Le mythe des suppléments protéinés

mercredi 20 juin 2012 à 14:52

Cela risque de faire grincer des dents, c'est certain.

Ce qui ressort de cette vidéo, peu développé mais bien présent, c'est l'aspect "religieux" de la prise de suppléments/compléments.
Il s'agit d'un rituel, qui s'apparente clairement à un acte de foi. J'ai écrit à de nombreuses reprises sur les liens entre croyance, mythe et supplémentation. Et dans le premier chapitre de Méthode de nutrition, je mets en évidence que l'alimentation est une construction socio-culturelle plus ou moins objective, plus ou moins rationnelle et analysée.

Dans le cas des suppléments, on remarque l'adoption bien souvent inconsciente de l'argument pascalien du "comme si" : on est tout d'abord happé par les sirènes de la publicité, les arguments d'autorité et les études scientifiques généreusement distribuées (et filtrées), et par la propagande fiévreuse de ceux qui sont déjà devenus des croyants.
Alors, on se lance une première fois en faisant "comme si" ça allait marcher. On a envie d'y croire, car la tâche de créer et entretenir du muscle peut sembler titanesque.
Puis, à force de "comme si", on finit par croire que c'est vraiment indispensable. De plus, au bout de quelques temps, on a déjà dépensé tellement d'argent, on a peut-être été tellement naïf, qu'il vaut mieux y croire "pour de vrai" plutôt que de se retrouver, peut-être, face au douloureux sentiment de s'être trompé et de s'être fait avoir...
C'est là que la foi est à son apogée : quand l'utilisateur est persuadé que s'il arrête d'en prendre, non seulement il ne se développera plus, mais il régressera... Et, devenu un croyant fanatique (par peur de vérités qu'il soupçonne mais ne veut pas voir), il veut convertir les "infidèles" et est très susceptible quand ceux-ci critiquent ou moquent sa pratique d'absorption de "poudres magiques". Comme tout religieux fanatique, il n'a aucun humour lorsqu'il s'agit de sa foi.

C'est là que le commerçant se frotte les mains : quand le client, totalement aliéné, devient un acheteur régulier et un prosélyte. Il n'est même plus besoin de le solliciter pour qu'il renouvelle tous les mois sa gamme de poudres ensorcelantes et ensorcelées, et il défendra la Foi contre toute atteinte venues de la part des "ignorants" qui questionnent cette addiction.

Loin de moi, cependant, l'idée de rejeter totalement l'utilisation de suppléments protéinés. Même s'il est bien souvent inutile d'en prendre, ils peuvent néanmoins s'avérer pratiques, lors d'une perte de graisse sur le long terme avec des baisses conséquentes de kcal, ou lorsque l'on doit s'absenter avec une difficulté à emporter une nourriture préparée (manque de place ou de moyens).
Les suppléments protéinés, lorsqu'ils sont utilisés rationnellement, peuvent être utiles. Bien plus utiles, au final, que les autres suppléments destinés aux pratiquants de musculation, portant généralement des noms ronflants, et dont le prix est quand même bien élevé pour des placebo.
Peut-être serait-il plus judicieux (et économique) d'exercer régulièrement la foi en soi-même, de construire sa foi et son recul critique en pleine conscience, plutôt que de laisser cette tache au "marché" avec les inévitables désillusions et frustrations (et perte de pouvoir d'achat) que cela engendre...



Posté dans Nutrition
Olivier Lafay

De la Musculation Verte à la Zone Verte (cultivez vos légumes Bio)

mercredi 6 juin 2012 à 10:15

"Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs."
Rapport Brundtland, 1987


1/ Musculation verte

Ne retrouve-t-on pas, dans la Méthode Lafay, la logique du développement durable appliquée au corps?

La gestion des ressources.
Le capital corporel est exploité en ayant une vision à long terme. Il ne s'agit pas d'amener son organisme à la destruction en cherchant un profit à court terme. Par profit, j'entends le développement exclusif du muscle. On apprend à gérer ses efforts afin d'éviter un épuisement précipité des ressources qui conduit à la fatigue et aux blessures. La musculation, outil de construction de soi, ne doit pas être énergivore.
Elle ne doit pas devenir non plus une activité chronophage, qui étoufferait dans l'oeuf le développement de nos autres potentialités, ou le limiterait. La souffrance, psychologique ou somatique, provient de ces potentialités oubliées ou gâchées, elle provient de déséquilibres.
Aussi, pour atteindre l'harmonie (l'épanouissement), on apprendra à éviter le gaspillage.

Le respect du potentiel exploitable.
On ne veut pas faire croître le corps malgré lui, mais avec lui. Il s'agit d'apprendre à dialoguer avec soi, pour que la construction se fasse dans un état de paix intérieure. Le pratiquant apprend à regarder son corps autrement que comme un objet de consommation immédiate dont seule l'apparence compterait. Il apprend à écouter ce corps qu'il ne veut plus contraindre comme il le ferait d'un adversaire, mais qu'il envisage désormais comme un partenaire. Plutôt que de se comporter comme un prédateur envers lui-même, plutôt que de s'utiliser sans se respecter, il entreprend des jeux à sommes non nulles, avec lui-même, avec son environnement.

La croissance autrement.
Se considérer soi-même comme un partenaire, rechercher l'harmonie, n'exclut ni la croissance, ni la performance. En privilégiant le dialogue avec soi et l'environnement, plutôt que la contrainte prédatrice, on peut aller très loin, beaucoup plus loin qu'en se pillant soi-même. Et ceci plus facilement.

La Méthode Lafay, pour promouvoir et mettre en place un développement durable, subordonne la construction du corps à la construction de soi , en actionnant de manière efficiente une logique de contrôle de l'effort.
Les résultats des pratiquants expérimentés montrent qu'un compromis rationnellement construit est au moins aussi efficace à court terme qu'une focalisation exclusive sur la performance (la prise de volume étant aussi une performance). A long terme, il sera beaucoup plus efficace, du fait même de son efficience.



2/ Musculation verte chez Zone Verte

Nous venons de le voir : l'approche qui sous-tend le rapport au corps, dans la Méthode, est assez semblable à celle qui anime l'agriculture bio ou les énergies renouvelables. Cette approche conduit nécessairement le pratiquant à adopter une alimentation qui soit la plus saine possible, de préférence Bio.

Les plus audacieux d'entre nous pourront même tester une alimentation Bio et végétarienne, en rendant visite à Laurent Bouffanet, un vieux copain de lycée qui anime Zone Verte, un restaurant situé à Lyon (24 Quai Saint Antoine dans le 2° arrondissement).



Laurent se fournit chez les agriculteurs Bio du coin, et pourtant son plat du jour n'est pas plus cher que dans la restauration traditionnelle: 10 €.
Manger bon, bio, végétarien et pas cher, c'est possible !



Pour ceux qui ne sont pas encore passés au Bio, et dont l'engouement pour l'alimentation végétarienne est plutôt modéré, la possibilité de tester vous est désormais offerte.



Cliquez ici pour visiter leur site (concept, tarifs, horaires)



3/cultivez vos légumes bio

Beaucoup de gens se disent que le Bio n'est pas pour eux, que c'est bien trop cher. Il existe pourtant des solutions pour manger Bio à un coût très abordable.
Parmi ces solutions, il en existe une qui permet de faire du Bio chez soi. Oui, chez soi et avec un minimum de place...



Le principe des jardins bio en kit est plutôt enthousiasmant.
Du moment que vous disposez d'un jardin, d'une terrasse, d'un balcon, d'un toit ou même d'une cour intérieure, vous pouvez cultiver votre petit carré.
Vous vous le faites livrer à domicile, vous le montez, et vous disposer alors d'une surface de 1 m², apte à nourrir une personne pendant un an. Le terreau est bio, ainsi que les semences.
Le système des jardins en carré permet de rentabiliser au maximum une petite surface en y faisant pousser, en rotation, de nombreux légumes.


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Posté dans Nutrition
Olivier Lafay