Ostéopathie, les premiers pas (avec Géraldine Fournel)

mercredi 20 mars 2013 à 19:05

Benjamin
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Ceux qui suivent régulièrement ce blog le savent, lorsque l'on veut transformer son corps tout en maîtrisant un tantinet sa trajectoire de vie, il importe de subordonner la construction du corps à la construction de soi.
Si l'on veut répondre favorablement aux exigences sociales contemporaines d'adaptation permanente, sans être détruit, et se déployer dans le monde de manière satisfaisante et durable, le muscle ne peut être une fin, seulement un moyen. Et l'entraînement devient périphérique au lieu d'être central.

Ce constat a pu engendrer une inquiétude légitime, puisque les théories classiques, en musculation, postulent qu'il n'est guère envisageable d'obtenir un physique athlétique et esthétique sans y investir une part majeure de ses ressources (énergie, émotions, imagination, temps, relations, argent, etc.).

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Il est néanmoins devenu possible, et la Méthode Lafay l'a amplement démontré, de diminuer considérablement l'investissement physique et psychologique dans la pratique de la musculation, sans porter atteinte aux résultats attendus, bien au contraire. Cette approche, rendue effective grâce aux outils théoriques et pratiques rangés sous le concept d'Efficience, lie dans une même structure haute technicité de l'entraînement et maîtrise graduelle du contexte.

Mes livres, mettant en forme les outils de l'Efficience, proposent une structure linéaire, qu'anime un processus circulaire, ainsi que les toutes premières voies d'accès à la notion de contexte. Les articles du blog affinent davantage les outils pratiques, pour un entraînement toujours plus précis et technique, et se proposent d'offrir de nouvelles voies d'accès au contexte, tout en élargissent celles déjà abordées dans les livres.

Dorian
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Qu'est-ce que le contexte? Ce sont tous les éléments qui influent sur notre vie, qui la contraignent, en bien ou en mal. En tant qu'individu, nous évoluons dans un contexte biologique, social, matériel, environnemental, historique et idéologique. Nous sommes façonnés par ce contexte (nous sommes produit) et nous le façonnons par nos actions (nous sommes producteur). Nos relations au monde, aux autres et à nous-mêmes (et donc à notre corps) ne peuvent être séparées du contexte.
Si nous désirons que ce contexte nous serve au mieux, notamment dans notre quête d'un meilleur physique, nous devons appréhender les règles qui le constituent. Notre propre contexte de vie peut limiter notre progression musculaire et, par manque de connaissances, nous pouvons êtres amenés (inconsciemment) à façonner un contexte qui renforcera ces limites, voire en créera de nouvelles.
La frustration, la rage, le désespoir, et même le dopage, ne sont pas loin.

Thomas et Rudy
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Mieux comprendre le contexte, c'est pouvoir penser ses objectifs, ses modèles, ses relations, son investissement et se reprogrammer dans le sens d'un comportement adapté à la poursuite d'objectifs adéquats, modifiables à chaque instant par l'analyse critique. En clair, c'est gagner en souplesse comportementale, pour un mieux-être. C'est se mettre en condition de pouvoir « danser avec la vie » (cf Edward Hall), de la « surfer » (cf Joël De Rosnay).

Les textes présent sur ce blog visent cet objectif : donner à chacun des outils pour qu'il élabore sa propre structure fonctionnelle de rapport au monde, aux autres, à soi. Plus la maîtrise, dans l'élaboration de cette structure globale, s'affirme, plus il est aisé de développer son corps avec un investissement physique et psychologique réduit. L'Efficience produit la maîtrise et elle en est le produit.
Il ne s'agit donc pas d'écrire pour écrire, de faire de l'art pour l'art, de la pensée pour la pensée, mais bien plutôt de produire de la pensée utile pour l'action : de nourrir et stimuler l'action efficace.

Les articles présent sur ce blog relient l'Histoire à votre corps, la société à votre corps, vos relations affectives à votre corps, votre propre histoire à votre corps, etc. Ils replacent le muscle dans la perspective d'un vaste réseau, dans la « structure qui relie » (cf Gregory Bateson), en examinant les relations entre tous les éléments constitutifs du contexte.
Dans cette optique, les articles sur la médecine ou tout autre sujet qui ne semble pas, en apparence, directement lié à la musculation, sont légitimés par le projet de vous fournir les outils permettant la construction d'une autonomie fonctionnelle.
Il s'agit d'élargir notre vision du monde, de gagner en recul stratégique, afin de mieux ordonner nos actions, dans l'espoir de constituer un équilibre personnel satisfaisant.

On se met en condition d'accéder à cet équilibre autant par la maîtrise de nouveaux outils que par la réduction ou la suppression de déséquilibres existants. Et les causes de déséquilibres, dans notre vie, sont légions. Certaines difficultés, qui nous perturbent, peuvent être éliminées seul ou avec un peu d'aide, d'autres s'installent plus durablement et deviennent des problèmes. Des actions maladroites freineront l'évolution d'un traumatisme vers sa guérison, ou même augmenteront son potentiel de destruction.

Kilian Germain et Arnaud
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Si on se limite au seul aspect physique, les causes de déséquilibres sont plurielles : une mauvaise posture (exercice), un choc (accident, chute en sport, etc.), une alimentation inadéquate, les effets du stress (des tensions qui « s'inscrivent dans le corps », tendent les muscles et, limitant l'action, favorisent l'apparition de douleurs, usures, blessures).
De mauvaises compensations s'installent alors, instaurant un équilibre dysfonctionnel nécessaire à la survie dans l'immédiat, mais handicapantes et nuisibles à court, moyen ou long terme. Les handicaps invisibles ne sont pas moins dangereux que les visibles, puisqu'ils nous gouvernent à notre insu, avec des conséquences parfois dramatiques.

L'ostéopathie se veut être une des solutions susceptibles d'atténuer ou éliminer ces déséquilibres. Elle participe d'une gestion globale de soi où l'on agit autant pour prévenir que guérir, en étant conscient des liens existant entre tous les éléments du contexte. Le plus petit traumatisme pouvant avoir de grands effets systémiques, s'il est négligé ou méconnu.
Le suivi ostéopathique régulier permet d'augmenter la maîtrise du contexte.

Guillaume et Yassine
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L'article qui suit, est rédigé par Géraldine Fournel, « Ostéopathe officielle de la Méthode Lafay pour Lyon et environs », sans oublier, bien entendu, qu'il existe d'autres d'ostéopathes, sur ce secteur, aptes à s'occuper avec succès des pratiquants de la Méthode. Géraldine Fournel est tout simplement « mon » ostéopathe, et j'en suis très satisfait, tout autant que les personnes que je lui ai envoyées, d'où cette lumineuse appellation.
Vous trouverez dans le premier commentaire de cet article, une liste d'ostéopathes, au niveau national, construite à l'aide de vos propres retours.

Dorian
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1/ COMPRENDRE L'OSTÉOPATHIE

L'ostéopathie est une thérapie manuelle à ne pas confondre avec la kinésithérapie (qui lui est complémentaire), la chiropraxie ou bien encore la physiothérapie. Cela n'est pas non plus une thérapie qui traite uniquement les articulations osseuses. C'est une science précise qui se réfère à l'anatomie et à la physiologie du corps humains pour diagnostiquer et traiter par les mains les déséquilibres et les tensions présents dans notre organisme. Elle ne se trouve pas dans le champ de la rééducation du corps mais dans celle du traitement. Elle complète la médecine mais ne s’y substitue pas.

Le concept thérapeutique
Analyser le corps dans sa globalité pour trouver la véritable cause de la douleur : la cause primaire, celle qui engendre une série de symptômes secondaires pour lesquels on consulte et qui ne disparaitront que lorsque la cause primaire aura été traité efficacement.

L'examen clinique
Avant d'entrer dans un examen clinique un ostéopathe va tenter de cerner le patient dans sa globalité. IL y a t-il des antécédents médicaux, chirurgicaux ou familiaux? Un traitement médical est-il en cours? Quel est la santé du patient ? (sommeil, alimentation, moral, rythme de vie...) L'examen clinique lui se présente sous forme d'une série de tests médicaux, orthopédiques et ostéopathiques pour s'assurer que le patient entre dans notre champ de compétence. D'une part c'est une démarche fondamentale pour que toutes affections grave ou non qui débordent de notre pratique soit prise en charge par le thérapeute qui s'y rapporte.


2/ L'OSTÉOPATHIE DANS LE CADRE DU SPORT

L’ostéopathie est un outil de la réussite du sportif. Le facteur indispensable de la performance et de la longévité du sportif c’est sa préparation physique. Elle conditionne sa réussite. Physiologiquement l'entrainement va créer une spécialisation des fibres musculaires en fonction du geste répété. Cette transformation améliore le geste technique et optimise les performances. Cependant si la préparation à l'entrainement est aléatoire et appliquée sur un corps en désordre physique et/ou psychique, cette transformation rend l’organisme vulnérable aux agressions.
Or que l'on soit dans un objectif de performance ou de remise en forme l’efficacité dépend de ce que le corps peut donner. Est- il en mesure de donner le maximum ? Dans ce but, l'ostéopathie ouvre très largement son champ thérapeutique.

Quelques exemples :
. LES ARTICULATIONS OSSEUSES : Elles doivent être libres, sans blocage pour supporter les contraintes de tractions tendineuses et aponévrotiques.
. LES MUSCLES : ils doivent être correctement vascularisés et innervés pour augmenter leurs capacités de résistance tout en gardant leur souplesse et leur élasticité. Un muscle même volumineux doit conserver ces paramètres.
. L'APPAREIL DIGESTIF : Lorsqu'il est sain, il est un gage supplémentaire de récupération physique, et pour bien fonctionner; organes et viscères doivent pouvoir bouger et glisser avec toutes les structures qui les entourent.
. LE SYSTEME NERVEUX : On l'imagine comme une balance en équilibre. Une partie est stimulée dans l'action, l'autre partie dans la récupération. Un déséquilibre de la balance va engendrer fatigue, stress, douleur musculaire et digestive.

PRINCIPALES PATHOLOGIES DE LA MUSCULATION :
Lombalgies
Dysfonctions ceinture scapulaire et pelviennes
Tendinites des membres supérieures et inférieurs


3/ EXEMPLES : TECHNIQUES DE CORRECTION SUR L'EPAULE

Complexe articulaire de l’épaule droite face antérieur
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a/ Fermeture de l'angle acromio-claviculaire :
Douleur sur la partie externe de l'épaule irradiant parfois dans le deltoide.
La rétropulsion de l'épaule est limitée.
Les principaux exercices douloureux: DIPS (exercices B) et POMPES TRICEPS (exercices A3 à A12)

Normalisation d'une dysfonction de fermeture de l'angle acromio-claviculaire
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b/ L'articulation gléno-humérale en dysfonction de supériorité :
Claquement ou grippage de l'articulation.
La rotation externe de l'épaule et l'abduction à 90° du bras est douloureux.
Les principaux exercices douloureux: DEVELOPPE MILITAIRE, TRACTIONS LARGES ( exercices I1 à I4).

Normalisation d'une dysfonction de supériorité de l'articulation gléno-humérale
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Posté dans Philosophie
Olivier Lafay