que je ne suis pas contre le web (ce qui me semble assez vain) par contre quand une existence virtuelle se substitue à une existence "réelle" là je trouve que c'est problématique (avec les phénomènes d'auto-fiction etc qui peuvent en découler).

    Après avoir conscience de ce que je fais ne m'intéresse pas forcément, c'est peut-être une erreur de stratégie. Dans une certaine mesure ça me fait débander (cf. le mot de Roland Barthes "bande dessinée ou dessin qui bande ?"), je trouve que ça perd de son intérêt une fois qu'on a expliqué le pourquoi du comment, qu'est-ce qui maintient l'excitation ? Pour ma part j'aurai tendance à vouloir passer à autre chose du coup.

  84. Ta réponse est intéressante. Penses-tu également que la plupart des grands artistes ne sont pas capable de répondre à cette question ?

    Considères-tu que l'art est une fin en soi (l'art pour l'art), ou bien considères-tu que l'art n'est qu'un moyen au service d'un projet (émouvoir, choquer, dénoncer, faire réfléchir etc.) ?
    Et si tu te places dans le dernier cas, n'est-il pas ardu d'atteindre cet objectif sans l'avoir au préalable rigoureusement défini ?

  85. Ça promet pour la suite.
    Merci pour la biblio.

  86. Olivier Lafay a écrit:

    Rods, le premier chapitre de Méthode de nutrition (Introspection) montre que l'identité est une question que je pense depuis bien longtemps. Il m'a fallu de nombreuses années de lectures et de réflexion pour parvenir à cette synthèse que j'ai voulu accessible au plus grand nombre. Et cela s'explique. Je suis philosophe, à la base, ce qui signifie que la question du sens, des valeurs collectives et individuelles permettant de se situer, a été première. Qui suis-je?
    C'est à l'université que j'ai découvert, fortuitement, Paul Watzlwick et, de fil en aiguille, bien d'autres auteurs. Que faire pour passer de la pensée à l'action efficace? Comment produire une pensée qui conduise au changement, à une action qui le favorise, l'encadre et mute même au point de devenir action? Et, une fois le (bon) changement rendu possible, comment produire la voie la plus satisfaisante?

    L'identité n'est donc pas un nouveau thème, mais le fait d'en parler dans mes articles est un approfondissement, pour le public, des conditions du changement. D'un côté le cadre (l'identité, les valeurs et croyances, les exigences sociales), de l'autre la pratique (les étapes concrètes du changement par le suivi de la Méthode). Permettre le recadrage, le changement de point de vue, par l'approfondissement des notions tournant autour de l'idée de vérité, va permettre une pratique mieux adaptée/optimisée (puisque adaptée à des croyances plus satisfaisantes), et vice versa. L'idée est de procurer aux gens une souplesse adaptative, via un mouvement de va-et-vient entre le concept de soi (creusé) et l'action. J'en parlerai mieux et plus longtemps dans mon prochain article.
    L'article proposé via le lien me semble fort juste (Watzlawick en parle) et est, parmi d'autres, un outil qui guide et explique mon travail.
  87. Juju Commando a écrit:

    Par grands artistes tu veux dire reconnus ? Disons qu'un artiste conceptuel aura forcément le pourquoi du comment puisque sans cela il ne produirait rien (dans la mesure où la réalisation de l'oeuvre est en général secondaire). Mais même un artiste expressionniste (basé sur l'émotion) peut être très conscient de ce qu'il fait et peut l'expliquer, l'expliciter (plutôt en aval).

    Personnellement c'est un peu comme la psychanalyse, si j'apprends (je dis n'importe quoi) que j'aime la couleur jaune parce-que ma mamie le dimanche après-midi où elle m'a préparé la meilleure tarte aux pommes de tous les temps porté une robe jaune, je trouve que ça bloque tout en le ramenant à une chose aussi futile (j'aime bien l'idée de Deleuze qu'on ne délire pas juste sa famille mais le monde entier).

    Avoir un joli discours sur ce qu'on fait peut aussi,en particulier dans l'art contemporain, devenir le fond de commerce d'artistes comme Mosset, Hirst...

    L'art pour l'art ? J'ai longtemps cru que l'artiste qui oeuvre seulement pour lui et non pour le regard sur ses oeuvres (ou sur lui) était un modèle d'intégrité. Or ce n'est pas si évident, une oeuvre pour qu'elle vive doit être vue, être confrontée aux autres (oeuvres et personnes). L'art brut m'a toujours fasciné pour ses trouvailles mais je me suis rendu compte, qu'assez récemment en fait, que même cela ce n'était pas de l'art pour l'art. L'artiste brut (grossièrement c'est celui qui n'a pas eu de formation artistique) et ne cherche pas une reconnaissance institutionnelle, même ainsi il cherche à communiquer avec ses moyens limités (aussi bien théoriques que techniques).

    Par contre est-ce que pour autant il sait le pourquoi du comment de ce qu'il fait ? La volonté et l'énergie de faire met en place des choses d'elles-mêmes il me semble qui si elles sont théorisées ou du moins verbalisées meurent. Un peu comme expliquer une bonne blague.

    Par définir un projet, je vois bien ce que tu veux dire, Olivier Lafay himself m'a conseillé de définir un projet personnel et "commercial".

    Le fait est comment définir l'aspect "commercial" par exemple pour une bande dessinée en se fondant sur ce qui marche ? une bd sur les blondes ? un mec et son chien ? Et le côté l'artiste qui veut dénoncer ou émouvoir à grands coups de pathos dans les roubignolles je trouve cela obscène.

    Combien de gens se lancent juste pour faire des ronds avant de se ramasser ?! Inversement un groupe aussi connu que Metallica quand ils ont sorti Kill'Em All je ne pense pas qu'ils se sont dit "on va faire du trash metal parce-que ceci cela". Il y a une grosse part de paramètres qui échappent totalement à notre contrôle.

  88. Insane In The Brain a écrit:

    Pour la démarche artistique, je ne vois pas l'intérêt de savoir le pourquoi du comment : ça casse la magie!

    C'est comme quand tu baises... ou fais l'amour, tu ne vas pas chercher à réfléchir que c'est ton instinct de survie qui te pousse à te reproduire...que tu aimes tel truc parce il s'est passé tel truc dans ton enfance : tu kiffes et basta...

    C'est une pulsion, tu es tranquille et paf, il se passe un truc dans ta tête et 5 minutes après, tu est en train de dessiner, de composer, écrire ou je ne sais quoi d'autres...

    Pour moi, l'art c'est pas un truc intellectuel : si tu réfléchis à ce que tu vas faire....souvent au final, tu fais pas grand chose ou c'est un peu trop sage.

    Pour la vision commerciale, je pense que c'est complètement opposé à la notion d'art. Je pense au cas de figure où on y pense au moment de créer. Après, je n'ai rien contre le fait d'avoir une stratégie en terme de communication, de marketing, de publicité....
    Avoir une stratégie sur comment vendre une oeuvre : OUI!
    Créer une oeuvre de façon à ce qu'elle soit plus facilement vendable : NON!

    Plein de trucs qui n'étaient pas facile d'accès au départ ont quand même eu des succès commerciaux donc pour moi, il faut juste créer et après si ça marche tant mieux...sinon tant pis.
    Et si t'as pas de fric, eh ben fait comme tout le monde, trouve toi un vrai travail ;-)

    L'art, ça ne sert pas à faire du fric, ça peut permettre d'en faire mais ça ne doit pas être le but!

    Il font pitié les gars sur les majors qui pleurent parce que leur disque est trop téléchargé...ils ont la chance de vivre d'un truc qu'il kiffe, de bien en vivre même, ils disent qu'ils veulent apporter du bonheur aux gens mais veulent qu'on sanctionnent les chômeurs qui les écoutent sans payer...

  89. Oui, l'Identité n'est pas un terme réellement nouveau (d'où les guillemets), mais je trouve que vous en parlez de plus en plus explicitement. :-)

    Sinon, je trouve cette idée d'abstraction (apprentissage de Bateson, "Voici comment je vous vois me voir vous voir ..." de Watzlawick) vraiment pertinente. J'ai l'impression de la voir dans différents domaines. C'est une idée que j'essaie de creuser.

  90. Juju, faire de l'art pour faire de l'art, cela signifie que ta production artistique n'a pas d'autre but qu'elle-même. Tu crées, point barre.
    Cela n'est donc pas directement lié au fait que l'artiste tienne compte du regard d'autrui. Par exemple, on peut très bien imaginer qu'une personne s'adonne à la peinture parce que cela la détend, lui permet de rencontrer des gens venus d'autres horizons etc. Elle pratiquera donc une activité artistique dans un but, mais sans nécessairement tenir compte du jugement d'autrui sur sa création.

    La question que je pose n'est donc pas : quel est le But de l'Art ? Mais quelle finalité attribues-tu à ton activité artistique ? Quel rôle doit-elle jouer dans ta vie et dans celle de ceux à qui tu destines tes oeuvres?
    J'aurais tendance à penser que si tu cherches à clarifier la réponse à cette question, ton projet qui restait jusque là un peu flou, va se complexifier petit à petit et prendre de l'ampleur, ce qui peut être source d'excitation et de motivation.

    PS : une hypothèse qui me vient à l'esprit : peut être n'as-tu pas non plus envie de clarifier ton projet, car cela t'empêcherait de papillonner à droite à gauche, en dilettante, et t'obligerait à porter tes efforts vers la réalisation d'un objectif, t'exposant par là au risque d'échec...?

  91. Juju Commando a écrit:

    A Insane :

    « Pour la démarche artistique, je ne vois pas l'intérêt de savoir le pourquoi du comment : ça casse la magie! »

    C’est assez indéfendable de dire que l’art n’est que pulsion. Sans penser sa pratique il n’y aurait pas eu d’impressionniste, de cubisme analytique évidemment etc etc C’est la dualité dont parle Nietzsche entre l’appolonien et le dionysiaque (bien que je crois qu'à la fin de sa vie Nietzsche parlait uniquement de Dionysos comme un tout). Je ne disais pas que connaître le pourquoi du comment n’a pas lieu d’être, mais il n’est pas une nécessité absolue à mes yeux pour créer une action encore moins la rendre (plus) légitime. C’est un peu comme ceux qui prétendent que la dope ça aide à faire des trucs géniaux. Combien de mecs se défoncent et font juste de la merde ? Cela montre surtout il me semble une méconnaissance totale de ce que peut être l’inspiration d’un artiste, cela leur est tellement étranger que cela ne peut provenir que substances miraculeuses, par « magie ».

    Ce que je voulais dire c’est que quand par exemple on me dévoile l’obsession d’un artiste, cela m'apprend des choses, cela m’aide à mieux le comprendre mais en même temps cela le tue une fois la chose pointée.

    Je crois que ce qui m’intéresse ce sont les trous dans le savoir, les contres vérités, les auteurs ou artistes qui t’ouvrent des boulevards de nouveaux sens à défricher.

    «  Pour moi, l'art c'est pas un truc intellectuel : si tu réfléchis à ce que tu vas faire....souvent au final, tu fais pas grand chose ou c'est un peu trop sage. »

    Là encore oui et non. Trop de savoirs peut te bloquer, mais peu de savoirs peut te faire pondre quelque chose d’extrêmement sage sans que tu ne le saches.

    «  Pour la vision commerciale, je pense que c'est complètement opposé à la notion d'art. Je pense au cas de figure où on y pense au moment de créer. »

    Peut-être que c’est une trop haute définition de l’Art que l’on a car à ce moment là aucun film réalisé ces 80 dernières années n’est une œuvre d’art, cela peut être Beau mais c’est autre chose.

    «  Après, je n'ai rien contre le fait d'avoir une stratégie en terme de communication, de marketing, de publicité.... »

    C’est un passage obligé pour survivre économiquement mais pas la partie la plus intéressante. Autre chose aussi dans l’adaptation constante que l’on doit faire, c’est assez pénible de constater que cela rime surtout avec produire toujours plus, plus vite.

    « Plein de trucs qui n'étaient pas facile d'accès au départ ont quand même eu des succès commerciaux »

    L’inverse est encore plus vrai, si tu juges à la quantité.

    « Et si t'as pas de fric, eh ben fait comme tout le monde, trouve toi un vrai travail ;-) »

    Merci du conseil, actuellement j’alterne période de « vrai » taff et de « faux » taff… « vrai » veut dire chiant dur d’y trouver du sens mais payé, « faux » enthousiasmant parfois dur avec du sens mais pour la « gloire ».

    « Il font pitié les gars sur les majors qui pleurent parce que leur disque est trop téléchargé...ils ont la chance de vivre d'un truc qu'il kiffe, de bien en vivre même, ils disent qu'ils veulent apporter du bonheur aux gens mais veulent qu'on sanctionnent les chômeurs qui les écoutent sans payer... »

    Pas besoin d’être chômeur pour télécharger, personnellement je ne m’érige pas en modèle mais je pratique le téléchargement dit responsable, à savoir je me fais un avis sur pièce et si je trouve que c’est de qualité, systématiquement je rachète en support physique. Cela m’a permis à la fois de ne pas claquer mon argent et de le regretter mais aussi de découvrir un nombre considérable de choses et du coup de les soutenir financièrement.

    A Carlo :

    « Juju, faire de l'art pour faire de l'art, cela signifie que... »

    Je suis peut-être obtus mais je n’ai pas perçu de grande différence entre ce que tu dis sur « l’art pour l’art » et ce que j’exprime concernant l’art brut.

    «  La question que je pose n'est donc pas : quel est le But de l'Art ? Mais quelle finalité attribues-tu à ton activité artistique ? Quel rôle doit-elle jouer dans ta vie et dans celle de ceux à qui tu destines tes oeuvres? »

    Tout cela est intimement lié : quel est le but de mon art ? pourrait peut-être résumer le tout…

    « J'aurais tendance à penser que si tu cherches à clarifier la réponse à cette question, ton projet qui restait jusque là un peu flou, va se complexifier petit à petit et prendre de l'ampleur, ce qui peut être source d'excitation et de motivation. »

    Je réponds (entre autres) à cela dans cet entretien si cela t’intéresse (la courte bio au début de la page s’attarde volontairement sur des choses dérisoires et élude des choses capitales dans mon parcours et en creux dit ce que je pense du discours actuel sur l’art ; la biblio est sur le même registre, en plus elle mêle vrai et faux sans qu’on distingue clairement ou confonde l’un et l’autre) : www.terricole.fr/index.ph...

    « PS : une hypothèse qui me vient à l'esprit : peut être n'as-tu pas non plus envie de clarifier ton projet, car cela t'empêcherait de papillonner à droite à gauche, en dilettante, et t'obligerait à porter tes efforts vers la réalisation d'un objectif, t'exposant par là au risque d'échec...? »

    Pour le coup je te répondrai un vrai faux. Je suis essentiellement dessinateur, cela ne se voit pas forcément à travers Bob devant son ordinateur mais je peux dessiner de très beaux poivrons de façon académique hé hé en même temps le fait de respecter fidèlement la mimesis ne fait pas de moi un meilleur dessinateur, je précise cela pour dire que je ne papillonne pas dans le dessin. Par ailleurs je considère comme vital pour un dessinateur de ne pas faire que du dessin, tout comme un photographe qui ne fait que de la photographie est mort etc, les arts s’alimentent les uns les autres (même sans faire du mixed media). Si j’avais vraiment cette peur de l’échec je n’aurai pas autant déjà échoué (cela n'étant en rien une raison pour continuer à subir des échecs hein), si par échec on entend le fait de se faire refuser un projet.

  92. Insane In The Brain a écrit:

    @Juju : Je ne connais rien au cubisme ou à l'impressionisme alors ça va être dur pour moi de te répondre :-)
    Quand je parlais de pulsions, je faisais allusion à l'idée de base, le truc qui te vient en tête alors que tu ne cherchais pas vraiment, après ça ne va pas t'empêcher de penser, réfléchir, organiser tes idées, laisser reposer, revoir le truc avec un oeil neuf...Pour moi, c'est la pulsion, l'émotion, l'instinct qui est la base de tout mais après la réflexion et l'intellect vont servir à mettre en forme l'idée, à la matérialiser...

    "Trop de savoirs peut te bloquer, mais peu de savoirs peut te faire pondre quelque chose d’extrêmement sage sans que tu ne le saches."

    Je parlais du fait de trop réfléchir à ce que tu vas faire, à passer trop de temps à intellectualiser alors qu'il est préférable d'agir.
    Connaitre son domaine d'action, son art, avoir une culture dans son domaine et même dans d'autres...c'est bien sûr vital....
    Avant, je faisais mes musiques 100% compo, là, je suis passé au sampling...j'essaie toujours de chercher sur les bases de données pour voir si le sample que je m'apprête à utiliser à déjà été exploité par quelqu'un, si c'est le cas, soit je laisse tomber, soit si j'adore le sample, j'essaie d'en faire un truc différent pour me démarquer...

    "Peut-être que c’est une trop haute définition de l’Art que l’on a car à ce moment là aucun film réalisé ces 80 dernières années n’est une œuvre d’art, cela peut être Beau mais c’est autre chose."

    Bon, j'ai été un peu trop catégorique :-)
    Vu le prix de revient d'un film (même à petit budget), t'es un peu obligé de réfléchir à comment tu vas rentrer dans tes frais.

    "Merci du conseil, actuellement j’alterne période de « vrai » taff et de « faux » taff… « vrai » veut dire chiant dur d’y trouver du sens mais payé, « faux » enthousiasmant parfois dur avec du sens mais pour la « gloire »."

    Ah ah! c'est exactement ce que je voulais dire...n'empêche que le "vrai" taff par l'argent qu'il t'apporte te libère au niveau artistique : tu peux vraiment faire ce que tu veux, vu que tu ne cherches pas à vendre ton art...
    Si j'essayais de vivre du beatmaking, je me ferai chier à négocier avec des rappeurs débiles qui voudraient "un bon prix, que ça sonne lourd comme machin truc, un autotune....", je stresserai parce que le jour où on va griller mon sample si mon morceau est trop exposé, le musicien original va venir demander ses pépèttes....:-)
    Je serai obligé de tenir des cadences infernales, de tenir compte des modes même si je n'aime pas...là, je suis le maître de mon petit monde :-)

    Je suis assez d'accord avec ta vision du téléchargement. Avec la collection de disques que j'ai achetée, je pense que l'industrie du disque je l'ai plus enrichi qu'appauvri. Généralement quand j'aime et que j'ai les moyens, j'achète....Le téléchargement, ça permet vraiment de se faire une culture musicale énorme, de prendre des risques en allant vers des trucs que tu n'aurais jamais acheter....et en plus quand ce sont des vieux disques assez rares, même si tu veux les acheter, tu ne les trouves pas...donc tu es bien content qu'un "méchant" pirate ait eu l'idée de mettre son vinyl sur le net.
    Après c'est comme tout, c'est à chacun dans la mesure de ses moyens de ne pas faire le crevard et parfois de mettre la main au portefeuille. Après, je déteste le discours larmoyant de certains artistes qui voient chaque disque téléchargé comme un manque à gagner.
    Autant, je comprends qu'un artiste voit rouge quand un autre artiste le plagie et se fait du peugnon sur son dos, autant quand un particulier écoute sa musique sans payer, je ne vois pas où est le scandale :
    C'est comme si les belles filles te faisaient payer pour avoir le droit de les regarder dans la rue ;-)

  93. Juju Commando a écrit:

    A Insane :

    Excuse-moi, autant pour l’art brut dans le doute j’ai précisé, autant pour l’impressionnisme etc je me suis dit que ce n’était pas nécessaire (je ne te dis pas cela de façon hautaine)…

    «  Ah ah! c'est exactement ce que je voulais dire...n'empêche que le "vrai" taff par l'argent qu'il t'apporte te libère au niveau artistique : tu peux vraiment faire ce que tu veux, vu que tu ne cherches pas à vendre ton art... »

    Mouais le côté tu fais un travail puis à côté tu vis ta passion, je n’y crois plus. Ton « vrai » taff te bouffe de l’énergie mine de rien, quelque soit le taff si tu le fais avec conscience professionnelle, alors si tu veux t’investir sérieusement dans ton « faux » taff passion, pas juste un hobby (je déteste ce mot, ça fait : je m’emmerde le week-end je m’occupe), tu dois redoublé d’énergie tu peux tenir un temps mais si tu veux un minimum de vie sociale surtout pour un dessinateur ou un peintre qui bien souvent est une activité solitaire (contrairement à un groupe de musique par exemple), tu grignotes encore du temps, pas toujours évident tout cela. Et puis quand tu t’entraînes cela demande encore un peu de temps… Le « vrai » taff te libères dans la mesure où tu lui restes assujetti donc c’est assez paradoxal.

    « Si j'essayais de vivre du beatmaking, je me ferai chier à négocier avec des rappeurs débiles qui voudraient "un bon prix, que ça sonne lourd comme machin truc, un autotune....", je stresserai parce que le jour où on va griller mon sample si mon morceau est trop exposé, le musicien original va venir demander ses pépèttes....:-) »

    Oui peut-être mais pas forcément, ce qu’il faut c’est être bien entouré, trouver les bons partenaires, moi aussi je serai tenté de noircir le tableau, oui tu as souvent affaire à des trous ducs, mais la ou les bonnes personnes peuvent t’amener plus loin (les mauvais peuvent aussi t’apporter indirectement) et te faire gagner du temps (là où une personne qui peut même être sympa va te faire perdre du temps parce-qu’elle est peu motivée). Il faut sortir de (chez) soi, pour avoir des choses à dire. Je te dis cela je suis le premier à penser que je vis encore trop dans ma tête. De la même manière si tu fais du beatmaking c’est parce-que plus ou moins tu as eu des prédécesseurs qui t’ont donné envie d’en faire non ? S’ils ne s’étaient pas poussés au cul pour faire face aux contraintes est-ce qu’ils seraient arriver jusqu’à toi ? N’oublie pas ce qui est écrit au chapitre II-verset 3 du livre saint : « les autres te libèrent ».

    « Je serai obligé de tenir des cadences infernales, de tenir compte des modes même si je n'aime pas...là, je suis le maître de mon petit monde :-) »

    Je suis bien d’accord avec toi sur les cadences, les modes ça dépend à qui tu t’adresses producteurs ou public, tout système installé a besoin de gens pour renouveler les modes. Au début tu vas devoir faire plus de compromis c’est plutôt certain mais avec le temps (surtout si ce que tu fais marches un minimum) tu peux assez rapidement affirmer tes choix. J’ai pensé à un truc une fois, je me disais si par exemple Zidane c’était dit, j’adore le foot mais je ne veux pas en faire un business je vais juste jouer avec mes potes du quartier : 1. Il ne serait pas devenu aussi bon 2. Même s’il était aussi bon, admettons, saurait été dommage de ne pas partager cela avec tout le monde non ? Alors oui il a dû faire face à plus de stress mais le partage a été plus grand aussi. On peut avoir tendance à vouloir préserver son « petit monde » mais c’est peut-être aussi un peu du gâchis. Je n’imagine pas un seul instant Olivier focalisé sur sa personne même si son projet est personnel lors des années passées à concrétiser sa méthode, au contraire, c’est une formidable ouverture sur les autres (je sais bien que tu me lis aussi Olivier désolé). Ce n’est pas amoindrir son univers, c’est comment le rendre accessible, qu’il parle à quelqu’un d’autre (et cela ne prend même pas à ce stade de critères économiques). Être accessible ça ne veut pas non plus dire systématiquement donner ce que veut le public mais aussi devancer ses attentes. C’est pour cela que le mec qui pense trop en terme de ciblage, du type là je vais m’adresser aux ados, là à la ménagère, cela me semble assez flou, le « public » est une grosse bête avec des contours indiscernables. Ce qui est important c'est de différencier compromis et se compromettre (là aussi la langue française n'aide pas). Tu peux être plus souple quand ton projet l'exige par contre faire quelque chose qui va à l'encontre ou le faire à contre-coeur non, sinon en toute logique si tu proposes quelque chose que tu ne juges pas de qualité et que cela a du succès, tu ne peux que mépriser ton public qui a de la merde dans les yeux (ou les oreilles).

    Concernant le téléchargement la solution pour acheter systématiquement derrière, c’est de ne pas accumuler des DD entiers de téléchargements. Combien de types téléchargent en boucle pour « écouter » qu’une fois un cd (au pire un morceau d’un album) ? Si tu fonctionnes comme cela tu passes constamment à côté de ce qui pourrait t’apporter autre chose, tu n’approfondis rien, si cela ne te parles pas de suite tu jettes et même si tu aimes plus ou moins tu passes à autre chose. Une grande œuvre tu ne l’épuises jamais. Après oui quand un gros producteur vient pleurer alors qu’il préfère sortir le dixième best-of de Patrick Bruel plutôt que n’importe quel jeune artiste jamais passé à la télé, là je suis d’accord avec toi, c’est pathétique d’autant plus qu’il va te dire qu’il ne peut plus produire de jeunes artistes parce-que ses têtes de gondole ne vendent plus comme avant alors que lui est toujours blindé de ronds. Il y a aussi un paramètre important ce n’est pas pareil de télécharger quand tu habites dans un trou perdu et quand tu vis dans une grande ville avec médiathèques etc…

  94. Insane In The Brain a écrit:

    @Juju :

    Pour l'impressionisme, pas de soucis : j'essaierai de combler mes lacunes :-)

    "Mouais le côté tu fais un travail puis à côté tu vis ta passion, je n’y crois plus."
    Honnêtement, moi ça dépend des jours. C'est effectivement frustrant de faire ce que l'on aime de façon très limitée donc je partage assez ton point de vu mais j'ai 33ans et un enfant, donc ce n'est plus le moment pour moi de prendre des risques vu que je ne suis pas le seul à en subir les conséquences.
    Je disais que le "vrai" taff te libère d'un point de vu artistique (pas en terme de temps, on est d'accord) car tu n'as plus à te soucier de faire de l'art vendable. Sinon, bien sûr que ça te bouffe de l'énergie, du temps, voir la santé...

    "De la même manière si tu fais du beatmaking c’est parce-que plus ou moins tu as eu des prédécesseurs qui t’ont donné envie d’en faire non ? S’ils ne s’étaient pas poussés au cul pour faire face aux contraintes est-ce qu’ils seraient arriver jusqu’à toi ?"

    Ok, mais le hic...c'est que je ne me considère pas à un niveau suffisant pour avoir envie de propager mon son....il existe plein de gars 10 fois meilleurs que moi et qui sont peu exposés donc je ne suis pas plus motivé que ça, car je ne prétends rien apporter de plus original qu'eux. Le jour où je suis vraiment content de mon truc, là, j'aurais envie qu'on me remarque et je me bougerai...faut juste que ça arrive :-)

    En plus, le côté homme de l'ombre du beatmaker me plait bien. Si tu connais peu le rap, je ne suis pas sûr que tu puisses me citer facilement 10 beatmakers car en principe ce n'est pas leur nom qui apparait sur leur disque mais celui des rappers à qui ils ont refilé des prods.
    Donc tu as peu de chance de bien en vivre car c'est rarement toi la star, surtout que ton style détermine tes ventes.
    Ce que j'aime c'est le hip hop underground avec des samples bien crasseux (avec les problèmes de droits d'auteurs que ça impliquent) et ça n'est pas un style très économiquement rentable...

    Personnellement, je fais du beatmaking dans le but de faire le son que j'aime, pour mon plaisir, pour sortir ce qu'il y a en moi. Actuellement, le fait de vendre ou pas, je m'en fous. Je n'ai même pas envie de démarcher. Ma priorité c'est d'être fier de mon truc....après j'aurais peut-être envie de partager...Pour l'instant, je n'en suis pas là...

    Je radote un peu, je crois car j'ai du dire un truc similaire plus haut :-)

    Si toi, tu es fier de tes oeuvres, je t'encourage vivement à continuer ainsi car je te comprends très bien. Bon courage l'ami :-)

    Bon, je crois qu'on est les deux seuls à être resté squatter le café....le patron doit avoir envie de fermer ;-)

    Je te paie un dernier verre : vas-y Olivier met ça sur ma note, ouais elle ressemble à un annuaire, je sais, désolé :-)

  95. Juju Commando a écrit:

    A Insane :

    Tu as des lacunes en impressionnisme, j’en ai en beatmaking hé hé ;-)

    «  Honnêtement, moi ça dépend des jours. C'est effectivement frustrant de faire ce que l'on aime de façon très limitée donc je partage assez ton point de vu mais j'ai 33ans et un enfant, donc ce n'est plus le moment pour moi de prendre des risques vu que je ne suis pas le seul à en subir les conséquences. »

    Est-ce que ce n’est pas une forme de « no pain no gain » si on pousse ce que tu dis à l’extrême ? Un taff chiant mais « sans risque » comme seule voie pour nourrir ma famille ? Là je sors même du cadre artistique, dès que tu dis que tu veux faire « autre chose », quelque chose de « risquée » (il faudrait définir exactement ce qui est entendu par ce terme, est-ce que c’est risqué parce-que cela demande plus de travail ? parce-que non conventionnel… ?) tu as toujours plus de gens qui vont t’inciter à ne rien changer. Je comprends tout à fait que tant de gens dépriment au final mais je comprends tout aussi bien ta façon de voir les choses même si je ne suis pas père pour le moment. Mais le côté remballe tes rêves, je refuse de m’y soumettre, ce n’est pas une question d’être plus responsable, c’est juste que j’aurai l’impression de baisser les bras.

    Tu ne me sembles pas avoir de regret car tu ne te trouves pas assez bon pour le moment, c’est donc un choix que tu fais, tu le vis plutôt bien donc. Personnellement, je pète plus haut que mon popotin peut-être, mais j’ai faim, je pense qu’on peut passer sa vie à attendre de faire une œuvre idéale pour se lancer, à un moment donné l’envie de faire doit être plus forte que l’envie de faire quelque chose de parfait. Je sens que je dois passer à la vitesse supérieure sinon je vais finir par caler. Pour progresser, c’est toujours intéressant de montrer ce que l’on fait à des personnes dont l’avis compte (je ne dis pas de collecter le plus d’avis possibles) professionnel et/ou pas, on ne parle même de savoir si c’est vendable à ce stade.

    Après le côté obscur du beatmaker n’est pas incompatible avec une œuvre publique. Un de mes artistes préférés « se nomme » Pierre La Police, d’un point de vue public personne n’a vu son visage, ne connaît son véritable nom, aucune bio officielle ne circule et pourtant il a une renommée internationale (un peu comme Banksy dans le street art).

    «  Je disais que le "vrai" taff te libère d'un point de vu artistique (pas en terme de temps, on est d'accord) car tu n'as plus à te soucier de faire de l'art vendable. Sinon, bien sûr que ça te bouffe de l'énergie, du temps, voir la santé... »

    Oui mais en même temps, un type qui a son boulot pépère finit pas s’endormir à plus ou moins long terme non ? Se mettre en danger peut être aussi un puissant moteur (je ne parle nullement ici d’être dans la souffrance). Si tu te dis plus ou moins consciemment « bon je ne vais pas pousser non plus de toute manière, j’ai mon taff chiant mais tout de même confortable etc » tu iras forcément moins loin non ? Moi ce qui me fait mal c’est de bien faire avec application et efficacité un boulot qui m’emmerde, je voudrai passer cette énergie sur autre chose. Et ce n’est même pas pour gagner plus de rond, je préfère faire quelque chose qui m’enthousiasme en travaillant dur, plutôt que faire du fric en me fatigant le moins possible par exemple. Je pense par exemple à Peter Jackson, j’admire sa volonté franchement, supporter une telle pression me sidère ! D’ailleurs il pourrait très bien arrêter de travailler mais il aime tellement qu’il continue et je ne pense pas que cela soit juste une question de gagner encore plus… est-ce qu’il en est arrivé là où il est parce-qu’il aime le blé ou parce-qu’il aime ce qu’il fait ?

    «  Le jour où je suis vraiment content de mon truc, là, j'aurais envie qu'on me remarque et je me bougerai...faut juste que ça arrive :-) »

    Personnellement je suis plus efficace quand j’ai une contrainte type deadline, cela peut paraître très scolaire, mais étant donné que je ne m’engage pas sur quelque chose sans m’y tenir (étant donné que je suis le premier à mal supporter qu’une personne me plante) cela me booste car j’ai tendance à faire autre chose sinon (je suis sans doute feignant dans le fond).

    « En plus, le côté homme de l'ombre du beatmaker me plait bien. Si tu connais peu le rap, je ne suis pas sûr que tu puisses me citer facilement 10 beatmakers car en principe ce n'est pas leur nom qui apparait sur leur disque mais celui des rappers à qui ils ont refilé des prods. »

    Un type comme Steve Albini est obligé de constamment travailler même après avoir produit des albums de Nirvana, Pixies, PJ Harvey etc… s’il veut continuer à faire des albums comme il l’entend.

    Rien n’est acquis même un réalisateur comme Ridley Scott pour qui j’ai une très grande admiration (d’ailleurs j’ai trouvé littéralement génial son Prometheus qui se fait trancher à peu près partout !), même avec son expérience et son studio de production qui s’appelle Scott Free (ironiquement quand on y pense ?), même lui reconnaît faire des compromis par rapport aux distributeurs etc Je pense que savoir faire des compromis c’est précisément savoir ce que l’on veut pour savoir sur quoi l’on fait des compromis. Un réalisateur en l’occurrence, qui prétendrait ne jamais faire de compromis (comme on l’entend assez souvent en fait), il me semble que c’est quelqu’un qui n’a pas de vision car rien ne s’impose à lui, rien ne lui tient à cœur, et donc il ne fait que des compromis sans s’en rendre compte.

    Oui Carlo semble nous avoir lâcher en route, Olivier je le soupçonne, vu les pâtés immondes qu’on pond à chaque fois, de vaguement lire le début puis de valider.

    Bel échange en tout cas, je reviendrai ;-)

  96. Olivier Lafay a écrit:

    Ben, en fait, on a avancé depuis cet article :-D
    Ne pourriez-vous pas venir commenter le dernier en date?
    Je suis sûr que vous parviendrez à renouer avec les thèmes que vous venez de traiter ;-)
    Vos interventions sont (généralement) de qualité :-D
    Aussi, faites-en profiter les derniers arrivés sur le blog, ou ceux qui suivent la chronologie de publication des articles, et qui ne vous ont pas encore lus...
  97. Insane In the Brain a écrit:

    @Juju : "Bel échange en tout cas, je reviendrai ;-)"

    :-D
    je suis sûr qu'on va remettre ça sous peu ;-)

    @O.Lafay : "Vos interventions sont (généralement) de qualité :-D"

    Comme c'est gentil!
    Pour le "généralement", tu peux l'enlever, c'est juste que parfois, tu n'as pas la finesse nécessaire pour voir la qualité de certains de mes propos, c'est pas grave ne te décourage pas...tu vas y arriver ;-)

    Bon ok, je vais aller faire un tour sur les autres sujets dès que possible!

  98. Olivier Lafay a écrit:

    C'est exact, j'ai écrit "généralement" en pensant à ce que je pouvais comprendre de vos propos :-D
    Je trouve que, généralement, c'est de qualité, car je peux suivre votre raisonnement. Le reste du temps, et pour ne pas porter atteinte à l'estime que je me porte, je pense que ce qui est supérieur à mon niveau est de "mauvaise qualité".
  99. Juju Commando a écrit:

    Héhé le "généralement" entre parenthèses au milieu me fait bien rire aussi ; ça casse et ça construit. Bravo Olivier tu fais faire du muscle en permanence !

    Sinon c'est exactement ce que l'on disait sur les cadences, mon pôvre Insane on est totalement largué, un sujet qui date d'un mois tu imagines !?!

  100. Désolé, j'arrive un peu tard sur l'article. Olivier tu as parlé dans un commentaire plus haut de "recul critique" comme prédisposition nécessaire au développement dans l'Univers de la méthode :

    "Ce qu'il faut c'est, le plus jeune possible, une formation au recul critique (par rapport à soi-même)."

    Peux-tu développer un peu :
    Quel est ta définition du recul critique?
    à quelle formation penses-tu?

    Ce terme a fait TILT pour moi car je pense avoir été "empeché" d'avoir eu ce recul critique pendant l'enfance et l'adolescence. Ce qui, je pense est la source de mes angoisses depuis mon entrée dans le monde adulte, et un frein à la prise de décision, à la projection dans l'avenir également. C'est une piste que j'aimerai explorer.

    Merci pour ton aide, si tu as des références je suis preneur.

  101. Le recul critique est aussi développé par la Méthode.
    Ce sera plus clair dans la Part II.
  102. Ok, rdv dans la partie 2 alors ;-)

  103. C'est exactement ma façon de penser et la musculation telle que je voudrais qu'elle soit : l'efficience. J'ai adopté la méthode Lafay justement parce qu'elle colle à mes valeurs et mes représentations. Pour moi elle est saine et révolutionnaire, ce n'est pas juste un programme à suivre, mais toute une psychologie différente et un mode de vie à adopter. Merci !

  104. Bon en ce moment, j'arrive après la bataille mais c'est pas grave.

    C'est un article très intéressant et plus encore je vois ici la faculté d'éduquer la jeunesse à venir.






    Le désir de se muscler part souvent d'un élan narcissique. Néanmoins, pratiquer la méthode donne accès à un processus cognitif inconscient, une manière de reprogrammer les réflexes dispendieux en énergie.
    Moins de bruit et de fureur, pour retourner vers une simplicité d'être et de faire loin de la complexification sociale et intellectuelle. Ce processus cognitif permet également de contourner la difficulté du Savoir en partant du corps comme expérience.

    Tous vos articles nécessitent un certain recul. Une appropriation de différents savoirs théoriques : politiques, économiques, philosophiques et scientifiques.
    Or pour pouvoir avoir le recul sur ces savoir il faut pouvoir avoir lu, considéré, pratiqué et s'être détaché de nos propres références culturelles, voire cultuelles.
    Apprécier la culture comme une ouverture sur soi et le monde. Il faut même pouvoir s'être forgé une langue propre, pour pouvoir intéragir avec votre propre connaissance.

    Beaucoup de jeunes ici sont doués, cultivés. Mais il manque souvent cette pratique et le recul du monde, l'amour de la langue et des mots comme pont entre deux univers singuliers.

    C'est ici que je vois la richesse de votre méthode car elle permet d'éduquer sans contraindre à la connaissance, sans contraindre la libido sciendi. Pratiquer sur le corps et réflchir sur sa progression et sa representation permet effectivement la remise en cause dynamique des prénotions culturelles et sociales.
    Et la connaissance vient de ce questionnement pratique et non d'une obligation de savoir a priori.


    Un sacré renversement tout de même. Renversement des valeurs et renversement aussi de l'appropriation du savoir.






  105. Olivier Lafay a écrit:

    C'est ça le Constructivisme :-)
  106. "Le compétiteur veut trouver sa place dans le système (social), le conquérant veut changer le système."

    Cette phrase symbolise les deux types de changements :
    - Changement de niveau 1 => changement des éléments du système : pratiques différentes, mêmes valeurs.
    - Changement de niveau 2 => changement du système : pratique similaires ou différentes, valeurs différentes.

    La musculation traditionnelle cherche l'affrontement (vainqueur/vaincu, jeux à sommes nulles). La musculation constructiviste cherche le contournement (win/win, jeux à sommes non-nulles).

  107. "Nous sommes le produit de nos relations."

    Nos valeurs conditionnent nos relations et nos relations nous conditionnent.

  108. Olivier Lafay a écrit:

    En forme, Rods :-)
  109. Je me soigne :-)

  110. très bon article :)

    j'ai chercher la suite et je ne trouve pas est ce simplement parce qu'elle n'est pas encore sortie.

    sinon je suis pas contre le liens

    merci d'avance.

  111. Olivier Lafay a écrit:

    La suite n'est pas encore sortie effectivement. :)

  112. Toujours pas de partie 2 et 3?


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