Petit avant-goût du prochain article (3)

lundi 15 octobre 2012 à 09:29


"No pain, no gain (or "No gain without pain") is an exercise motto that promises greater value rewards for the price of hard and even painful work. Under this conception competitive professionals such as athletes and artists are required to endure pain and pressure to achieve professional excellence.

It came into prominence after 1982 when actress Jane Fonda began to produce a series of aerobics workout videos. In these videos, Fonda would use "No pain, no gain" and "Feel the burn" as catchphrases for the concept of working out past the point of experiencing muscle aches.

It expresses the belief that solid large muscle is the result of training hard and suffering sore muscles repeatedly, implying that those who avoid pain will never reach a professional level as bodybuilders."
(Wikipedia)


"Le no pain no gain est un symptôme, il n'est nul besoin de le connaître, ou de le revendiquer pour lui être soumis, puisque nous sommes malgré tout soumis, par défaut, aux valeurs qui le constituent.
La norme prégnante du surhomme, du héros, de celui qui doit inventer sa vie et repousser les limites, conduit tout naturellement les gens à aborder la musculation sous l'angle du no pain no gain. Ils pratiquent plus ou moins consciemment un culte de la performance et de l'héroïsme où l'on croit que la souffrance doit envahir l'action, en accompagnant, ou même en précédant, tout progrès."

Posté dans Philosophie
Olivier Lafay

Commentaires

  1. Bodybuilding : une force peu fonctionnelle et un entrainement douloureux pour quelques heures de plaisirs pour une élite lors des concours.

    Méthode Lafay : un entrainement progressif sans recherche de douleur pour une force fonctionnelle développée et une résistance physique et psychologique à la douleur lorsque celle-ci est subie.

    Je comprends mieux qu'on soit dans l'inversion du système de valeurs du BB. Cela est très sain. Lorsqu'on voit l'élite du Bodybuilding français se détruire le squelette et s'arracher les tendons, il faut absolument que la culture Lafay remplace les vielles superstitions.

  2. sebastien lafay dufloucq a écrit:

    très bon article olivier

  3. J'ai remarqué que très souvent les prédictions concernent des catastrophes etc. Connaissant la formidable capacité qu'à une prédiction de provoquer sa validation, pourquoi n'y a-t-il pas plus de prédictions "positives" ? C'est ce besoin latent d'en "chier" sur Terre ?

  4. @Juju Commando : dans le passé aussi : l'histoire c'est souvent l'histoire des conflits. Pas beaucoup d'intérêt à la description de période où tout va bien.

  5. bob Marcel a écrit:

    En relation avec l'actualité et le repoussage des limites, je pense qu'il serait intéressant de voir si Felix baumgartner est un adepte du "no-pain no gain" dans son activité de parachutiste. Ce qui est sur c'est que c'est un passionné et un professionnel qui connait bien son métier et qui se prépare minutieusement. A-t-il accepté de la souffrance ? La prise de risque calculée est elle souffrance comparable dans l'esprit à la prise de risque qu'on prend lorsqu'on fait plus d'efforts qu'on ne devrait ? On pourrait dire qu'il fait souffrir sa famille qui doit trembler de peur à chacun de ses sauts mais je ne sais pas si ça compte.

  6. Olivier a parlé de stimuler la réflexion... J'aimerai soumettre un commentaire et avoir si possible une réaction d'Olivier:

    1 Pour avoir une existence de héros il faut passer par le No Pain No Gain, au sens de condition nécessaire. En effet, il me semble que les grands Héros ont du "se faire mal". Pas forcément par plaisir mais parce que les circonstances l'exigeaient. J'imagine mal César ou Napoléon prendre leurs 8h de sommeil alors qu'ils doivent faire face à des circonstances difficiles ... J'ai pris des conquérents pour rester dans un exemple "classique" de l'action héroique... Mais on pourrait tout aussi bien prendre Martin Luther King, Socrate, Lincoln, Gandhi, Jésus, Bouddha, Christophe Colomb etc. Ils me semble qu'une des conditions nécessaire pour devenir un héros est de se dépasser et de faire face à des circonstances difficiles et urgentes incompatibles avec le déploiement d'un effort progressif.

    2 Donc:
    Dans quelle mesure mettre le No Pain No Gain à la poubelle? D'après 1, le No Pain No Gain est une condition nécessaire de l'action héroique... Donc Si on embrasse complètement la philosophie d'Olivier est ce que ça veut dire qu'on abandonne le rêve d'être un héros? Personellement, je suis pratiquant de la méthode Lafay... et je reconnais l'intérêt de se ménager dans la musculation pour ne pas se blesser... Mais je ne veux pas pour autant renoncer au rêve d'être un héros dans la vie ... Et donc au No Pain No Gain (puisque c'est une condition nécessaire).

    Au passage, la philosophie Lafay a l'air d'être une philosophie de l'Action... Mais le stade le plus ultime de l'action n'est il pas l'action héroique? (Arendt) ... Et donc nécessairement le No Pain No Gain? Disclaimer: le parallèle Action Arendt / Action Lafay est peut être un peu inaproprié...

  7. Olivier Lafay a écrit:

    1 - il faut bien faire la distinction entre douleur subie et douleur recherchée Et aussi noter que l'on peut réussir (à réaliser, à SE réaliser) sans "pain".

    2 - c'est un "biais de confirmation" que de ne retenir d'une réussite que les moments où l'on a eu mal et de ramener ensuite la (totalité de la) réussite à la douleur.

    3 - je ne condamne pas l'héroïsme, j'analyse son rapport à l'entraînement de musculation, note qu'il cause de gros dégâts, et propose donc une alternative (efficience).

    4 - si l'on veut pouvoir être un héros dans de nombreux domaines, triompher de multiples épreuves, il vaut mieux éviter d'être détruit et aliéné par la musculation (avec une pratique énergivore et chronophage).

    5 - ma réflexion/proposition s'adresse donc à tous ceux qui, voulant s'accomplir dans de nombreux domaines, cherchent/ont besoin d'une autre voie que celle proposée jusque là en musculation (par absence de réflexion sur l'adoption sans recul des valeurs dominantes de la société en musculation).

    6 - l'héroïsme est une voie de réalisation de soi, mais l'efficience en est une autre. Notre culture a beaucoup accordé de place à la première et négligé la seconde, contrairement aux chinois.

    7 - lorsque plusieurs milliards d'êtres humains veulent être des héros, que devient l'idée même d'héroïsme?
  8. "Ces chinois ils vont nous bouffer !"

  9. Surtout que l'héroïsme occidental est une vertu affichée. Or le vrai héroïsme (la vertu et non l'autocongratulation qui en découle) n'existe que s'il n'est pas connu des autres, s'il est pleinement désintéressé même d'un seul merci.

    Sur ce postulat (discutable certainement), il est impossible d'être héros lorsqu'on se nourrit de la reconnaissance des autres.

    A méditer avant de tourner un court métrage ou de faire passer sa photo sur un blog... Quête de reconnaissance quand tu nous tiens ;-)

  10. Olivier Lafay a écrit:

    Disons plutôt que que l'héroïsme "noble" ne sera jamais un héroïsme inconnu de tous, mais serait un héroïsme non exhibé. Notons quand même que nombreux sont les héros, dans l'Histoire, qui ont "frimé" suite à leurs victoires. L'héroïsme se nourrit donc de la reconnaissance des autres (qui nous félicitent, nous encouragent, nous élèvent des statues).

    En ce qui concerne la réalisation de vidéos ou le fait de se montrer sur le blog, il s'agit d'affirmations de soi et/ou de recherche de reconnaissance, qui peuvent être très utiles à la construction de soi. J'en parlerai dans un article traitant de l'identité. Sujet déjà abordé dans le chapitre 1 de Méthode de nutrition.
  11. snake fuck naziwoold a écrit:

    arnold nazideguerre vient de sortir une autobiographie, le mec a fait une bande annonce filmer ou il se decrit tel un hero qui a tout reussi et que sa vie a etait incroyable qu'il a franchi tout les obstacle blabla blabla son discourt de trou du cul habituel,et aussi il a eu un fils caché, woa le heros lole

  12. Excellente nouvelle ! Vraiment hâte de lire vos propos sur le thème de l'identité.

    C'est d'ailleurs une problématique qui me turlupine... Le constructivisme est-il limité par le regard des autres ? Est-ce que notre affirmation de soi est prisonnière de l'image que nous souhaitons renvoyer à autrui ? Et également est-ce que l'appartenance à une méthode ou un courant définit notre identité ?

    On voit d'ailleurs à mon incapacité à poser une problématique unique et claire qu'il devient pressant que je puisse profiter de vos lumières sur ce thème ;-)

  13. Franciskus09 a écrit:

    Comme disait l'autre, les cimetières sont remplis de héros.

  14. Merci Olivier pour les réponses! :)

  15. D'une certaine manière la méthode nous permet de moins subir la douleur (physique ou psychologique) infligée au héro en devenir, ou héro du quotidien ;)
    Le reste est plus une question de destiné, du hasard des rencontres, d'égo, sans oublié l'ambition. Tout le monde n'aspire pas à devenir héro.

  16. Un nouvel article bientôt, mais quand ?

    Hâte !


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