Quelle boussole choisir? L'efficience ou l'inaccessible?

mercredi 10 juillet 2013 à 19:03

Viser l'inaccessible
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et atteindre son possible
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Certains pensent que rêver de l'impossible permettrait d'atteindre le possible.
Cela justifierait ainsi leur vénération pour les athlètes dopés, alors qu'ils se proclament eux-mêmes de purs naturels.
Rêver de muscles inaccessibles et de charges qu'un humain ne saurait déplacer (ou alors avec aides chimiques) vous mettrait, selon eux, en condition d'atteindre votre plein potentiel (le "possible").

Mais rêver ne fait rien atteindre.
Il n'y a aucun lien logique entre le rêve et la concrétisation de quelque chose qui serait bien en-dessous de ce rêve.
Et pire encore :


"En nous efforçant d’atteindre l’inaccessible, nous rendons impossible ce qui serait réalisable."
(Robert Ardrey, cité par Paul Watzlawick)



Ne peut-on atteindre le possible sans même penser à l'impossible?
Est-ce que rêver de l'impossible va mécaniquement vous permettre de réaliser votre plein potentiel?
Certains pensent que c'est la génétique qui va déterminer les résultats possibles pour chacun, même si l'esprit de chacun n'aurait, selon eux, pas de limites (mind has no limit)... Toute limite du corps serait, pour eux, "génétique".
Cela voudrait alors dire que l'esprit "rêve de l'impossible", mais que le corps est soumis à des lois qui conditionnent à elles seules le possible. Dans ce cas, si l'esprit ne peut tout que dans son espace dédié, pourquoi penser que le rêve est en mesure de produire le possible?


Pourquoi ne pas plutôt s'occuper essentiellement de ce qui est réalisable?
C'est comme ça que fonctionne la Méthode.

Comment savoir ce qui est réalisable?
On sait ce qui est réalisable en :
1 - s'évaluant correctement.
2 - évaluant correctement un objectif.
3 - évaluant les outils à sa disposition.
Ce qui est réalisable l'est en fonction de compétences évaluées à un instant donné en fonction d'un objectif correctement défini.
Le réalisable est "relatif à"...
Pas besoin d'un impossible et de rêves de grandeur inaccessibles pour libérer son plein potentiel. Au contraire, l'impossible comme boussole remplit le sportif d'une grande tension et le mène à l'obsession, à la violence envers soi et à la blessure. Et, comme le souligne Watzlawick, ce qui était réalisable est alors devenu impossible.



Nota : les illustrations font référence au Mythe d'Icare (cliquez ici)

Posté dans Philosophie
Olivier Lafay

Commentaires

  1. Je suis d'accord avec le fond de cette citation, mais pas sur la forme.
    Par exemple, c'est un fait, l'homme de peut pas voler. Cependant, il a crée l'avion, il peut donc se déplacer dans les airs en utilisant un moyen.
    L'homme ne peut pas respirer sous l'eau très longtemps sauf... s'il est dans un sous-marin.
    Je ne pensais pas pouvoir devenir musclé un jour (au lycée, j'arrivais à peine à soulever une barre vide au développé couché). Il y a un an, j'ai découvert la méthode Lafay. Il y a 3 semaines, j'ai dépassé les 36cm de bras
    Tout est possible avec de l'imagination, des moyens et surtout, de la persévérance.
    Ce que je veux dire, c'est que "l'impossible" est une notion trop abstraite pour être définie. Ce qui est courant aujourd'hui paraîtrait impossible pour des hommes il y a encore un siècle.
    Evidemment, nous sommes tous limités par la nature. Je ne peux pas sauter de 2 000 mètres et retomber indemne sans outil, mais cela n'empêche pas que je puisse le faire grâce à la technologie, par exemple, un parachute.
    La méthode Lafay est, selon moi, un autre exemple puisqu'il y a quelques années, il était inimaginable (donc impossible) de se muscler sans utiliser d'haltères.

  2. Je pense sincèrement que le rêve est un véritable moteur de ce qui finira par être réalisable, bien évidemment il convient de relativiser ses objectifs, au plus ils seront idéalisés au moins la rencontre entre le réel et l'objectif sera probable. Tandis qu'effectivement si l'on évalue correctement son objectif en fonction de ce que nous avons en notre possession comme moyen, la plupart des objectifs sont réalisables. Nombres de pratiquants de la méthode ont décrits leurs résultats comme étant inimaginables au début et moi même qui ai perdu 15kg avec cette même méthode je ne pensais pas atteindre cela aussi vite. Mais je m'écarte du sujet. Le rêve est une bonne chose, un véritable moteur, il est nécessaire, mais il doit être contrôlé comme toute force. Ainsi "les trois règles du rêve" énnoncées ici sont un bon moyen de diriger son évolution. Merci pour cet article intéressant =)

  3. Salut!!
    Moi je dirais super cette méthode ...

    NO GAIN,NO PAIN!!!!

    Je suis pompier, et en caserne une bonne parti on lâchés les altères( lourd), car ce travail ne correspondait aux objectifs!

    Pour notre boulot être lourd, n'est pas facile à gérer, la méthode nous permets d'être relativement réactif , et puissant, et de surcroît dans la longueur!

    Cette méthode est largement rentrée dans les mœurs dans nos salles !

    MERCI

  4. NL, tous tes exemples sont basés sur des aides technologiques, matérielles, et donc non naturelles. Cela reviendrait à accepter l'aide chimique pour développer son corps...
    Je suis totalement d'accord avec votre article, Olivier. Partie de l'obésité, je ne me suis jamais fixé pour objectif de ressembler à Kate Moss, mais simplement d'être chaque jour mieux que je ne l'étais hier. Vouloir atteindre des sommets est une chose, viser l'inaccessible est malsain...

  5. Je suis assez d'accord avec le commentaire de "NL", mise à part sur la fin étant donné qu'il était déjà possible de se muscler sans utiliser d'haltères avant la création de la méthode (sinon comment auraient fait les athlètes de l'antiquité ^^).

    Je pense que le mot "rêver" peut porter à confusion. S'il s'agit juste de rêver dans le sens ou quelque chose serait bien mais tout en sachant que ce n'est pas possible, cela ne veut pas dire que l'on souhaite le réaliser. Par exemple rêver que l'être humain peut voler. On peut très bien trouver cette idée géniale tout en sachant que ce n'est pas possible, ce qui n'empêche pas de chercher des moyens de se rapprocher de ce rêve (avions, etc.).

    Mais il y a aussi rêver de quelque chose, d'un but que l'on souhaite atteindre. Or je doute que la personne en question puisse la qualifier d'impossible. Peut-être qu'elle n'est pas lucide sur ses capacités, mais on va rarement rêver de quelque chose que l'on sait être impossible. Si l'on s'attache à un but, c'est qu'au fond de nous il y a l'espoir de vraiment y arriver, que l'impossible serait en fait possible.

    Et puis finalement, laisser croire quelqu'un en une chose impossible n'est pas aussi lui donner un moteur de se dépasser ? Peu importe le résultat, au moins il aura essayé. Au final, qui peut vraiment juger pour dire telle ou telle chose est impossible. Tant de fois la vie nous a prouvé que nous avions tort.

  6. Il est clair que nous avons aujourd'hui la technologie nécessaire pour accomplir presque toutes nos envies. Seulement, ces technologies ne nous mènent elles pas finalement à notre perte ? Notre monde est de plus en plus artificiel et nous oublions l'essentiel, avec des machines qui créent l'abondance mais qui nous laissent dans l'insatisfaction.
    J'ai remarqué que les personnes les plus hargneuses, dans ce sport qu'est la musculation, ne savent même pas apprécier les différentes étapes de leur construction : On atteint finalement un modèle illogique, pour se rapprocher d'une idéologie au sens stricte : "Don't be affraid to the fear" -- "We have to love the pain". En voilà des phrases totalement inhumaines. Je pense que l'on peut rêver, tout en se disant "Viser la lune pour toucher les étoiles", en vu de conserver dignité, savoir être.
    J'ai aussi entendu : "Nous sommes inhumains à force d'intelligence". L'homme est toujours en quête d'un quelque chose, si ce n'est pas en musculation, ce sera dans un autre domaine... Mais le trop conduit à la perte, dans beaucoup de situations : La nature qui reprend ses droits comme l'homme bodybuildé dopé qui se fait greffer du foie parce que l'inaccessible lui a fait perdre sa raison ! Parce qu'il s'est construit une vérité totalement illusoire, parce qu'il croit que c'est le chemin ultime pour être heureux, mais il oublie de mesurer quelque chose : Le poids du sacrifice !

  7. Bonjour M. Lafay,

    Merci pour cet article très intéressant, mais je l'avoue je suis d'accord avec vous à 90% et comme vous nous y invitez je souhaiterai apporter ma nuance au débat.

    Je me fait ainsi protecteur du rêve et des "mystères" qui l'entourent.

    "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" comme le suggère Rabelais, ainsi en effet il ne s'agit pas de rêver l'impossible, l'évaluation est un des substrat de l'intuition, pour moi on peut parler d'efficience lorsque ces deux aspects progressent ensembles.

    Pour ne pas m'attarder plus sur mon opinion personnelle, qui finalement soulève ici un débat qui relève de la linguistique (et plus si affinités) qu'un désaccord sur le fond (qui m'apparaît concrètement juste). Je vous pose donc à tous cette question "Pour vous il y aurai t' il un lien possible entre le rêve, l'intuition et l'évaluation, si oui quel est t' il?" et si vous êtes pas du tout d'accord dites le aussi.

    Merci

    Sportivement, Lebihan David

  8. A mon avis la plus part des personnes qui commencent la musculation partent en visant un but impossible à atteindre, c'est a mon avis la base de la motivation, mais la fin de l'article ( Comment savoir ce qui est réalisable ) reflète parfaitement ce que je considère comme étant le changement d'état d'esprit induit par la méthode, passé d'un but impossible a atteindre, a un but tout a fait à porté de main, et je pense que ce changement d'état d'esprit s'opère en voyant le physique des athlètes Lafay, en voyant ce qu'est un corps sain.

    Il suffit d'ailleurs de comparer l'athlète Lafay à l'athlète dopé, chez qui ce changement d'état d'esprit n'à pas eu lieu: D'un côté on trouve une personne saine de corps et d'esprit, de l'autre une personne torturée psychologiquement qui va même jusqu'à utilisé des produit dangereux pour sa santé pour atteindre le but qu'elle c'est fixé.

  9. Article très interessant Olivier ! Tout d’abord, je te rejoins complétement sur le discours complétement incohérent qui met en contradiction un slogan marketing faussement philosophique (mind has no limit) avec une idée selon laquelle la génétique impose ses propres limites inchangeables …

    Sur le reste de l’article, je trouve que tu ne laisses pas la place à un juste milieu qui aurait selon moi tout a fait sa place.

    Comme tu le dis justement, il est important de savoir ce qui est réalisable, de se fixer un objectif atteignable et mesurable, d’évaluer ses forces et ses faiblesses pour mieux se connaître et se rapprocher de manière efficace de son but.
    Mais le rêve à selon moi sa part d’importance dans tous ce procédé. Je ne peux pas te rejoindre quand tu dis que « rever ne fait rien atteindre »…
    Même si « il n’y a aucun lien logique entre le rêve et la concrétisation de quelque chose qui serait bien en dessous de ce rêve », l’imagination et le rêve nous permettent la visualisation, et par la nous transmettent toute la motivation nécessaire à l’atteinte des objectifs.

    J’ai observé pendant plusieurs mois les pratiquants et leurs évolutions, et le jour ou j’ai décidé de commencer sérieusement la méthode, le rêve faisait partie des choses qui me motivaient, mais tu oublies peut être de dire qu’on peut aussi avoir de beaux rêves POSSIBLES !


  10. Hier soir, j'ai vu un reportage intitulé "commando" .

    Il s’agissait d'un groupe d'homme voulant intégré le corps des fusiliers de la Marine, (Des Marine's pour faire simple).

    Je suis curieux de savoir quel est votre opinion concernant leurs entraînements.
    Car la, il n'est question que de mouvement basiques (pompes, traction, courses), sans charges ou presque.
    par contre l'inverstissement psychologique et physique est conséquant voir hors norme.

    Pour certains s'était un rêve, une sorte de "rite initiatique" même, et certains étaient acceptés haut la main.

    P.S. : J'ai moi même songé à devenir pompier volontaire il y'a quelque années, mais en rapport à quelques pbs personnels ça ne s'est pas fait.

  11. Bonjour à tous:

    Je me permet de commenter l'exemple de l'avion et du vol humain... On ne peut pas dire que voler est de l'ordre de l'inaccessible puisqu'on a fini par y arriver!

    Dans l'article Olivier mentionne (1) s'évaluer correctement (2) évaluer correctement les objectifs (3) évaluer les outils à sa disposition. L'enjeu est bien là, ce n'est pas de dire "d'un coté c'est bien de réver à l'inaccessible parcequ'on finit par trouver des moyens de réaliser ses rêves". L'enjeu c'est: "(1) suis je capable de voler" "(2) quel est mon objectif exacte: durée du vol, altitude etc." et "(3) comment vais-je m'y prendre, ai-je à ma disposition des outils qui sont VRAIMENT efficace". Peut être que ce type de réflexion aurait permis à de nombreux apprentis sorcier du moyen age de ne pas mourir en se jetant dans le vide ;).

    La question qui me semble importante est la suivante. L'enjeu c'est de s'évaluer, d'évaluer ses objectifs et les moyens qu'on a à sa disposition. Comment réussir cela, ou du moins mettre toutes les chances de son coté, quand les situtations sont complexes et imprévisibles? Comment faire la différence entre l'accessible et l'inaccessible?

    A+

  12. "Mieux vaut être élève de la réalité que maitre de l'illusion"
    Imi Lichtenfeld : fondateur du Krav Maga

    Il est même dangereux de viser quelque chose d'inaccessible. Aussi bien physiquement car on se met en danger (en se respectant pas ses propres limites, limites réelles et non celles à "dépasser") que psychologiquement car on débouche forcément sur de la déception (de ne pas atteindre son but)

  13. Bonjour,

    Il faut d'abord se poser la question de savoir ce qui est impossible et ce qui ne l'est pas.

    "Certains pensent que c'est la génétique qui va déterminer les résultats possibles pour chacun, même si l'esprit de chacun n'aurait, selon eux, pas de limites (mind has no limit)... Toute limite du corps serait, pour eux, "génétique"."

    C'est digne de la palissade. C'est évident que le corps est défini par la génétique, mais pour l'instant c'est vraiment très difficile de comprendre comment. Je ne pense pas qu'on ait inventé d'outil pour décrypter l'ADN. Pour l'instant on est réduit à émettre des hypothèses et les tester.

    Ensuite, je ne crois pas que la méthode soit épargnée en ce qui concerne la fixation d'objectifs bien au dessus du réalisable "rapidement". Ce n'est pas un problème de modèle, c'est un problème de pratiquant, à mon avis.

    Je trouve que c'est très difficile d'enseigner la satisfaction de soi à des personnes qui veulent un corps plus esthétique, ou plus de force, ou plus d'endurance. Cela ne peut venir que lorsqu'on a déjà un bon niveau. Je crois que c'est pour ça qu'on se fixe des objectifs irréalisables tant que l'on n'est pas satisfait de ses performances.

    Est-ce que la méthode enseigne la satisfaction de ses performances ?
    C'est la deuxième question que je poserais

  14. Je dirai que dans cet écrit tu opposes le coté cartésien de la méthode au rêve(imaginaire) et que du coup ça semble un peu tronqué.
    En effet moi le premier il m'arrive de rever d'avoir le corps d'un athlète le matin en me réveillant ou quand je regarde mon miroir. Après mon esprit cartésien me rattrape et me dit que ça serait un travail de tous les jours, et que ça dicterai ma vie au quotidien (hygiène de vie, alimentation ect...). Rêver donne un peu d'espoir, j'espere que la methode m''aidera a transformer mon corps dans la mesure de mon engagement. Je sais que le rêve n'est qu'illusion mais ça me motive, tout en dans mes limites et sachant me satisfaire de ce que j'obtiendrai.
    "a l'intelligence je préfère l'imagination qui n'a pas de limite" (petite citation de fin :))

  15. Si rêver est un frein à la construction, ou plutôt rêver de performances surnaturelles en appliquant une méthode naturelle...Quel référentiel visuel nous permettra d'entretenir la motivation ? À plus forte raison si les exploits médiatisés sont ceux d'athlètes dopés. À titre personnel je me suis souvent fixé des objectifs élevés, que j'ai du parfois reconsidérer en raison d'une mauvaise évaluation de la problématique, ou d'une mauvaise considération des paramètres environnementaux. Ceci dit, si nous n'avions pas de désirs ou de rêves, avancerions-nous ?
    À la base de toute grande entreprise, il y a un rêve, mais surtout des facultés d'adaptations pour mettre en forme ce rêve. Il me semble que l'expérimentation reste le meilleur moyen de constater par soi même ce qui est du domaine du réel ou du domaine du fantasme. Mais pourquoi le rêve serait-il forcément néfaste ou contre-productif ?

  16. La pratique d'une activité physique permet de mieux de se connaître, d'explorer ses limites, physiques et psychologiques.

    A partir d'un certain niveau de "maturité sportive" je pense que chaque athlète à conscience de ses possibilités, de ses limites (quelles soient naturelles ou pas).

    La "limite" dépend elle même des outils employés, comme l'a prouvé la méthode en dépassant l'efficacité de la musculation traditionnelle grâce au concept de l'efficience.

    Qu'est se qui fera que l'athlète X se contentera des fruits de son travail tandis que l'athlète Y en voudra plus et cherchera les moyens d'y parvenir?
    Peut-on empêcher cette frénésie du toujours plus?
    Est-elle nocive et donc à combattre?
    Faut-il l'encadrer?

    Le culturisme est une des seules discipline sportive à proposer des compétitions "naturelles..." et "moins naturelles du tout..."
    Réalisme?
    Est-ce la société qui réclame des demi-dieux (et permet donc le dopage)?

  17. Jean-Paul:"Est-ce la société qui réclame des demi-dieux (et permet donc le dopage)?"

    Il me semble qu'il y a de cela, avec l'intégration de "process" de travail de plus en plus mécanisés, puis informatisés, L'homme n'arrive plus a suivre la cadence, veut dépasser ses propres limites, faisant fis des signaux que son organisme lui envoie. En témoigne le monde de la finance ou l'usage de stupéfiants y est semble-t-il largement répandu, afin d'être plus performant que le collègue. Si notre société ne permet pas le dopage, elle est incitative, et on peut comprendre (sans pour autant cautionner) que certains passent à l'acte.

  18. Olivier Lafay a écrit:

    J'ai lu attentivement vos commentaires. Et, plutôt que de répondre à chacun, je vous propose le texte ci-dessous, qui cadre un peu plus précisément mon propos, compte tenu de vos remarques et questions. La finesse de certains commentaires, relevant ce qui semble être une ou des limite(s) de mon raisonnement montre bien à quel point l'échange est nécessaire pour parvenir à se comprendre, éviter les malentendus, et avancer ensemble.

    Pour commencer, j'ouvre une parenthèse sur la génétique et le conditionnement qu'elle ferait de nos pauvres êtres. L'idée d'être limité par la génétique est à la fois une lapalissade, effectivement (puisque nous sommes des êtres biologiques), et une erreur quand on se cantonne à l'individu. La vision classique du déterminisme génétique nous dit que nos gènes nous conditionnent de manière stricte et inflexible, indépendamment de l'environnement. Les gènes conditionneraient les protéines et fixeraient notre adaptabilité à l'environnement (notre valeur d'adaptation au système dirait certains apprentis philosophes élitistes qui se pensent toujours mieux adaptés que les autres).
    Or, au 20° siècle est née une nouvelle science : l'épigénétique. Et le changement de point de vue a été radical, suivant en cela la logique constructiviste : l'individu n'est plus isolé, au centre, déterminé strictement par ses gènes. En fait, l'environnement agit comme un déterminant qui allume ou éteint les gènes. On dit même que ce ne serait pas les gènes qui détermineraient les protéines mais l'inverse... L'individu sera donc fortement influencé par l'environnement, ses gènes qui le "mettent en forme" étant plus ou moins activés selon l'environnement. D'où l'importance de penser l'environnement (mental et physique) qui nous serait le plus favorable. D'où mes réflexions régulières sur la notion de contexte.
    Un environnement mis en forme par le désir d'inaccessible conduit-il à ce que nos gènes nous permettent de donner le meilleur de nous-mêmes (notre "possible")?

    Au sujet de la réflexion d'un intervenant parlant de Descartes. En fait, c'est le cartésianisme, son dualisme, qui est à la base de la construction de rêves d'inaccessibles. C'est en séparant le corps et l'esprit, en attribuant une place distincte et inconciliable à l'un et à l'autre, que l'on en vient à prononcer simultanément des formules absolument contradictoires : "mind has no limit" d'un côté et "ton développement sera celui permis par ta génétique."
    Dans ce cadre, l'esprit peut tout rêver, tout imaginer, mais est circonscrit à son monde. Le corps est strictement déterminé (par autre chose que l'esprit). Pour avoir un peu d'influence sur ses muscles, dans une situation aussi démentielle, alors on cherche à "forcer" le réel, à coups de "volonté". Comme si la volonté était un pont entre un esprit tout puissant (mais seulement chez lui) et un corps qui obéit à d'autres règles que celles de notre esprit. Encore une autre contradiction, car comment la volonté peut-elle permettre à l'esprit d'avoir du pouvoir sur le corps (qui résiste sous l'influence des gènes) si la séparation corps/esprit est inflexible, stricte, irréductible?
    Quand on relie l'âme et le corps, que l'on se vit comme un être-corps, on réalise que l'esprit a des limites et que le corps en a moins que l'on voudrait bien le croire. A trop séparer, on se méconnaît soi-même, on se considère comme un objet, avec les limites d'un objet.
    Le développement de chacun, selon une optique constructiviste, sera celui permis par son être "entier", dans un environnement donné, compte tenu de notre niveau d'ouverture au monde, de recul critique, d'attitude, de pensée des conséquences : notre développement sera encadré par notre vision de la relation au monde. De l'homme séparé, nous devenons "l'homme relationnel"...

    Dernier point : Je n'ai pas dit que le rêve était néfaste. J'ai dit que le rêve d'inaccessible peut engendrer très souvent, par focalisation excessive et recul absent, un éloignement de ce qui est réalisable. La conscience se réduit, ce qui est à notre portée devient invisible. On cherche à forcer le réel pour se rapprocher au plus vite d'un idéal inaccessible.
    C'est Icare.
    Il veut s'évader et la fabrication de ses ailes le lui aurait permis (le réalisable) mais il est soudain obnubilé par le désir de s'approcher du soleil. Le "réalisable" s'effondre car il meurt en tombant, ses ailes ayant fondu. Le réalisable devient impossible (cf citation de Watzlawick).
    Je critique très logiquement la croyance que le rêve d'impossibles permettrait d'atteindre "mécaniquement" son possible (à soi), de révéler ce qu'est notre "potentiel" de développement physique. On rêverait d'impossible et notre potentiel réel, notre "vrai" potentiel apparaîtrait comme par magie suite à la mise en condition fournie par ce rêve.
    Pourquoi et comment l'un entraînerait mécaniquement l'autre?
    Beaucoup ont réussi des choses exceptionnelles sans être obsédés par l'inaccessible...

    Il y a une différence entre penser que l'impossible est en fait possible et procéder "step by step" pour le prouver et... penser que l'impossible est impossible et se focaliser dessus en croyant que se blottir dans l'impossible va nous rendre plus fort et nous permettre de réaliser notre possible.
    Quand on est totalement envahi par une image inaccessible prise pour se motiver, on se met en condition d'être un surhomme, et comme on ne l'est pas, alors on se fait beaucoup de mal (psychologique et physique).
    Et on s'approchera de cet inaccessible en rendant un certain "possible" possible que peu de temps dans le meilleur des cas. Ensuite on "sombrera". C'est ce que raconte le mythe d'Icare et c'est ce que l'on voit en musculation, où certains athlètes sont très vite détruits par leurs rêves de grandeur... inaccessibles (leur culte de l'impossible).
    Rêvons du "directement possible", du réalisable. Cela ne nous empêchera pas d'atteindre ce qui nous semblait impossible lors de nos premiers pas.

    Certains impossibles deviendront possibles, mécaniquement, sans même y penser.
    Et nous jouirons pleinement de chaque étape.

  19. Raphaël Lafayen a écrit:

    Concernant le commentaire de NL, s'ils l'ont fait c'est que c'était accessible avec les technologies de l'époque. Mais combien sont mort pour avoir tenté de réaliser ce rêve ? ensuite il y a eu une perte d'illusions: on ne peut voler sans matériel comme un oiseau.

    Il y a donc deux étapes quand on tente d'atteindre l’inaccessible :

    1) je tente et je me fais mal, voire je meurt, c'est l'étape de l'illusion ;

    2) si j'ai survécu à l'étape 1 j'abandonne mon rêve et je me rabat vers un objectif atteignable. C'est l'étape de la maturité.

    Seulement cette deuxième étape nécessite-elle forcément de passer par la première qui est destructrice ? Autrement dit peut on faire preuve de maturité sans avoir fait d'erreurs ? Peut on éviter ce piège ?

    Toi-même Olivier si j'ai bien suivi tu as subis quelques déconvenues de "jeunesse". Aurais tu pu créer la méthode sans passer par là ?

  20. On peut rêver tout en étant conscient. De quoi rêverions nous si nous avions déjà atteint un premier rêve ? Peut on se satisfaire de notre première réussite, où devons nous l'entretenir, où, prétendre à plus ? Finalement, le rêve n'a pas de limite.

    Dans le culturisme, de quoi rêve t'on réellement ? D'un corps d'athlète, de la reconnaissance sociale, d'une possibilité de séduire facilement, où est ce le tout réuni ?

    Le rêve est donc propre à chacun. Les écrivains, les romanciers, les philosophes où même les scénaristes, qui passent un temps conséquent à écrire, réfléchir, ne sont ils pas les plus grands rêveurs "éclairés" ? On rêve pour soit même puis l'on fini par élargir le spectre, comme le rayon d'un soleil qui part d'un petit point pour finir par s'étendre et propager tout rayonnement.

    C'est ce que la méthode propose, la construction de l'être, sans imposer une vérité, avec des possibilités indéfinies.

    Il faut aussi veiller à faire attention que le vice psychologique ne se mêle pas au rêve : Arnaud a par exemple atteint un tour de bras démentiel, qui reste selon moi, très esthétique, mais, le bodybuildé a la Ronie Coleman, a t'il réellement atteint un rêve où l'a t'il complètement dépassé de part toutes les souffrances qu'il s'est infligé pour atteindre un physique qui n'est même plus humain ? D'ailleurs, peut on encore rêver de manière intelligente lorsque l'on a dépassé l'entendement, si l'on prends en considération ce qui a été dit plus haut : L'homme qui ne cesse de rêver.

    La méthode Lafay, qui écarte donc le vice, le terme du sacrifice et de la souffrance, permet donc à l'homme de construire son rêve sainement, je doute que l'on puisse passer à côté du bonheur avec cet équilibre puisque ce qui nous est offert réside dans l'optimisation de nos possibilités.

    Je suis d'ailleurs toujours étonnée de voir que ceux qui atteignent un haut niveau avec la méthode ont pour la globalité un côté très humble et réfléchi. Ils ont probablement atteint un aboutissement qui prouve l'impact bénéfique de la méthode sur l'être tout entier (et, en tant que femme, si je puis me permettre, quels sacrés bestiaux ! ^^).

  21. Procéder étape par étape en appréciant les gains progressifs... C'est exactement mon approche de la muscu depuis quelques mois et la parution régulière de ce types d'articles de fond d'Olivier. Se fixer des objectifs irréalisables ou presque, c'est usant psychologiquement.
    Dans mon cas, l'irréalisable serait de dunker (je fais du basket) puisque j'ai des problèmes de genoux. Mais depuis que j'ai cette approche plus douce, plus progressive, j'ai quelques résultats qui me procure un certain bien-être : ne plus appréhender de monter un escalier, pouvoir jouer au basket à nouveau etc.
    Mon irréalisable est encore loin mais il ne m'obsède plus et je m'en rapproche plus que quand j'y pensais régulièrement.
    Encore un article très intéressant qui permet de provoquer des petits déclics psychologiques :-)
    Pour ceux qui sont intéressés par le lien entre le corps et l'esprit : "Corps et âme" de Loïc Wacquant.

  22. Ce qui a été dit me rappelle "Turbo" ou était dit qu'il fallait s'aimer suffisament pour revenir et couper ce qui cause la souffrance, le rêve innaccessible.

    On peut atteindre des sommets, mais il faut etre réaliste et avancer pas à pas. On peut rêver d'une belle musculature, ca n'empêche pas mais bon, il faut savoir apprécier l'évolution de son propre corps et l'orienter ensuite celon ses désirs.

    Je ne suis pas un philosophe, ni même un grand écrivain, je n'ai pas la prétention de pouvoir employer des mots savants, mais je remercie Olivier de mettre à la disposition de tous des outils et articles pertinents et compréhensible surtout.

  23. Bonjour,

    Oui en effet cette article fait bonne référence au mythe d'icare... Mais néanmoins le rêves nous permet aussi de croire en certaines chose et de se donner des moyens pour réaliser un objectif. Le fait est que nous sommes tous empli de rêves, Olivier vous aussi vous avez du rêver de faire une méthode sans appareil de musculation et uniquement avec le PDC. Les rêves donnent des objectifs parfois irréalisable ils sont le fruit de notre imagination cependant comme il est écrit dans un commentaire ils nous permettent d'avancer.

    Oui nous sommes limité par notre génétique et les objectifs peuvent par être irréalisable pour certain mais l'élément moteur de la méthode et de voir une évolution au fur et a mesure que l'on avance dans les séances.
    Le fait de vouloir un tour de bras de +40 est tt a fait réalisable il faut utiliser les bons outils pour y arriver je pense personnellement que les rêves nous permettent d'avancer et de grandir certes il faut qu'il reste un minimum réaliste mais ils sont la pour nous poussez aussi !

    Je prends l'exemple suivant je suis autonome j'avance et j'atteins mon objectif (je m'aide d'outils, de personnes pour atteindre mon rêves et mon objectif, le carnet, le contact facile avec l'auteur) contrairement a l'indépendant qui va faire dans son coin et bien souvent avoir une perte de motivation va tirer droit sans poser de question sans s'informer et en se basant sur ses acquis!

    L'homme évolu, les attentes, les objectifs, les rêves de chacun changent au cours d'un parcours et il faut en permanence se remettre en question et réviser ses attentes pour être pleinement satisfait de ce que nous faisons.

    Voilà ce que je pense, c'est un peu le bordel veuillez m'en excuser et désolé s'il y a des fautes...

  24. Olivier Lafay a écrit:

    As-tu lu ma réponse un peu avant? Elle aborde les idées dont tu parles. Je suis globalement plutôt d'accord avec toi :-)
  25. Il est tout à fait juste de dire que dans le contexte actuel finalement les capacités physiques sont restreintes (et insulté en cas de dopage) par nos esprits conditionnés (à l'insu de notre plein gré ah ah ah).

    Par contre le rêve désigne un ensemble de phénomènes psychiques éprouvés au cours du sommeil. Il ne faut pas confondre "se faire du mal en espérant l'irréalisable" (autant physiologiquement que psychologiquement) et "construire une performance" certes mais très concrètement la notion même de rêve rend le débat confus car il est sortit de son contexte.





  26. Je viens de lire votre réponse, mais je ne l'avais pas encore lu lors de la rédaction de mon commentaire. Merci pour le retour je vois que je ne fais pas fausse route dans la compréhension de vos écrit :)

    Et en effet je retrouve des points que j'ai écrit dans votre réponse en mieux élaborer et bien sur dans un style plus construit va-t-on dire ...

  27. Olivier Lafay a écrit:

    " "Par contre le rêve désigne un ensemble de phénomènes psychiques éprouvés au cours du sommeil."
    Pas seulement. Il ne faut pas réduire le rêve à n'être que ça pour ensuite dire que le mot est sorti de son contexte. Rêver, c'est aussi construire un moment où l'on nourrit un désir. C'est un désir que l'on raconte, dont on fait une histoire.
    Le rêve, en tant que désir conscient que l'on raconte, est une part de l'imagination (qui ne se réduit pas aux fantasmes conscients).
  28. Je réduis le rêve à cette définition très simpliste afin de l'écarter de ce débat car je pense plus juste de parler d'espoir la où vous parlez de rêve (et cela même si ce second sens du mot rêver est intégrer dans le langage courant).

    Pour moi le rêve est un domaine à part entier qui impliquerai un débat à part entier donc comme je le disais au dessus pour ne pas m'attarder plus sur mon opinion personnelle, qui soulève ici un débat qui relève en premier lieu de la linguistique (et plus donc si affinités mais à part). Sinon ça je trouve la logique que ce débat met en avant est tout à fait juste.

    C'est grâce à une évaluation précise que l'on peut faire la différence entre un espoir irréalisable et un espoir motivé, construit.

  29. Olivier Lafay a écrit:

    L'espoir et le rêve sont deux choses très différentes :-)
    Ce n'est pas une question de linguistique mais de sémantique.
    On peut faire des rêves sans espoir et des rêves avec espoir. On peut rêver d'atteindre un résultat physique avec l'espoir d'y parvenir... ou non.
    Le rêve éveillé est bien l'histoire d'un désir que l'on (se) raconte. La question de la narration est ici fondamentale. Sans narration, le désir n'est que désir, il n'est pas encore rêve. Le rêve, de même que l'identité est narration. Le rêve est la narration d'un ailleurs ou d'un au-delà de soi-même (avec espoir ou non de l'atteindre), l'identité est la narration de ce que l'on pense être l'ici et maintenant de soi-même.
  30. Juju Commando a écrit:

    Selon un point de vue d' "icarien", il semblerait que le possible soit juste une valeur par défaut de l'impossible. Or une expression simple comme "Le mieux est l'ennemi du bien" résume bien il me semble que ce n'est pas forcément comme cela que ça marche.

    Croire en ses possibilités plutôt qu'en ses impossibilités.

  31. Le rêve de l'impossible c'est un mauvais moteur. C'est à cause de ce fichu rêve que des gars ont fini dopés pour avoir des muscles impossibles, et qu'ils se sont explosé la santé. Le rêve de l'impossible ça te sort de la réalité. Et tu ne peux pas avancer dans la réalité si tu suis des lois contraire à celles de la réalité.

    Le rêve de la réalité, bien qu'il existe est complètement stérile. Si certains on atteint de bons objectifs parce que, selon eux, ils ont rêvé l'impossible, non ce n'est pas parce que vous avez rêvé l'impossible, c'est parce que vous êtes passé par le bon chemin. Ce n'est pas le but (ici l'impossible, dont on rêve) qui fait avancer, c'est le chemin qu'on prend. Ne pas confondre des objets de nature différente.

    Btw, la motivation en elle-même ne fait pas avancer non plus. (Je prévois le "oui mais c'est la motivation causé par le rêve de l'impossible qui etc....".) Sinon, il suffirait d'être motivé pour se voir pousser des bras de 46, et je pense que bcp y arriverait. En attendant, y'en a plein qui sont motivés comme des fous pour tout et n'importe quoi, mais qui n'y arrive pas parce qu'ils n'ont pas la bonne méthode (chemin). (De nombreux bodybuilders entre autres. Mais combien sont comme Arnaud au naturel..? Et pourtant, Arnaud est moins motivé sinon il n'y consacrerait pas sa vie comme les bodybuilders.)

    Néanmoins, la motivation, PEUT permettre d'atteindre le bon chemin. A condition qu'on ne soit pas borné : "Non y'a que ça de vrai y'a que ça de vrai !! - "Ouais, et c'est pour ça que t'arrives à rien, bien sûr... A part te pousser à bout, la motivation elle produit rien là."

    Tiens, ce que je viens de dire rejoint aussi un peu "Stratégie de la motivation", non ? "On manque de motivation car on manque de méthode." (Attention, la réciproque est fausse.)



    NB : Ce commentaire a été posté sur Facebook initialement et a été posté sur le blog à la demande d'Olivier.

  32. En effet merci pour la correction c'est bien de sémantique dont il s'agit pourtant je persiste et cela même si nous sommes bien d'accord sur le fond je n'en ai pas de doute.

    Je pense que ce qui me gène dans la compréhension de votre point de vue vient de cette phrase: "Mais rêver ne fait rien atteindre.", qui me semble alors être votre point de vue alors que vous le nuancé par la suite, entre autre indirectement en disant:

    "Il y a une différence entre penser que l'impossible est en fait possible et procéder "step by step" pour le prouver et... penser que l'impossible est impossible et se focaliser dessus en croyant que se blottir dans l'impossible va nous rendre plus fort et nous permettre de réaliser notre possible."

    Je fait bien la différence entre le rêve et l'espoir. L'opinion que j'ai exprimé est inhérente à mes propres croyances donc je comprend que la nuance que je tente maladroitement d'expliquer vous échappe. J'ai de mon coté du mal à saisir si vous établissez concrètement un rapport entre la pensée et le rêve.

    Pour moi le rêve est en mesure de produire le possible lorsque le corps et l'esprit sont intuitivement en accord au delà des clôtures créé par le conditionnement. Le rêve (éveillé ou pas) est très attentif à l'évaluation, si cette dernière est significativement juste il y a plus de chance que vos rêves prennent la forme d'objectifs réalisable.

  33. Olivier Lafay a écrit:

    "Mais rêver ne fait rien atteindre." était relatif à l'impossible. Rêver de l'impossible ne fait rien atteindre directement :-)
    Je voulais montrer que se blottir dans l'impossible en croyant augmenter ainsi sa motivation est illusoire et dangereux. Cela ne produira aucune mécanique permettant de se rapprocher d'un "potentiel objectivement réalisable". Et on fera bien mieux sans ce genre de fantasme.
  34. Christophe T. a écrit:

    "Tout le monde savait que c'était impossible, un imbécile qui ne le savait pas est venu et l'a fait..." Georges Brassens

    Parfois une personne peut percevoir un objectif comme possible ou à sa portée alors qu'il semble être l'inverse pour d'autres, je pense que c'est un facteur d'évolution

    "Rêver l'impossible" est dangereux lorsqu'il devient un mensonge envers soi même, un sorte de fuite en avant vers un fantasme

  35. Merci de vos précisions, une dernière question pour éclairer ma lanterne.

    Vous faites donc bien distinction entre ce que l'on pourrait pensé impossible mais qui ne l'ait pas et l'impossible quand on se conforte à croire qu'il nous fera pousser des ailes (à nos risques et périls).

    Mais vous ne m'avez pas dit si pour vous il y a une différence significative entre penser l'impossible et rêver l'impossible qui permettrai d'éviter de se bruler les ailes?

    Autrement dit, et pour revenir à une notion qui tient à cœur: que pensez de la relation que je fais entre l'intuition et l'évaluation?



  36. Bonjour.
    Un ami m'a montre ses résultats en suivant votre programme et en étant convaincu, je voudrais savoir comment me procurer votre livre en sachant que je suis actuellement en mission en cote d'ivoire.
    Me faire livrer depuis la métropole va prendre du temps alors que je ne souhaite qu'attaquer les exercices dès maintenant.
    En attente de solution rapide svp!
    Rspectuseumem

  37. J'ai sous les yeux le livre « Changement » de Paul Watzlawick, et page 66 la citation "En nous efforçant d’atteindre l’inaccessible, nous rendons impossible ce qui serait réalisable." est attribuée à Robert Adrey...

  38. No Brain No Gain a écrit:

    Merci pour cet article. J'avoue que viser l'impossible, le rêve, est une habitude que j'ai. Mais dans des domaines extérieurs à la musculation cependant (sauf à mes débuts, lorsque je haïssais mon physique).

  39. Raphaël Lafayen a écrit:

    Rêver l'impossible est frustrant, je le constate parmi mes élèves les moins brillants en math qui et qui fantasment sur les surdoués de la classe. La conséquence directe est qu'effectivement ils ne construisent pas de démarche pas à pas puisqu'ils n'ont pas à l'esprit la préoccupation de chercher des résultats accessibles.

    J'ai depuis un moment l'intuition qu'il vaut mieux chercher ce qui est leur est accessible et les pousser à exprimer simplement leur propre potentiel. Cet article va me permettre de mettre des mots sur cette intuition et mieux leur expliquer le message (ainsi qu'aux parents mais là il va y avoir plus de résistance, je le sens).

  40. Les interventions d'Olivier n'entrent pas du tout en contradiction avec ce que j'ai tenté (peut-être maladroitement) de dire. Je dirais même plus qu'elles les complètent.

    Pour résumer, "l'impossible" est une frontière floue qui ne peut être définie précisément.
    Cette frontière peut être dépassée petit à petit par divers moyens. Ce qui est impossible aujourd'hui ne le sera peut-être plus demain.

    Le rêve est un moyen de dépasser "l'impossible" à la condition que ce rêve soit suivi d'action. Afin que cet impossible se réalise, divers moyens doivent être mis en place à partir de choses existantes.
    Exemple, l'homme veut se déplacer dans l'eau. Naturellement, c'est impossible. Il procède donc à partir de moyens déjà existants. Il crée le radeau (grâce au bois) puis le canoë, le bateau, le sous-marin,...

    Rêver l'impossible n'est pas malsain. Au contraire, c'est ce qui fait progresser... à la condition que le rêve devienne productif.
    Sans le rêve, on serait toujours à l'âge de pierre.

  41. Salut à tous,

    Olivier, merci pour cet article. J'ai quelques questions "pratiques" sur le paragraphe suivant:

    ""
    Comment savoir ce qui est réalisable?
    On sait ce qui est réalisable en :
    1 - s'évaluant correctement.
    2 - évaluant correctement un objectif.
    3 - évaluant les outils à sa disposition.
    ""

    1.Est-ce que cela veut dire qu'il faut se rendre compte qu'on ne part pas tous du même état physique/psychique ? Obèse vs sportif vs non-sportif vs chétif vs stressé vs blessé etc... ?

    2.Comment justement savoir ce qui est atteignable ? Si je savais qu'il me faut au moins 2 ans pour atteindre par ex. un physique athlétique peu gras avec 40cms de bras et non 6 mois, celà me mettrait moins la pression si au bout de 3 mois la progression espérée n'a pas lieu (alors que réllement celle-ci est présente mais mal évaluée?).

    3. Là je sèche :-(. Tu veux dire par là, savoir si on a les moyens pour arriver à son objectif ? C-à-d pouvoir se reposer, se déstresser, pratiquer régulièrement et manger correctement ? Reconnaître qu'il nous manque un élément à une progression optimale ?

    Ce serait sympa de m'éclairer là dessus :-)

    Cet article met le doigt sur ce qui ne fonctionne pas pour beaucoup de pratiquants. Et pourquoi beaucoup lachent le morceau. J'aimerais bien en savoir encore plus, et suis pressé de lire les articles suivants annoncés.

  42. Merci pour cet article et la réflexion qu'il amène (bien étayée dans votre premier commentaire).

    Avec le temps et une nécessaire prise de recul par rapport à des acquis et "vérités" tirés de mon expérience personnelle, je commence à entrevoir une voie me permettant d'aborder la méthode en la comprenant.

    La pédagogie étant l'art de la répétition, ne cessez point vos efforts pour les esprits les plus lents dont je fais indéniablement partie =)

  43. Olivier Lafay a écrit:

    LCe'B Coaching Sportif, j'ai du mal à me représenter votre conception.
    Pourriez-vous développer ces liens que vous faites afin que je puisse mieux appréhender ces idées?
    Merci :-)
  44. Olivier Lafay a écrit:

    C'est très juste, Mistapi. Je rectifie immédiatement cette erreur.
  45. Olivier Lafay a écrit:

    NL, est-ce que le rêve produit quelque chose en lui-même? Il ne me semble pas. Et pour ce qui est du rêve d'impossible, d'inaccessible, le danger de ne rien produire de positif est très grand.
    Si on fait le projet de rendre possible un impossible, le rêve d'impossible sera certainement contre-productif, car il nous enferme en nous-mêmes ou nous pousse à griller les étapes.
  46. Olivier Lafay a écrit:

    filozor, pour ce qui est du 1, je dirais oui, en sachant qu'il faut aussi tenir compte de son environnement, de son mode de vie et préciser l'évaluation (force - sur des exercices assez variés - endurance - tolérance à la frustration).

    Pour ce qui est du 2, regarde comment s'est développée la Méthode. J'ai donné des éléments pour connaître les mensurations accessibles avec l'entraînement traditionnel. Les gens ont testé, dans l'espoir de se rapprocher de ces mensurations avec la Méthode. Chaque personne qui a atteint une mensuration a poussé un spectateur à avoir au moins autant, voire un peu plus. Et on est allé de petit plus en petit plus, jusqu'à Charles et Arnaud et tant d'autres aux mensurations (et à la force/endurance) hors du commun :)
    Le "possible" s'inscrit en nous par l'observation (résultats et parcours d'athlètes). Ensuite, il suffit de suivre le mode d'emploi...

    Pour ce qui est du 3, il s'agit de tous les moyens susceptibles de nous permettre de parvenir à notre but (musculation, endurance, souplesse, relaxation, alimentation). On détermine quels outils peuvent nous aider, et quels meilleurs usages de ces outils sont possibles. On affine avec l'expérience et l'observation/partage.
  47. Le principe que j'évoque est l'intuition.

    Cela pourrai à première vue être néfaste aux concepts d'évaluations comme vous les évoquez car l'ego de l'être humain n'a pas fini de l'influencer dans la mauvaise direction. Comme vous le faites justement remarquer l'exogamie de la pensée ;-) est plus que jamais primordiale, c'est une "ressource" précieuse. Évaluation et connaissance sont en effet des clés pour atteindre des sommets grâce à un programme adapté et progressif.

    Je pense que pendant la préparation l'intuition reste sous-jacente mais ne doit pas sortir du cadre de considération car c'est elle qui prend le relais lors de la réalisation de la performance. Si l'intuition n'est pas développer l'ego à vite fait de ruiner des mois de préparation.

    Guidé par l'idée que l'illusion primaire est celle de la séparation, je considère que le rêve et l'intuition sont en étroite corrélation.

    Si je résumais (2ème commentaire) le rêve à une définition quelque peu simpliste ce n'était pas pour le limiter dans ses applications mais pour préciser pourquoi je trouve que la notion d'espoir conviendrai mieux, dans son sens propre, que l'utilisation du verbe rêver dans un sens figuré, sans m'étendre dans un argumentaire parallèle qu'il soit de nature sémantique ou même pratique.

    J'ai tendance à me dire (peut être à tort?) que le rêve comme vous l'entendez dans l'article laisse la marge à de fausses généralisations (sans arguments concrets et actuels dans le cadre de ce débat).

    Si nous ressentons cette impression d'avoir plus raison qu'un autre c'est parce que nous avons tous "raison" à notre façon. Nous avons tous une partie de "la réponse" mais celle ci ne se révèle que dans l'échange et je suppose que les défenseurs de l'impossible pense avoir une réponse pour tout et convenant à tous, sans avoir besoin de questionner dans le processus.

    L'intuition, dont je parle, est l'outil résultant d'un esprit partiellement* déconditionnés en accord avec un corps physiquement conditionné (*l'ultime déconditionnement étant l'illumination personne ne sait réellement de quoi il s'agit). L'intuition est donc pour moi une continuité de l'évaluation.

    Quand pensez vous?

















  48. Olivier Lafay a écrit:

    J'ai toujours du mal à me représenter votre conception de l'intuition. La définition de ce terme indique que c'est une forme d'accès à la connaissance ne passant pas par l'analyse rationnelle et donc pouvant se faire majoritairement en état d'inconscience. C'est un un outil utile et qui peut être performant puisque la majorité de notre vie humaine se passe en état d'inconscience et donc passe par des relais qui écartent l'analyse rationnelle. Nous sommes habitués à agir, penser détenir le vrai, vivre... par intuition. Mais l'intuition peut également être très dangereuse, car notre impression de "savoir" peut être largement erronée (et l'est très souvent). L'intuition sans l'analyse rationnelle et le savoir est limitante et risquée. C'est un fantasme de croire que l'intuition serait un outil pour fabriquer le vrai, pour avoir accès au vrai en soi-même. Comme si l'intuition était une forme d'interface permettant d'avoir accès à la vérité sur soi, les autres, le monde.
    Par contre, il existe une "intuition" qui provient de beaucoup de temps passé à apprendre consciemment et à analyser rationnellement vécu et savoir, et sur laquelle on peut davantage se reposer, c'est ce qu'on appelle la connaissance processive.

    En ce qui concerne l'idée selon laquelle nous aurions tous raison, à notre façon, c'est effectivement pertinent, puisque nous avons tous un aperçu des situations qui peut être considéré comme exact. La question est de savoir, par contre, si notre aperçu (notre point de vue) est plus ou moins large, plus ou moins étriqué...
    Ainsi, ne voir que l'arbre, c'est oublier la forêt. On a raison de dire que l'arbre est là, qu'il est important, on peut même s'attarder à le détailler. Mais cela reste un point de vue partiel et aveuglé, puisque les milliers d'autres arbres qui composent la forêt sont oubliés. On perd la notion de diversité (des espèces), on perd le concept de forêt. On perd la possibilité de comprendre nos semblables, etc.
    Beaucoup de gens pensent comme ça, et c'est la source de bien des guerres. L'intuition seule crée des guerres, car elle ne peut permettre une vue panoramique des phénomènes, et l'individu qui se repose sur elle s'illusionne sur son pouvoir : on ne crée pas l'intelligence et le savoir ex-nihilo, tout seul en soi-même. C'est un des grands signes de l'arrogance individuelle de notre époque où les égos sont poussés à s'affirmer et se déployer au maximum.
    L'intuition serait alors un moyen économique de se déclarer "puissant", intelligent, un moyen de s'épargner le réel travail nécessaire au développement effectif de son intelligence (base d'une connaissance processive élargie).
    A vous de me dire si l'on parle bien, tous deux, de la même "intuition".

    Pour finir, il me semble que votre approche de mon propos sur le rêve le réduit à tort à une généralisation plus ou moins abusive. Et cela vient probablement de la définition restrictive que vous faites du terme rêve. En fait, le rêve comme désir que l'on (se) raconte n'est pas une version "au sens figuré" du rêve nocturne (en situation de sommeil).
    Vous réduisez le sens du mot rêve et, forcément, toute personne qui va utiliser l'autre sens du mot (qui n'est pas "figuré", je le répète) vous paraîtra généraliser. Pourtant, si vous lisez attentivement mon propos, vous verrez que je suis très précis quant aux notions employées et aux conceptions développées.
  49. Juju Commando a écrit:

    Est-ce qu'il faut chercher à tout rationaliser ou du moins le plus possible ? Cela me paraît épuisant et dangereux.

  50. Olivier Lafay a écrit:

    Que ferais-tu?
  51. Je vous rassure je ne cherche pas à réduire de façon abusive (ni en plus ni en moins) votre propos sur le rêve. Du moins j'ai bien tenté (le plus possible) de comprendre votre point de vue et de vous expliquer en quel sens je suis d'accord avec vous.

    Vous me dites que rêver que l'on va pouvoir physiquement s'envoler sans aucun appareillage issu de l'ingéniosité humaine, c'est néfaste, je suis d'accord avec vous à 100%. Ce que je vous dit (pour résumer à cet exemple) c'est que rêver que l'on vole pendant son sommeil n'est pas spécifiquement considéré comme malsain bien au contraire.

    De nos échanges je retient l'importance, que vous accorder à mettre en garde vos lecteurs, de discerner l'impossible du possible, sans pour autant les limités strictement à votre point de vue sur ce qui est possible ou pas, laissant à tous les outils primordiaux avec le mode d'emploi.

    Vous avez bien saisie ma conception de l'intuition et je constate que vous y appliquez le même principe de précaution. Sauf que j'ai l'impression que vous n'avez pas compris que j'en faisait de même. En effet je considère l'intuition comme une interface (l'image est bien trouvé) personnelle mais je ne me repose pas entièrement dessus. Ce n'est pas un espace dimensionnel avec toutes les solutions en libre accès. ;-)

  52. Juju Commando a écrit:

    Garder une part d'irrationnel ?

  53. Bonjour à tous,

    La confusion vient souvent du fait qu'on confond le rêve en tant que "récréation de l'esprit" et outil.
    Tant que le rêve tien un rôle biologique et psychologique tout va bien. Dès que l'on cherche à en faire un outil de progression, tout se complique.
    La double confusion vient aussi du fait que rêve et réalité sont souvent liés. Un grand sportif sur un podium dira souvent qu'il en a rêvé toute sa vie. Mais il ne faut pas aussitôt faire une corrélation entre les deux.
    Je suis donc assez d'accord que rêver de l'impossible peut avoir une capacité à créer du fantasme qui fait du bien. Construire un objectif sur un rêve, c'est très dangereux.

    Paulo

  54. Je n'ai pas pu m’empêcher de penser aux paroles de "For Whom The Bell Tolls" de Metallica :

    "Make his fight
    On the hill in the early day
    Constant chill deep inside

    Shouting gun
    On they run
    Through the endless grey

    On they fight
    Are they right
    Yes, but who's to say?

    For a hill men would kill
    Why?
    They do not know
    Stiffened wounds test their pride

    Men of five
    Still alive through the raging glow
    Gone insane
    From the pain that they surely know

    For whom the bell tolls
    Time marches on
    For whom the bell tolls

    Take a look
    To the sky
    Just before you die
    It's the last time he will

    Blackened roar
    Massive roar fills the crumbling sky
    Shattered goal
    Fills his soul with a ruthless cry

    Stranger now
    Are his eyes to this mystery
    He hears the silence so loud

    Crack of dawn
    All is gone
    Except the will to be

    Now they see what will be
    Blinded eyes to see

    For whom the bell tolls
    Time marches on
    For whom the bell tolls..."

    L'aube percera-t-elle un jour ?


Express Yourself!