Le chemin se construit en marchant

mardi 9 août 2011 à 09:36

Le dos de Romain



J'ai décidé de publier ici un échange mail récent afin de permettre à mes lecteurs, ainsi qu'aux non-lecteurs, de disposer d'un nouveau point d'appui (créatif pour les lecteurs) utile à la compréhension du fonctionnement de la méthode.


Question

Bonjour Mr Lafay,
Je vous écris car j'ai une question par rapport à votre méthode au niveau de l'entrainement.
Je l'ai commencée il y a moins d'un mois, je suis au niveau II. Ce qui m'interpelle est que dans ce niveau il n'est pas proposé de travailler les dorsaux pour la largeur du dos. Étant ancien fonteux, je la travaillais régulièrement et surtout par des tractions prise pronation large. Cela dit les exercices de type I interviennent dans des niveaux plus élevés mais bien sûr je ne changerai de niveau seulement si je stagne et j'espère que se sera dans longtemps (en tout cas je ferai tout pour retarder).

Ma question est donc ( par peur de régresser par la suite en force et physiquement): Puis-je intégrer un exo de type i juste avant B1 pour ne pas régresser sur cette partie que j'ai développée anciennement ? Quitte à descendre en mode à B1 et pré-fatiguer les biceps légèrement.



Ma réponse

Bonjour,
J'ai déjà vu ton excellent physique et je ne peux que te remercier pour ta confiance qui te fait te tourner, au moins provisoirement, vers mon travail.
Si tu appliques la même détermination avec la méthode que tu l'as fait avec les haltères, tu vas encore beaucoup progresser.

Je comprends tes inquiétudes, qui reviennent régulièrement chez des "fonteux" qui passent à la méthode.

Je vais te répondre ce que je réponds à chaque fois : ce serait une erreur de modifier un quelconque niveau (pour l'instant). Il faut d'abord chercher à vérifier ce que la méthode "brute" peut te donner, ce qui te fera ensuite progresser dans la manière de stimuler ton corps pour qu'il évolue. En effet, tu vas apprendre des choses sur les réactions de tes muscles en suivant la méthode et tu pourrais être... surpris.
Laisse-toi surprendre (ou décevoir) par la méthode au niveau le plus basic. C'est un préliminaire indispensable. Les déceptions (s'il y en a) seront vite dépassées, compensées et oubliées; les surprises heureuses seront autant d'éléments de motivation supplémentaires.

Il faut voir la méthode comme une structure de base infiniment évolutive. Pour la faire évoluer de la manière la plus productive qui soit, il faut intégrer son fonctionnement étape par étape.
C'est de ton suivi strict de la base que vont dépendre tes bons choix à l'avenir.

La méthode propose des carrefours (possibilités différentes d'évolution) très régulièrement. Plus tu progresseras dans le suivi de la méthode, plus ces carrefours seront nombreux. Si tu veux t'assurer de prendre le bon chemin à chaque intersection, il te faut avoir intégré les étapes précédentes, dans l'ordre...
Au début, le chemin est tout tracé, il te procure une expérience millimétrée de la méthode. Tu engranges en toi-même des points de repère, qui seront autant de points d'appui pour ton évolution à venir.
Par la suite, le chemin se trace en marchant (rien n'est plus tracé d'avance car les possibilités d'adaptation sont de plus en plus nombreuses). Mais ce que tu as fait au début te permettra de réduire le nombre de choix possibles et d'envisager rapidement les meilleures options à chaque intersection.

Boucle ou pas boucle, techniques anti-stagnation (laquelle et quand?), modifications de niveau (ajout et/ou suppression d'exercices, modification des temps de repos, modification des techniques d'exécution, modification de l'ordre du niveau) : ces possibilités infinies qui font de la méthode un outil extrêmement souple, constructiviste, se voient, de par le cheminement du pratiquant, réduites à un ensemble fini lors de chaque décision importante. On sait très vite ce que l'on doit faire.

A début, le cheminement est programmé. On suit beaucoup et on s'écoute peu (on est en phase d'apprentissage de l'écoute de soi et de ses réactions à des stimulations). Par la suite, peu à peu, on suit de moins en moins et on s'écoute beaucoup (mieux), de manière inconsciente la plupart du temps. Au fur et à mesure du tracement de notre cheminement personnel, on en vient à savoir sélectionner les options qui nous sont à chaque fois les plus adéquates (en fonction de notre projet) et à opérer un second tri sélectif afin de retenir la plus convenable.

Si l'on peut qualifier d'algorithmique la tendance de la structure de base de la méthode, celle-ci devient assez rapidement heuristique *.

La démarche consiste à réinventer la (notre) méthode au fur et à mesure que nous avançons dans la problématique fixée au départ (et constamment reformulée), aussi souvent que nécessaire. L'esprit est formé par le parcours déjà effectué mais il doit rester ouvert pour distinguer les différents itinéraires potentiels qui conduisent à la réalisation de notre projet. La méthode procède à la fois à un formatage et à un assouplissement de ce formatage chez le pratiquant. Plus le temps passe, plus le formatage se dissout.

Plus le temps passe, plus tu gagnes en liberté et efficacité personnelle (chaque choix sera le plus adapté à tes besoins au moment où tu les auras formalisés).

Si tu ajoutes des tractions larges en début de séance, alors que tu débutes la méthode, tu vas altérer le fonctionnement de la triade, qui sera peut-être bien moins productive. Ce qui est déjà un premier point important.
D'autre part, il faut pouvoir disposer de points d'observation très précis à chaque instant de pratique de la méthode.
Pour obtenir ces nécessaires outils de recul (et donc de créativité), il faut commencer par la version la plus simple et pure de la méthode (quel que soit son niveau de départ).
C'est un des "secrets" de la réussite de la méthode : la création d'une prise de recul majoritairement inconsciente, de par des agencements très précis et "parfaitement" coordonnées de niveau en niveau.
Si tu modifies le niveau 2, c'est non seulement le niveau 2 qui en souffre, mais c'est l'ensemble du système qui perd sa logique pédagogique (pour un débutant de la méthode).

Les dorsaux sont extrêmement stimulés par la triade + les tractions de type C.
Il se peut que tu perdes (au début) un peu de force et de masse tout en haut du dos (ce qui n'est pas certain du tout), mais tu vas obtenir des gains importants sur la partie moyenne et basse, que ce soit en largeur ou en épaisseur.
Au niveau 6, tu feras de nouveaux progrès en largeur.

Quand tu vois le dos de Charles, immensément large après avoir majoritairement bouclé du niveau 2 au niveau 4 pendant plusieurs années, tu peux comprendre que la logique ne doit pas être altérée.
Son dos était déjà très large bien avant qu'il ne décide de monter dans les niveaux...


Charles, capable de 2 tractions d'un bras, montre un dos construit sans haltères, machines ou autres poids lourds




* Heuristique : Technique empirique de résolution de problèmes qui tient compte à chaque étape des résultats précédents et en déduit la stratégie à adopter par la suite. Contrairement aux méthodes algorithmiques, les méthodes heuristiques n'assurent pas que l'on arrivera à un résultat en un nombre fini d'étapes. Les heuristiques sont fréquemment utilisées en intelligence artificielle, à l'intérieur de ce que l'on appelle des univers incertains. Ainsi, les jeux d'échecs sur ordinateur ont recours aux heuristiques.
Source : http://www.journaldunet.com/encyclopedie/definition/596/34/20/heuristique.shtml

Nota : Les moins instruits et perspicaces de mes contradicteurs (ou "détracteurs") acharnés perçoivent mon travail comme s'il était algorithmique et, vu sous cet angle, ils auraient raison de dire que la méthode ne peut être bénéfique que pour quelques pratiquants seulement. Car dans un univers aussi complexe que celui de la transformation physique, l'algorithme ne peut satisfaire tous ses utilisateurs. Ce qui explique les échecs de nombreuses "méthodes de planification".
Toute la difficulté consiste donc en l'aide à l'élaboration d'une heuristique personnelle (pour chaque utilisateur) sur la base d'une structure commune. Ce qu'est la méthode.
Une forme qui informe (l'esprit et le corps du pratiquant), puis qui se déforme, toujours en informant, puis se reforme, pour être à chaque reconstruction toujours un peu plus proche de la singularité du pratiquant.
Posté dans Philosophie
Olivier Lafay

Commentaires

  1. Très bon article :)

  2. Article qui explique bien pourquoi la triade est importante, et poutquoi il est inutile de la modifier ... Sinon Mr Lafay ne l'aurait pas concu de cette manière...

    Personnellement je ne pense pas que l'on perdre du muscle avec la triade du niveau 2 ... Du moins on récupéra le double de ce que l'on pourrait perdre par la suite.

    La méthode est précieusement bien conçu. Aucune crainte a avoir pour ses muscles, au contraire :D

  3. Le problème principal du détracteur est qu'il réside en un monde où tout n'est que juxtaposition et non système logique de progression et de libération. D'où leur acharnement à ne voir dans le livre vert qu'un répertoire d'exercices PdC.

    En fonte, bien souvent (et donc pas toujours), le progrès est la récompense, tandis que dans la méthode, le progrès est le principe fondateur.

  4. "Si tu modifies le niveau 2, c'est non seulement le niveau 2 qui en souffre, mais c'est l'ensemble du système qui perd sa logique pédagogique (pour un débutant de la méthode)." C'est très bien resumé.
    Patiente, patiente, ce sera difficile d'être déçu :)
    Merci Olivier pour tout ça: je n'ai enfin plus du tout honte de mon corps. Il est mien.

  5. Quel dos tu as Eagle..... Chapeau. Faut comprendre aussi les craintes. Quand tu ne connais pas, tu peux douter et avoir peur de perdre les acquis (surement durement obtenus d'ailleurs)
    En tout cas, l'article me touche et répond a mes incertitudes aussi. merci

  6. ça serait bien une photo de face pour voir a quel niveau physique il va commencer,

    le chemin se construit en marchant et rien ne sert de courir avant de savoir marcher,

  7. Très clair !
    Mais bon, dès le début de la méthode, je préférais tout suivre à la lettre, on apprend au fur et à mesure, et presque inconsciemment.
    Donc si au début, il n'y a pas tel ou tel exercice, pour moi, c'était qu'il y avait bien une raison à cela. Et le génie d'Olivier est infaillible! :-P

    Par exemple, c'est tout bête, mais la disposition des exercices au niveau 8, les maxis ect.. me donnent une nouvelle "image" de l'entrainement, que celle que j'avais par rapport aux niveaux 2, 3, 4.
    On apprend en avançant.

    Et tout ça, grâce à notre Dieu, Olivier! :-P

  8. sinon pour les craintes de perdre tes acquis, il nya qu'a se rapeler lorenco, il avait un physique super bien tailler quand il a commencer la methode, il a rien perdu ,

  9. Très bon article, comme toujours. J'aime le fait que l'on ne passe plus son temps à essayer de prouver que la méthode Lafay est "mieux", que les détracteurs ont forcément tords. J'aime lire ces articles réfléchis et construits, qui nous donnent de la matière pour avancer. J'ai adhéré à la méthode, évidemment par la lecture du livre vert, mais aussi et surtout suite à la lecture des articles sur l'entropie et les stratégies de la motivation.

    Je m'était dit à ce moment là qu'il subsistait dans ces articles ce fameux "dogme" : un esprit sain dans un corps sain.

    Olivier nous amène à réfléchir sur notre vie, notre vision du monde, par le vecteur corps, qui, par sa transformation, amène une transformation de l'esprit.

    Pour moi cet article nous parle encore de cela : déconstruire nos certitudes, construire de nouvelles bases, les éprouver, les approuver, les consolider, et ENSUITE prendre son chemin propre. Cette voix me rappel le Discours de la Méthode...tiens donc ! ;)

  10. Rien ne sert de courir ... on apprend la logique de la méthode au fur et à mesure, et c'est une fois cette logique acquise que l'on se trace notre propre chemin ...

  11. "Article qui explique bien pourquoi la triade est importante, et poutquoi il est inutile de la modifier ... Sinon Mr Lafay ne l'aurait pas concu de cette manière..."

    Pas forcément. La méthode "brut", c'est une base. On se doit de la pratiquer à l'état brut pendant un certain temps, ensuite, on commence à mieux se connaître, et on peut envisager des modifications dans les niveaux, comme charles36 qui a modifié avec l'aide d'Olivier le niveau IV je crois, le pratiquant de badminton qui était passé sur le blog a aussi fait quelques changements au niveau VI si mes souvenirs sont bons.

    On peut optimisé la méthode selon les réactions de notre corps, ce qui marche le mieux pour lui. Et donc rajouter/enlever des exos, modifier les rythmes ...

    Cela fait parti du constructivisme non?

    Enfin, c'est ce que j'ai compris moi.

    Pour illustrer ce que je dis :

    "Boucle ou pas boucle, techniques anti-stagnation (laquelle et quand?), modifications de niveau (ajout et/ou suppression d'exercices, modification des temps de repos, modification des techniques d'exécution, modification de l'ordre du niveau) : ces possibilités infinies qui font de la méthode un outil extrêmement souple, constructiviste, se voient, de par le cheminement du pratiquant, réduites à un ensemble fini lors de chaque décision importante. On sait très vite ce que l'on doit faire."

  12. guigui71 a écrit:

    Good job Olivier.

    Un article très complet et très instructif... je pense qu'il est important parfois de rappeler certaines choses ( on peut parler de bases ) au pratiquants intermédiaires voir confirmés ainsi qu'au débutant qui se posent énorment de question... ( questions que je me suis posé à mes débuts )

    La méthode nous permet de nous constuire pas à pas niveaux après niveaux. Même si tout est relativement bien expliqué dans le livre et que la progression est fluide nous sommes bien guider... des questions subsistent et un post comme cela la ne fait de mal à personne bien au contraire.

  13. Comment ne pas être d'accord surtout quand on pratique la méthode lafay. J'ai adoré lire cet article.

  14. jackypaschan a écrit:

    Comme demandé sur le blog, voici ce que j'en ai compris:

    La méthode à été conçue pour guider de manière efficace le parfait néophyte jusqu'à ce qu'il atteigne son autonomie, en passant par plusieurs niveaux afin d'avoir, par le biais de son carnet d'entrainement et ses photos, les résultats de SON corps aux diverses stimulations proposées.

    A l'issue de ce processus, chacun est donc en mesure de dégager en analysant carnet et photos ce qui marche le mieux pour lui, et ce qui pèche un peu...

    Il devient à terme possible de corriger ses points faibles sans entraver le développement du reste du corps de manière efficace.

    On adapte la méthode au plus près de SES besoins une fois celle-ci ASSIMILEE.

    L'"entrainement universel personnalisable".


    C'est à peu près ça, non?

  15. |Mathieu| a écrit:

    J'adore cet article et la façon dont il est construit. Très instructif !

  16. J'apprécie de plus en plus ce livre, son auteur et ses articles, merci à vous. Je suis juste déçu de moi-même, depuis tout ce temps que j'ai cet ouvrage je n'arrive toujours pas à réussir avec.

  17. Olivier Lafay a écrit:

    Une question sans solution valable est une question mal formulée. Reformule ta problématique personnelle ;-)
    Autrement dit : pose le problème différemment.
  18. Merci pour le conseil. ;-)
    Mon problème c'est l'impatience, si je regarde toutes mes tentatives dans mon carnet je ne dépasse pas 3/4 mois.
    Je vais réfléchir ou plutôt arrêter de réfléchir et m'entrainer. lol

  19. Passionnant ce texte !

    Alors, j'essaie de comprendre : la méthode propose un parcours tout tracé, mais à l'intérieur de ce parcours, le pratiquant retrace son propre parcours.

    Le pratiquant chemine dans la méthode : il est donc à la fois dans la méthode (puisqu'il l'utilise) et à l'extérieur de la méthode (puisqu'il la modifie, se reconstruit sa propre méthode). C'est possible parce que la méthode n'est pas un programme fixé (système fermé ?), mais une méthode évolutive (système ouvert ?). D'où l'expression "universelle et personnalisable".

    J'essaie un truc : la méthode heuristique n'a pas de fin pré-programmée, elle peut en fait évoluer à l'infini. C'est grâce à l'ambivalence (à la complexité) d'une structure solide mais souple (la méthode) qu'on peut avancer, progresser de manière à entrer de nouvelles informations en permanence (nouveaux exercices, objectifs plus précis...) tout les traitant/organisant un peu mieux à chaque fois (puisqu'on bénéficie de plus en plus d'expérience suivant la flèche du temps). Plus les possibilités se détaillent, se complexifient et deviennent florissantes, plus la trajectoire se précise pourtant.

    ...ou alors, je dis n'importe quoi =D

  20. PS : ça me fait penser à l'article sur la création. Plus il y a entropie/désordre avec sans cesse de nouvelles informations (divergence), plus on s'organise (néguentropie) et on converge vers son, ses buts.

  21. La question m'inspire une réflexion, la réponse une autre.
    Je me dis d'abord qu'on se trompe plus facilement sur les objectifs que sur les moyens pour y parvenir... Après tout Romain a peut-être raison, I est surement un excellent exercice pour la largeur du dos, et même s'il n'est pas judicieux de le caler avant B1 il se marierait probablement pas trop mal avec C... Mais ce n'est pas ce que propose la méthode, ce n'est pas un précis de biomécanique ou de gestion d'entrainement. Ce que je comprends de la méthode, c'est qu'il faut se poser la question de ses objectifs... Plutôt que "gagner x cm de détente en y mois", est-ce que je ne préférerais pas simplement "sauter toujours plus haut" ? Ce que je comprends finalement de la méthode, c'est qu'elle met l'accent sur une "progression continue", parce que toujours progresser, c'est une des clés du maintien de la motivation, saine, positive. Et qu'être motivé sans être frustré, c'est ce qui fait serrer les dents pour gratter des reps. Et que gratter des reps, c'est ce qui, dans un premier temps, fait gratter le plus des cm ! Dans tout ça, rajouter ou enlever I ou epsilon, ça me parait franchement secondaire, et mieux vaut se liberer l'esprit de ses contraintes inutiles pour se concentrer sur ce qu'on fait déjà !
    Du coup, pour rebondir sur le commentaire de Vincent, ce que je comprends du constructivisme, c'est que c'est entre autres un courant de pensée qui consiste à, dans un premier temps, se sortir les doigts ! Le reste vient naturellement. Il est plus facile de se demander, plus tard, comment on a progressé plutôt que chercher comment on va progresser. L'adage dit "apprendre, c'est faire."
    La réponse d'Olivier me donne envie de lui (et à tout le monde d'ailleurs) proposer mon témoignage... Puisque ma vérité, c'est ce qui a marché pour moi. Pas trop long, j'ai déjà fait un pavé... Désolé, chuis un bavard...
    Eh bien ce n'est pas vraiment le chemin que j'ai construit. Pour ainsi dire, mon chemin s'est construit en papillonnant. Toujours pour rebondir sur un commentaire, Rman parle du discours de la méthode. S'il fallait d'abord pratiquer un doute méthodique, diviser, hierarchiser, simplifier les problèmes, on ne ferait pas notre première série de dips de sitôt. Il ne s'agit pas de douter... Il s'agit même plutôt de ne pas douter du tout. J'ai plutôt l'impression qu'Olivier propose ici un rapport de confiance totale, absolue. Ce serait plutôt, pour refaire une référence, faire le pari de la foi. Cela m'aurait été complètement impossible il y a quelques mois, je l'aurais vu comme une forme de "don de soi", c'est un peu comme si je confiais mon corps à la méthode... Et malgré tout le respect, toute la confiance que j'ai eu dès les premières lectures, c'est juste complètement impensable. J'ai progressivement nourri mon entrainement de ce que je comprenais de la méthode. Et naturellement, j'ai presque envie de dire "fatalement", j'en suis venu à devenir ce qu'on peut appeler un pratiquant, à suivre la méthode "scrupuleusement"... Le fait est que l'auteur a mieux pensé la notion d'entrainement que je suis capable de le faire, connait mieux l'anatomie et tout ce qui va bien. Et je le savais avant même d'acheter le livre. Arf, pas facile à exprimer... Disons qu'il m'a fallu franchir un cap, comprendre, démontrer à moi-même, que la force mentale c'est plus important que tel ou tel protocole d'entrainement, qu'il vaut mieux laisser ça à d'autres et se concentrer sur l'effort et la détente, se libérer du superflu, que la fabrique du muscle ce n'est pas futile, qu'on peut à la fois devenir et plus fort et plus endurant et plus souple et plus équilibré...
    L'essentiel du propos étant que ce dont j'ai eu besoin pour "entrer" dans la méthode ce n'est pas d'être convaincu, je l'étais déjà, mais d'une preuve, une démonstration, que j'étais le seul à pourvoir apporter.
    Du coup qu'il se fasse en marchant, en papillonnant, je me dis que finalement tous les chemins mènent à...

    Bon bah voilà, pavé quand même, pas trop long que je disais... En esperant que ce commentaire apporte ! De toute façon, chuis un gros mégalo et il m'a fait plaisir à moi, c'est déjà ça ! :p

  22. Olivier Lafay a écrit:

    Papillonner sur la base de la méthode, cela reste une heuristique aidée...
    Sinon, oui, les constructivistes sont beaucoup plus proches de Pascal que de Descartes.
  23. On écrit "basic" ou "basique" ?

  24. Adapter la méthode ?

    Je pratique la méthode depuis presque 1 an.
    J'ai obtenu une amélioration physique globale, sauf au niveau des pectoraux.

    Pourtant la triade devrait les muscler, hors je prends surtout au niveau des épaules et triceps.

    Ayant une belle cyphose, cela signifie t-il que je devrais adapter les exercices à nom problème ?

    PS : je remarque que l'exo Z m'aide beaucoup à contrecarrer cette cyphose ...

  25. Olivier Lafay a écrit:

    Regarde le carnet de Charles, qui a su faire progresser ses pectoraux alors qu'il prenait tout dans le dos : séries longues, de plus en plus longues, puis rythme lent à la triade avec concentration/visualisation sur les pectoraux, amplitudes maximales, poitrine bombée tout au long de la série. Tu peux même remplacer quelques temps les dips classique par des dips Gironda.
    Privilégie également les tractions horizontales, en rejetant les épaules en arrière poitrine bombée.
  26. marcos0415 a écrit:

    "# Privilégie également les tractions horizontales, en rejetant les épaules en arrière poitrine bombée."

    En quoi cette stratégie est-elle payante pour hypertrophier les pecs ?
    Je suppose qu'en faite d'un point de vue musculaire elle n'a aucune incidence sur les pectoraux mais qu'elle aide à donné des pectoraux plus imposant car elle permet d'ouvrir la cage ? Ais-je bon?

  27. Très bon article que tout le monde devrait lire avant de vouloir modifier la méthode . Félicitations pour votre travail Olivier

  28. Rilmar (Romain) a écrit:

    Oh quelle surprise, mon dos sur le blog !!

    Olivier Lafay n'a pas mis de commentaire, mais si ça peut aider celui qui a posé la question, tout comme Charles ce sont principalement les niveaux 2 à 4 qui m'ont donnés un tel dos. Je n'ai jamais cherché à cibler particulièrement le dos, j'ai juste suivi les exercices de la méthode qui m'ont d'ailleurs développés 10 fois plus facilement le dos que les bras (j'ai toujours l'impression d'avoir des petits bras à côté...).

  29. marcos, en faisant le mouvement, tu sentiras l'incidence sur les pecs ! :) Fais, et tu comprendras !

  30. Merci pour votre réponse.

    Je vais regarder le carnet de Charles et suivre vos conseils.

    J'ai trouvé sur le net une fiche sur les "dips Gironda" je vais m'y mettre !
    @marcos0415 : Sans vouloir m'avancer, je pense que privilégier les tractions, comme l'indique Olivier, me permettront d'éviter d'accroitre la cyphose : un exo comme "C" et ses variantes forcent à arrondir un peu le dos, ce dont je n'ai pas besoin...

  31. J'aimerai retrouvé le lien forum de Charle, car j'adore revoir ces photos d'avanT/Aprés
    thx u !

  32. C'est la métaphore d'un arbre. Arrivé au sommet du tronc (i.e. une fois la méthode intégrée) on a diverses voie (les branches) qui mènent toutes plus ou moins haut, pour certaines même au sommet.

  33. Les girondas dips vont modifier les dips de quelle manière?? Quelle difference cela fait il au niveau des muscles sollicités??
    Pour ceux qui regardent ce que c'est sur youtube, attention il y a des videos ou ce n'est pas bien fait. C'est bien la position des mains qui change, n'est ce pas?

  34. beastmode a écrit:

    @greg quand jai commencé la méthode avec un pote on faisait la meme triade les meme mode lui il prenait des epaules et des bras alors que moi c'était que les pecs et après avec le recul on a vu quand n'avait pas la meme excution des exos

  35. cette méthode c'est bien comme ça que je l'avais compris :)
    la réponse d'olivier qui ne m'aurais pas vraiment plu il y a deux an quand j'ai commencer devient d'une évidence enfantine après un certain temps de pratique.
    vue que j'ai eu du mal a me conformé au programme de base au tout départ alors que je n'avais aucun passif en musculation! j'imagine que des pratiquant ayant déjà des habitude de travail on du mal a les changer!! pourtant je vais dire moi même une phrase qui m'énervais fortement quand j'ai commencé a lire le forum : "respecter la méthode a la lettre la première année est la clef de la réussite".

  36. sebastien lafay a écrit:

    trés bon article comme toujours

  37. Super article plus d'un ans de méthode impossible de sans lassé passé de 1m87 80kg a 1m88 87kg

  38. Ces égalités sont-elles correctes ?!

    L'individu = Résitance au changement = Forme = Rélié
    La Voie (chemin) = Quantité de Changement (Moment linéaire) = Formation = Reliant
    La Méthode (marche) = Agent du changement (Force) = Formateur = Reliance

    Sinon ...

    "La méditation de l'ojet par le sujet prend toujours la forme de projet." Gaston Bachelard

    Peut-on faire le parallèle suivant :

    Individu = Sujet
    Voie = Objet
    Méthode = Projet


Express Yourself!