Etes-vous certain de savoir ce que vous mangez ?

samedi 22 janvier 2011 à 09:51

Que voyez-vous sous la cerise ?


Le texte suivant a été rédigé par Claude Bourguignon (et est tiré de son livre « Le sol, la terre et les champs »), un ingénieur agronome qui travailla à l'INRA, avant de quitter cette institution pour cause de désaccord. Spécialiste de la microbiologie des sols, c'est lui qui démontra, pour la première fois, que les sols cultivés à grand renfort d'engrais chimiques et de pesticides, étaient biologiquement morts. Tout ce qui fait la vie, et donc la qualité des terres, à savoir les populations microbiennes et fongiques, est détruit par les produits chimiques, conduisant à une perte des nutriments et à l'érosion des sols.

Membre de la Société américaine de microbiologie - en France , il n' y a plus aucune chaire de microbiologie des sols, y compris à l'INRA ! - Claude Bourguignon a créé avec sa femme le Laboratoire d'analyse microbiologique des sols pour aider les agriculteurs à retrouver la fertilité de leurs sols.




1/Histoire de la pâte

- La farine :
Les grains de blé ont été enrobés d’un fongicide avant semis. Pendant sa culture, le blé a reçu de 2 à 6 traitements de pesticides selon les années, un traitement aux hormones pour raccourcir les tiges afin d’éviter la verse et une dose importante d’engrais : 240kg d’azote, 100 kg de phosphore et 100 kg de potassium à l’hectare. Dans le silo, après récolte les grains sont fumigés au tetrachlorure de carbone et au bisulfide de carbone puis arrosés au chlopyriphosmethyl. Pour la mouture, la farine reçoit du chlorure de nitrosyl, puis de l’acide ascorbique, de la farine de fève, du gluten et de l’amylase.

- La poudre levante :
Elle est traitée au silicate de calcium et l’amidon est blanchi au permanganate de potassium.

- Les corps gras :
Ils reçoivent un antioxydant comme l’hydroxytoluène de butyl et un émulsifiant type lécithine.

2/ Histoire de la crème

- Les œufs
Ils proviennent d’un élevage industriel où les poules sont nourries aux granulés contenant des antioxydants (E300 à E311), des arômes, des émulsifiants comme l’alginate de calcium, des conservateurs comme la capsanthéine, des agents liants comme lelignosulfate et enfin des appétants pour qu’elles puissent avaler tout ça comme le glutamate de sodium. Elles reçoivent en plus des antibiotiques et en particulier des anticoccidiens.
Les œufs avant séchage reçoivent en plus des émulsifiants, des agents actifs de surface comme l’acide cholique et une enzyme pour retirer le sucre du blanc.

- Le lait :
Il provient d’un élevage industriel où les vaches reçoivent une alimentation riche en produits chimiques : des antibiotiques comme le flavophospholipol (E712) ou le monensinsodium (E717), des antioxydants comme l’ascorbate de sodium (E301), l’alpha-tocophérol de synthèse (E307), le buthyl-hydrox-toluène (E321), ou l’ethoxyquine (E324), des émulsifiants comme l’alginate de propyléne-glycol (E405) ou le polyéthyléne glycol (E496, des conservateurs comme l’acide acétique, l’acide tartrique (E334), l’acide propionique (E280) et ses dérivés (E281 à E284), des composés azotés chimiques comme l’urée (E801) ou le diurédo-isobutane (E803),des agents liants comme le stéarate de soduim, des colorants comme E131 ou E142 et enfin des appétants pour que les vaches puissent manger tout cela comme le glutamate de sodium.

- Les huiles :
Elles ont été extraites par des solvants comme l’acétone puis raffinées par action de l’acide sulfurique, puis lavage à chaud, neutralisées à la lessive de soude, décolorées au bioxyde de chlore ou au bichromate de potassium et déodorisées à 160° C avec du cholure de zinc. Enfin, elles ont été recolorées à la curcumine.

- La crème :
Une fois obtenue, elle reçoit des arômes et des stabilisants comme l’acide alginique (E400).

3/ Histoire des cerises

Les cerisiers ont reçu pendant la saison entre dix et quarante traitements de pesticides selon les années.
Les cerises sont décolorées à l’anhydride sulfureux et recolorées de façon uniforme à l’acide carminique ou à l’érythrosine. Elles sont plongées dans une saumure contenant du sulfate d’aluminium et à la sortie elles reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium (E202).
Elles sont enfin enduites d’un sucre qui provient de betteraves qui, comme les blés, ont reçu leur dose d’engrais et de pesticides. Le sucre extrait par défécation à la chaux et à l’anhydride sulfureux puis décoloré au sulfoxylate de sodium, puis raffiné au norite et à l’alcool isopropylique. Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.




Sources
Présentation de l'auteur et texte : Terre Future
Texte : Colibri-attitude

Posté dans Nutrition
Olivier Lafay